Aster & Kitty se retrouvent en ce 10 juin à Deerfield et il est approximativement 15h. Les images sont de HollowArt et MyFairyTales.
Thunderstruck - Aster & Kitty.
Et si ma mutation pouvait être liée aux trous de verre ? Je sais que c’est Einstein qui en a parlé le premier. Oui c’est vrai, pourquoi pas venir d’un univers parallèle ! Il faut que je voie ça. Je prends mon stylo et je veux marquer « Trous de verre » sur ma main, mais je me rends compte que mes deux bras sont déjà couverts de pense-bête jusqu’aux coudes. Tant pis. Je griffonne quelques notes sur une feuille, l’épingle au mur parmi tant d’autres, et retourne au livre de génétique anthropologique que je suis en train de lire. Autour de moi, les murs sont recouverts de feuilles noircies, de schémas et de calculs compliqués. J’ai aussi des tableaux noirs, remplis de signes, d’équations et de probabilités. Mon antre, ma zone de recherche. Ma façon de trouver. Trouver une raison à ce qui m’arrive, une raison à ce que je peux faire. Mais il y en a trop. Trop d’informations, trop de variables, trop de données. J’ai l’impression que ma tête va exploser, parfois. Calculer, quantifier ce qui n’existe pas. C’est impossible. Non, Einstein l’a fait. Il avait théorisé ce qu’on a découvert plus tard par calcul. Einstein. Recherches sur lui. Il faut que je le note. Mince, mes mains sont déjà pleines d’écritures, j’ai plus la place de mettre quoi que ce soit. Je lève alors les yeux et tombe sur la feuille où j’avais déjà parlé d’Einstein. Ah oui, c’est vrai.
Je secoue la tête, et me relève, m’étirant un peu, après de longues heures en tailleur sur le plancher du grenier, et j’attrape le crayon qui est derrière mon oreille pour tapoter du bout de la gomme le tableau noir face à moi. J’ai pourtant bien isolé cette inconnue alors… pourquoi… Je sursaute quand j’entends la voix de ma mère qui me dit qu’elle va faire des courses, et je lance à travers la maison « Ok maman, je reste là ! ». Je vais nulle part de toute façon. Pas tant que j’aurais pas trouvé la clef. La clef à ce que je suis. Je réexamine mon équation alors que j’entends le moteur de la Volvo démarrer, et s’éloigner doucement. Du café. Il me faut du café. J’attrape la thermos derrière moi, mais je me rends compte que le café est froid. Depuis combien de temps je l’ai fait ? Je me souviens plus. Tant pis. Je hausse les épaules et boit une gorgée en grimaçant, avant de reposer le gobelet et retourner à mes calculs. Et si je changeais cette variable, peut-être que…
Il y a du bruit en bas. Ma mère ? Elle a peut-être oublié quelque chose. Non, ça fait longtemps qu’elle est partie, mais pas assez pour avoir fini. Bizarre. Je me repenche sur mes calculs, mais j’entends que quelqu’un monte. Pourtant, si c’était ma mère, elle m’aurait dit qu’elle était rentrée pour que je l’aide à ranger les courses. Mon père ne rentrera pas avant ce soir. Plusieurs pas. L’avantage d’habiter dans une vieille maison, aux bruits du parquet, on sait où se trouve chaque personne. Mais c’est quand j’entends monter à mon escalier que je m’inquiète. Personne ne monte dans mon grenier. A part moi. Mon cœur s’affole alors que les pas se rapprochent, et je sursaute quand j’entends au loin le tonnerre se mettre à gronder. Il faisait encore beau il y a cinq minutes pourtant…
La porte s’ouvre et je vois un type tout en noir, avec des lunettes de vision nocturne comme dans les films, et une arme. Sitôt qu’il me voit, il pointe son arme vers moi et commence à tirer. J’étouffe un cri de frayeur et ferme les yeux, serrant les poings. D’un coup, je me sens tomber. J’atterris à quatre pattes et j’ouvre les yeux. Je suis dans la chambre de mes parents, et au-dessus de moi j’entends que les coups de feu s’arrêtent. On crie des ordres. Je me redresse et réfléchis à comment je pourrais me sortir de là, quand un type, à l’autre bout du couloir, se fige en me voyant. Lui aussi me met en joue et s’approche rapidement en commençant à tirer. Un gémissement de frayeur s’échappe de mes lèvres alors que je ferme encore les yeux. Nouvelle chute, je suis au rez-de-chaussée, les fesses sur le tapis du salon. Je me remets sur mes pieds alors que j’entends des pas qui courent et descendent vers moi. D’autres voix viennent de la cuisine et se rapprochent. Je suis coincée ici aussi. Vite, vite. Avant qu’on m’ait repérée à ce niveau, je ferme à nouveau les yeux. Nouvelle chute. Sauf que cette fois je retombe sur le dos, en plein sur l’établi de mon père.
J’ai juste le temps de mettre la main devant ma bouche, pour me retenir de hurler de douleur, et quand je baisse les yeux sur moi, je vois qu’une tige en métal dépasse de ma cuisse. Je sens que tout mon corps tremble, alors que ma respiration se fait plus sifflante, et que mes épaules sont agitées de sanglots. Point positif, ça saigne pas beaucoup, donc l’artère n’est pas touchée, mais je peux pas rester là. J’essaie de bouger. Lentement. Chaque mouvement est une torture, mais en m’agrippant à la table j’arrive à mettre ma jambe valide sur le sol, à me redresser, et je tente de boiter jusqu’au mur. Des larmes roulent toujours le long de mes joues, sauf qu’au moment de vouloir traverser, je me rappelle que le mur est renforcé. Du béton armé. Et pour l’instant, je ne peux traverser que ce qui est de la même matière. J’entends le tonnerre qui gronde au dehors, alors qu’au-dessus de moi ils s’activent, et je suis faite comme un rat.
- J'serai rentré pour ce soir. Faites pas tout cramer -en tout cas, pas sans moi- et gardez les bouteilles vides. - T'es sûr que tu veux y aller tout seul, Aster ? C'est p't'être dang'reux. - Tobi', tu nous vois débarquer à huit dans l'Illinois chez une ado qui devient tarée pour qu'on la prenne avec nous l'emmener chez quelqu'un qu'on connaît pas ? Nan, j'préfère y aller tout seul. Pis l'Illinois, c'est chez moi...
Sur le toit du squat, j'enfourche ma moto. D'un geste de deux doigts, je salue mon pote avant de démarrer mon bolide. Pour une fois, j'ai prévu d'utiliser mes pouvoirs. Il le faut pour que j'arrive plus vite. Après tout, l'ado que je vais chercher est peut être vraiment en danger. On m'a toujours appris à ne pas écouter les voix dans sa tête, à part s'il s'agit de son instinct. Peut être que je devrais en effet obéir à cette règle... Mais quand je sais que cette même voix me demande d'aller au fin fond de l'Illinois, plus précisément, dans une barraque à Deerfield, pour aller chercher une nana que je connais pas et l'amener à New York chez un mec qui dit se nommer le Professeur X, on peut penser que c'est un sacré bad trip que je me prends. Si on avait pas reçu la visite de son pion aux cheveux roux qui nous a donné également ce nom, je l'aurais pas cru. Si avec le groupe on a refusé de rejoindre sa petite bande de pantins, je pouvais décemment pas laisser une fille qui a rien fait au monde et qui est peut être en danger, de ce que mec a dit dans ma tête. Au pire, si c'est faux, je ferai mon pélerinage encore une fois cette année...
Je mets le contact. Tobias me fait un tremplin improvisé alors que je prépare mon saut. Je fais rugir mon moteur comme un malade avant de foncer. Je saute avec ma bécane du toit du squat. Je fais crépiter mes étincelles avant de m'élever dans le ciel dans un bruyant grondement de tonnerre...
Je me suis équipé légèrement. Mon gun, un couteau et, au besoin, un cocktail molotov ou deux dans ma moto. Il vaut mieux pas arriver avec tout un arsenal comme j'ai l'habitude de trimbaler quand je voyage, autrement la nana va me croire encore plus dangereux que ceux qui lui veulent du mal... Elle s'appelle Kitty, selon la voix dans ma tête. Kitty Pryde. Je sais pas grand chose d'autre. Elle serait surdouée et toujours selon Xavier, elle serait à deux doigts de devenir tarée à cause de son pouvoir. Il m'en a pas parlé, d'ailleurs... L'Illinois n'est plus très loin. Je commence déjà à descendre. Le tonnerre fait un putain de vacarme. Pour la discrétion, on repassera, mais si le mec m'a demandé d'aller la chercher, c'est certainement parce qu'il n'y avait personne d'assez rapide pour l'escorter et la mettre en sûreté. Mais comment lui expliquer ? Je sais pas. Il me guide. Je finis dans l'allée d'une longue rue. Je fais un boucan d'enfer... Je regarde tout autour de moi. Un coin résidentiel. Okay, gosse de riche... Possiblement une poufiasse finie. Quoique, l'hypothèse de la fille à papa-maman intello n'était pas à exclure... Dans les deux cas, le plus compliqué, ça va être de la convaincre de me suivre. La voix dans ma tête m'indique la direction à suivre. Je constate que la porte a été forcée... C'est mauvais, ça. Très mauvais. Je sors mon couteau avant d'entrer prudemment dans la barraque. Putain, elle est dans une famille pas mal blindée... Je lance des coups d'oeil rapides à chaque porte ouverte. J'entends des bruits de bottes. De la rangers, à l'ouïe... Putain, ça pue le commando. Si elle a un commando au cul, elle risque d'être dans la merde. Clairement... Ca tire des coups de feu. Va falloir la jouer discrète... J'en vois un. Putain de bordel à cul de fait chier, il m'a vu !
- Eh !!
Je réfléchis pas. Je plante mon couteau en plein dans sa jugulaire. Je lui fais un tour du collier. Net, propre, mortel. Je me fous à couvert alors qu'il se vide de son sang par terre. Putain, s'il a pu alerter ses collègues, je suis mort... Tobias avait peut être raison, j'aurais peut être dû accepter qu'on y aille à plusieurs. Bref. C'est fait, c'est fait... Y en a un qui déboule. Puis deux. Bordel... Je range mon couteau avant de craquer mes doigts. Je m'en sortirai pas avec un canif contre deux commandos avec fusils et tout le bordel.
- Montre toi !
Derrière le canapé en cuir, je me prépare à envoyer la sauce. Je me lève d'un coup avant d'envoyer des salves d'éclairs sur les deux mecs devant moi. Envoyer assez pour les tuer : ce que je sais faire le mieux. Je maintiens mes poignes électriques avant de les voir s'écrouler comme des sacs de plomb. J'ai fait une nouvelle fois un boucan d'enfer. Putain, j'espère que la gosse s'est pas barrée... Je ressors mon couteau avant de continuer mon chemin dans la maison. Salon, rien à signaler. La cuisine, idem. Je tente d'ouvrir chaque porte... Y a une cave. J'y vais... Je lance quelques mots, assez forts, dans l'obscurité.
- Y a quelqu'un ? Kitty ? Kitty Pryde ?
J'entends quelque chose. Rien de distinct. La voix dans ma tête me dit de continuer. J'allume la lumière avant de descendre doucement les marches de l'escalier de bois. Je regarde autour de moi. Il y a quelqu'un. Jackpot. Elle a l'air jeune. Très jeune. Portrait type de l'intello. Putain, elle saigne, elle a pas l'air d'être en super forme... Bordel, j'aurais dû arriver plus vite ! Quel con. Quel con ! Je m'approche d'elle après avoir rangé mon couteau. Je lui tends la main. J'avance doucement.
- C'est bien toi, Kitty ? Kitty Pryde ? T'en fais pas, j'viens pas te faire de mal... J'm'appelle Aster. J'ai vu qu'la porte était ouverte et j'ai vu des mecs habillés genre commando, tu vois, ils ont essayé de m'attaquer... T'es pas blessée ? Enfin... A part ta cuisse ?
J'arrive à effleurer sa main. Putain, j'avais pas prévu qu'elle allait être blessée... D'un côté, j'avais pas non plus prévu qu'y aurait des mecs qui voudraient la peau de son cul... Elle a l'air d'avoir peur. Normal, j'ai envie de dire. Elle est pas moche et semble hyper fragile physiquement. La pauvre... Va falloir que je trouve rapidement de quoi la soigner...
- Tu sais où j'peux trouver du désinfectant et des pansements ? J'peux pas te laisser avec une blessure comme ça...
Des types sortis de nulle part ont débarqué dans ma maison et ont commencé à vouloir m’attaquer. Pourquoi? Dans quel but? Je suis juste une pauvre étudiante de dix-sept ans sans rien d’exceptionnel, alors pourquoi m’envoyer la cavalerie? Ma mutation ? Ils la veulent ? Ils veulent me tuer ? J’entends leurs pas lourds sur le parquet au-dessus de ma tête, le bois qui gémit dans les escaliers qui mènent au rez-de-chaussée. Une équipe de tueurs est à moins d’un mètre au-dessus de ma tête et je n’ai aucune sortie. Pendant de longues minutes, des sanglots nerveux agitent mes épaules alors que mes mains griffent le mur de béton armé. Rien à faire. Rien. Pourquoi j’ai pas essayé d’orienter mes recherches vers les portails entre les dimensions ! J’entends le tonnerre qui gronde de plus en plus fort dehors, et les pas qui se rapprochent de l’entrée de la cave. J’inspire profondément, et tente de me calmer malgré la douleur à ma jambe qui me donne envie de hurler. Je me tourne lentement et je cherche quelque chose qui pourrait m’aider. Une arme, n’importe quoi. J’attrape un tournevis et un marteau, serrant les dents à chaque pas.
D’un coup, ça s’agite au-dessus. Des chocs lourds. Moins de bruits de pas. Soit ils se sont arrêtés, soit certains sont partis. Pourquoi ? Ils sont pas cons, ils vont finir par me trouver. Encore du bruit, mais plus violent. Qu’est-ce qui pourrait avoir fait ça ? L’atmosphère est bizarre, comme après mes expériences sur l’électricité statique. Comment c’est possible ? Des pas. On descend. Mais au-dessus c’est le silence. Qu’est-ce qui a pu se passer pour que… Je m’adosse contre le mur qui m’empêche de passer, mes armes de fortune en main, prête à vendre chèrement ma peau s’il le faut. Je sens ma blessure palpiter, et mon jean devenir tiède et poisseux de sang, mais je dois être forte. Il va falloir que je me batte, même si je dois y passer. Mes mains tremblent et mon cœur tambourine dans ma poitrine alors que les pas descendent encore, et la porte s’ouvre doucement en grinçant. La lumière s’allume et je plisse les yeux une seconde, serrant plus fort mes mains sur mes armes. Quelqu’un dit mon nom. C’est la première fois qu’un des attaquants parle. Lui n’a pas d’uniforme. Je tends la main vers lui pour le maintenir à distance.
T’es qui ? Et qu’est-ce que tu me veux ?
Il ressemble à un biker, avec un blouson en cuir, les cheveux longs et il n’est pas armé. Mes paupières papillonnent. Je commence à avoir du mal à me concentrer sur ce que je vois. Comment…je… Il s’explique et je peine à comprendre ce qu’il me dit.
Tu… attends…tu vois une porte ouverte et tu entres, comme ça… Tu…qui étaient ces types ? Et comment t’es arrivé à… t’en débarrasser à toi tout seul ? Ils étaient armés jusqu’aux dents et je…
C'est de plus en plus dur de réfléchir, et pourtant ce qu'il me dit n'a pas de sens. C'est pas logique que... Je sursaute alors qu’il me touche. Je m’étais pas rendue compte qu’il était aussi près, alors je recule par réflexe, glissant contre le mur. J’ai du mal à respirer et je me sens pas bien. Je secoue la tête pour tenter de me concentrer, comprendre ce qu’il me dit, mais c’est dur. Je me sens… étrange. Pâteuse. J’ai l’impression que les idées n’arrivent plus à s’enchaîner que… du brouillard. Oui. Dans mon crâne. Tout… confus et étrange. Je tente de parler, d’une voix faible.
Il je… ils sont dans le…bains…
Je titube, et par réflexe je pose ma jambe blessée, étouffant un gémissement de douleur entre mes dents serrées, avant que tout ne devienne noir.
Elle réagit. Elle a vraiment pas l'air d'être dans un état mental très sain en ce moment. En même temps, avec un commando dans sa barraque qui cherche à la buter, je peux que la comprendre... Mais elle a ce je ne sais quoi qui me dit qu'elle était déjà pas très saine d'esprit avant. Je l'écoute quand elle tient des propos pas cohérents les uns avec les autres avant de faire un blackout. Putain. C'est bien ma veine. D'instinct, je l'aide à maintenir sa position. Elle a mentionné le mot bains. Presque sûr qu'elle voulait dire "salle de bains". Je peux pas me permettre de l'emmener dans cet état là, c'est un mauvais plan. Ok, là où ils veulent l'héberger, y a un médecin, mais je suis pas prêt à parier qu'elle sera encore vivante quand on sera arrivés à New York si on part maintenant. J'arrache un bout de ma chemise que j'enroule autour de sa jambe afin d'éviter que ca pisse davantage. Je l'allonge doucement à l'horizontale. Je préfère pas risquer de la mettre en danger si j'ai pas défoncé tous les connards en haut... Je monte prudemment les escaliers de la cave et arrive au rez de chaussée. J'ai vraiment invité l'Anarchie dans cette maison plus qu'elle ne l'était déjà à cause du commando de clampins... En toute logique, une salle de bains dans une maison avec un étage se trouve au premier. Je monte les escaliers qui séparent ma position de l'étage. Pas de bruit. Nickel. J'ouvre une première porte. Un lit king size, une commode, des étagères, une étoile à six branches... Mauvaise pioche. Chambre des parents, sûrement. Le couloir me paraît interminable et j'ai peur de tomber sur le commando à chaque coin de porte... J'ouvre une autre porte. Un autre lit, une commode aussi. Un poster d'Einstein qui tire la langue, des tableaux avec plein d'équations marquées dessus. Mauvaise pioche. Chambre de la gamine surdouée de la famille... Je continue mon avancée. Une autre porte. Qui mène à un escalier de bois. Ca doit mener au grenier. Par déduction, la dernière porte de l'étage, c'est la bonne. Jackpot. Je fonce vers les placards et les fouille le plus vite possible. Rasoir, after-shave, parfums... Ca y est. Des pansements et une bouteille de désinfectant. Je les saisis avant descendre à toute vitesse à la cave... Elle respire bien. Je pose mes mains sur son jean. Putain, je vais désapper une nana sans rien faire de sexuel avec. Une première ! Phil' serait morte de rire... Et ce serait pas la seule. Je lui baisse doucement son pantalon après lui avoir enlevé mon garrot de fortune. Je désinfecte sa plaie avant d'enrouler sa cuisse dans une bande. Je remonte son jean et le referme avant de porter la nana à bout de bras. Putain, elle pèse rien ! Je l'installe contre moi de sorte à avoir une main libre au cas où je doive encore une fois envoyer la sauce. Rien jusqu'à ma moto. C'est trop dangereux ici, je dois vite rentrer livrer le "colis" à Xavier. J'installe ma passagère et je démarre. Je mets la gomme et traverse la rue entière à la vitesse de l'éclair. Je souffle. Enfin, c'est fini. J'espère qu'il va me proposer une bière bien fraîche ou un bon whisky pour avoir risqué mon cul à aller chercher cette nana au fin fond de l'Illinois...
Je chope le premier rocher sur lequel je peux rouler pour commencer à prendre de l'altitude et arriver plus vite. Ils vont finir par croire que la météo est capricieuse à entendre le tonnerre aussi près d'eux... Je vérifie fréquemment si elle est bien accrochée avant de finalement arriver à New York. Je roule sur la route, à vitesse normale. C'est pas le moment de se faire remarquer... J'arrive au bout de quelques minutes devant un bâtiment. Je revois alors Jean Grey. Je prends dans mes bras la brune dans les vappes avant de marcher vers la membre des X-Men.
- Alors vous m'attendiez... Me voilà. J'ai ramené Kitty Pryde, comme Xavier m'a demandé. Elle a été attaquée quand j'suis arrivé chez elle. J'ai dû savater un commando pour vous la ramener... Elle est blessée. J'ai soigné sa plaie du mieux que j'pouvais...
Elle me fait entrer à l'institut. J'imagine qu'elle a lu dans mes pensées que j'allais pas repartir avant d'être sûr que Kitty irait bien. La tirer d'un traquenard pour la foutre dans un autre, je m'en voudrais. Vraiment. On finit à l'infirmerie où je pose la belle au bois dormant dans un lit -au passage la première fois que j'allonge une nana dans un lit sans baiser avec elle, autre anecdote qui fera rire Phil'...- avant de rabattre la couverture sur elle. La rousse a la bonté d'âme de me donner à boire. Une bouteille de Jack Daniel's et un verre à sky. C'est vachement déplaisant de savoir qu'on peut lire dans mes pensées, mais pour le coup, je dis rien, parce que ça m'arrange... Je me tourne vers Jean Grey, assis sur une chaise, au chevet de la brune.
- Qu'on soit clairs. J'l'ai amenée ici parce que Xavier me l'a demandé et qu'elle pouvait pas répondre. J'attendrai son réveil. Mais si elle veut pas marcher avec vous, j'la ramène illico chez elle. Vu ? J'suis pas un collabo, moi, j'espère que vous vous êtes bien rentré ça dans le crâne, toi et Xavier. Où est ce qu'il est, d'ailleurs ?
Je bois une gorgée de sky en quittant pas la gamine des yeux, mes questions restant sans réponses... Je vois qu'elle tente d'ouvrir les yeux. Je la vois qui les ouvre, visiblement paniquée. Je pose mon verre encore à moitié plein sur sa table de chevet.
- Calme toi. Ici, t'es en sécurité. Tout va bien, j't'ai amenée en lieu sûr. Le commando te trouvera pas ici... Pose tes questions, si j'peux te répondre, j'le ferai.
ALERTE SECURITE NIVEAU ORANGE INTRUS INTRUS INTRUS INTRUS
Le son métallique et complètement inhumain de l’ordinateur central de la sécurité retentit soudainement à tous les niveaux du refuge. Des bruits dans les couloirs, les esprits qui s’animaient d’inquiétude et de confusion, et que ma télépathie percevait, me firent relever la tête de mes dossiers, fronçant les sourcils. L’alerte rouge était synonyme de la présence imminente d’Apocalypse ou de ses sbires. Là quelque chose venait de perturber la tranquillité du bâtiment et des vidéos surveillances. Je fermai le document que je plaçai dans l’un des tiroirs de mon bureau, et je me redressai vivement de mon fauteuil sortant à l’extérieur de l’infirmerie. Tout le monde s’agitait. Le professeur Xavier et Scott n’étaient toujours pas revenus. Alors, je décidai de m’avancer vers la salle de contrôle qui se trouvait à ce même étage. Au moment même où je m’en approchai, un homme en sortit brusquement :
- Docteur Grey ! Justement nous vous cherchions ! On a besoin de vous !
- De moi ? Je peux aller vous trouver Ororo ou Logan mais je vous serai bien inutile devant vos écrans.
- Non, je ne pense pas. Vous devriez me suivre.
Devant l’insistance et l’impatience du mutant, j’entrai en premier et le responsable de cette section qui avait toute la confiance de Charles Xavier, se tourna vers moi pour venir me saluer. Son pouvoir de Technokinésie était une petite merveille devant cet immense écran géant et tous ces différents ordinateurs. Il fit signe à l’un des hommes d’afficher une caméra et de monter le son.
- Quelqu’un vous demande Miss Grey.
Je levai ma tête et mon regard observa la séquence vidéo qui se déroulait devant moi. Mes yeux s’écarquillèrent de stupeur en découvrant un visage familier du leader des Eagles tenant dans ses bras une jeune femme blessée.
- Ouvrez le sas ! Je monte les rejoindre ! Stoppez les alertes ! Je connais cette personne.
Je filai en courant, le cœur tambourinant dans ma poitrine, vers l’ascenseur qui montait aux étages supérieurs et qui accédait à la surface du quartier du Queens. Le refuge des X-Men et de tous ces autres mutants, étaient dissimulés sous terre. De dehors, ce n’était qu’un bâtiment désaffecté parmi toutes ces ruines que les plus audacieux pouvaient remarquer. Il était loin le temps du beau Manoir pour nos jeunes élèves. J’appliquai la paume de ma main sur l’écran tactile, le sas s’ouvrit et je m’engouffrai dans l’ascenseur. Quelques secondes plus tard, il s’ouvrait dans un vieux hangar et je poursuivis ma route aussi vite, ouvrant la grille que je fis glisser sur le côté.
- Aster ! Dépêchez-vous avant que les espions d’Apocalypse ne nous surprennent ! Entrez dans le hangar !
Le jeune mutant, et sa protégée dans ses bras, arriva près de moi, refermant soigneusement la grille avant de lui indiquer l’ascenseur au fond du hangar. J’étudiais l’état de la jeune femme tandis que la cage de fer descendait dans les entrailles de notre refuge.
- Vous avez très bien fait de désinfecter sa plaie. On va la placer à l’infirmerie et je vais lui donner les soins qu’il faut, ne vous inquiétez pas.
Sans aucun autre mot, il me suivit jusqu’à dans la salle, lui désignant un lit de libre pour déposer la jeune mutante qui se nommait Kitty Pride. On pouvait être doté de dons extraordinaires mais nous restions humains avec des émotions toutes aussi fortes selon les situations rencontrées. Je connaissais mon métier et je savais aussi qu’Aster venait de vivre un moment intense à se battre pour défendre et aider la jeune femme. Assis à mon bureau, je lui présentai une bouteille de Jack Daniel's et un verre. Maintenant c’était à moi de jouer. J’enfilai ma blouse blanche et j’allumai le scanner portable pour faire passer un examen à Kitty tandis que je préparai sur un plateau tout le matériel stérile dont j’avais besoin pour la soigner.
- Aster, vous êtes ici au refuge ! On n’est pas dans votre squat ! Vous m’avez fait confiance donc tenter de le faire encore une fois. Le professeur Xavier est en mission. Il n’est pas là actuellement.
Je me tournai vers lui, plongeant mes yeux d’ébène dans les siens.
- Je n’ai jamais séquestré personne. Je suis médecin avant tout. Il y a un autre lit à côté si vous voulez vous reposer. Je ne bouge pas d’ici. Mais maintenant, taisez-vous et laissez-moi faire !
Je m’installai sur un tabouret à roulette, plaçant mon plateau sur une petite table à côté de moi. Je mis mes gants, et je commençais à découper soigneusement le jean de l’adolescente. Le pansement était imbibé de sang et tout en le retirant délicatement, je découvrais la plaie. On ne l’avait pas ratée. Je pris soin de soigner sa lésion, de la désinfecter à nouveau. La blessure était profonde mais je ne voulais pas lui poser des points pour l’obturer. J’appliquai dessus des sutures cutanées adhésives et stériles pour lui éviter une vilaine cicatrice. Concentrée sur mes gestes j’en avais oublié le Eagle. Mon soin terminé, je le laissai s’approcher de sa protégée, rangeant tout mon matériel et prête à répondre aux différents questions qu’elle me poserait … et lui aussi.
Dernière édition par Jean Grey le Mer 27 Aoû - 14:34, édité 1 fois
Des bips. Des voix lointaines. On me bouge. Un bruit de tonnerre. L’impression d’être ballotée. Des mains qui me touchent. Tout est vague. J’ouvre les yeux, et je les referme immédiatement à cause de l’éclairage violent. Puis les rouvre, petit à petit. Du blanc. Mais où je suis ? Mon corps est lourd, et engourdi, et j’ai du mal à ouvrir totalement les yeux.
Et je commence à me souvenir. Tout s’est passé tellement vite. L’attaque dans mon grenier, ces hommes armés jusqu’aux dents, mon pouvoir pour leur échapper. La chute entre les étages. La peur. Le sentiment de me trouver comme un animal traqué. Pourquoi ? Pourquoi moi ? Je… Ma mutation. Sûrement. Pourquoi ça les intéresserait ? Ce type. Non, la chute d’abord, et le morceau de métal dans ma cuisse. La douleur. Et lui. Je…qu’est-ce qui s’est passé ensuite ?
Je sens que quelqu’un est penché sur moi. On touche à ma blessure. Je sursaute brusquement. Est-ce que c’est ce type qui cherche à abuser de moi ? Une seconde plus tard, je me sens tomber, et j’atterris sur le sol. Mon pouvoir. On dirait que j’ai plus de facilité à traverser les matériaux sous le coup du stress. Il va falloir que je réfléchisse là-dessus. Oh, Kitty, réveille-toi un peu ! Je sens une surface lisse et froide sous mes mains, et la chute, le choc m’a réveillée mieux qu’un expresso. Encore un peu dans le brouillard, mais plus lucide, je regarde autour de moi. Tout est blanc. Des machines. Une table d’examen que j’ai traversée. On dirait un hôpital. Une femme se penche vers moi. Elle est rousse, et me sourit. Je murmure d’une voix faible.
Qu’est-ce que… je fais là ? Ils… ceux qui m’ont attaquée ils ? Je… c’est le bordel dans ma tête. On… est où ?
Elle m’aide à me redresser en me disant de faire attention. Je vois ma jambe, elle est propre et soignée, même si on a découpé mon jean. Dommage, j’aimais bien ce jean. J’essaie de pas prendre appui dessus, et me remets sur pied tant bien que mal, ma tête tournant encore un peu. C’est alors que je le vois lui. C’est bien le type qui est allé me chercher dans ma cave. Pourquoi il est encore là ?
C’est…C’est toi qui m’as ramenée ici ? Où… où on est ? Et mes … mes parents ! Il faut prévenir mes parents ! Ils… doivent être fous d’inquiétude ils… ils doivent être mis au courant que je… je vais bien. Est-ce quelqu’un pourrait… faire ça ? Je…
Je chancelle encore un peu alors on me fait me rasseoir sur la table d’examen et je reprends doucement mes esprits.
La jeune femme était saine et sauve et ses blessures totalement soignées. Il ne restait plus qu’à attendre le moment où elle se réveillerait. Je rangeai soigneusement tout le matériel dont j’avais eu besoin, essayant de garder dans l’infirmerie un certain calme comme je l’aimais tant. Du coin de l’œil, j’observais Aster et sa bouteille de whisky. J’aimerai savoir ce qui s’est vraiment passé pour les retrouver tous les deux dans cet état. Les hommes d’Apocalypse avaient dû les surprendre. Heureusement qu’ils en étaient sortis tous les deux. Derrière moi, l’inconnue commençait à bouger et je pouvais percevoir grace à ma télépathie le désordre et la confusion dans son esprit. Je la voyais se débattre pour retrouver toute son énergie, me rapprochant d’elle doucement pour ne pas lui faire peur. Je l’aidai à se redresser au bord de la table d’examens tandis qu’elle tentait désespérément de se remettre sur pieds. Mon bras glissa sous sa taille pour la soutenir.
- Attention! Pas trop vite …Je pense qu’il vaut mieux que tu te recouches encore un peu. Tu es en sécurité ici. Calme-toi. La douleur risque de se réveiller si tu bouges trop ta jambe.
Elle se cala de nouveau contre le lit métallique gardant tout de même une main sur son épaule tout en m’installant auprès d’elle. Je ne désirai pas l’effrayer. Elle l’était déjà assez ainsi. Mais elle devait savoir à qui elle avait à faire. D’une voix douce et apaisante, j’entrepris de tout lui raconter.
- Je m’appelle Jean Grey. Je suis comme toi, une mutante, télépathe et télékinésiste. Je suis aussi médecin. Tu te trouves dans un refuge, celui des X-Men et de tous les autres mutants qui se sont alliés contre Apocalypse. Le refuge est en grande partie sous terre ce qui nous permet d’être à l’abri des attaques et aussi de nous permettre de surveiller le périmètre grace à la technologie que nous avons pu sauver. Ce qui nous donne un petit avantage non négligeable sur Apocalypse.
Je me tournai vers Aster. Lui seul serait en mesure de répondre au sujet des parents de la jeune fille.
- Tes parents seront prévenus en temps et en heures. Si on vous a attaqués autant se faire discrets pour le moment. C’est bien cet homme qui t’a amené parmi nous. Il a bien fait. Ta plaie aurait bien s’infecter et tu avais besoin de soins.
Je l’obligeai presque à se recoucher. Son teint pâle et sa fatigue allaient avoir raison d’elle si elle ne se ménageait pas un peu.
- Allonge-toi Kitty. J’aimerai que tu te reposes quelques heures ici. Je ne quitterai pas l’infirmerie. Et si Aster veut rester avec toi, il peut. Mais tu as subi un choc tant émotionnel que physique. Laisse le temps à ton corps de retrouver ses repères. Tu peux aussi me poser toutes les questions qui te passent par la tête. J’y répondrai.
Je me redressai de la table d’examen, me dirigeant vers mon bureau où se tenait sur un plateau, une carafe d’eau. Je lui servis un grand verre d’eau fraiche que je lui apportai. Ce n’était pas la première fois que je voyais des jeunes mutants affolés par leur nouvelle nature et parles attaques de ce fou. Moi, à son âge, j’avais eu la chance de rencontrer Charles Xavier qui m’avait aidée à contrôler et perfectionner mes dons. Ma conversation avec Logan me revenait en tête. Oui j’avais foi en ce que je faisais auprès de ces jeunes, de cette aide, cette confiance, cette sécurité que nous, les anciens ont pouvaient leur donner. Nos expériences ne pourraient que les aider à devenir plus forts et plus résistants face à de telles épreuves.
- Tiens, bois un peu, ça va te faire du bien. Si tu as mal et que la douleur devient insupportable, je peux te donner un antalgique.
Independant OmégaAster Blake
MESSAGES : 94 LOCALISATION : Sa moto PROFESSION : Eagle of Anarchy
Je bois mon whisky quand la rouquine parle à l'ado que j'ai ramenée. Elle est désorientée et semble apeurée. Je peux la comprendre... C'est quand elle traverse le lit que j'avale ma gorgée de travers, manquant de me cramer l'intérieur de l'oesophage. Bordel ! Je tousse plusieurs fois avant de reprendre mon souffle. On dirait qu'elle peut passer à travers à matière... Ca explique comment elle a réussi à se planter avec une tige de métal. Elle est tombée du plafond. Vue la taille de sa barraque, elle a dû en chier quand elle a chuté. La médecin l'aide à se relever, doucement et lui explique lentement qui elle est et où elle est... Elle me laisse prendre la parole, ce que je fais rapidement.
- J'voulais avoir ton avis avant de t'embarquer ici, mais t'es tombée dans les vappes avant de me donner ton avis alors pour pas prendre de risques, j'ai fait ce qui était le plus sûr pour toi... Moi, j'suis un mutant indépendant, je traîne pas avec les X-Men, d'ordinaire. Ils m'ont demandé de t'amener là parce que t'étais en danger... Moi, c'est Aster.
Je bois une gorgée de jack avant de fixer un instant la rouquine.
- J'te préviens, ma jolie, j'vais lui dire la même chose qu'à toi. Kitty, surtout, si tu veux pas rester là, t'es absolument pas obligée. Si tu veux rentrer dans ta famille, t'as juste deux mots à me dire et j'te ramène presto chez toi. C'était le deal. J'estime avoir respecté ma part du contrat, et je veillerai personnellement -je regarde Jean Grey en accentuant sur les derniers mots- à ce qu'ils remplissent la leur. Mais dans tous les cas, 'faut que tu te reposes un peu avant. En fonction de ce que tu décides, je retournerai dans l'Illinois avec ou sans toi pour dire à tes parents ce qu'il s'est passé... Et si tu décides de rester, j'te ramènerai quelques affaires, si tu veux...
Je vois Jean qui s'éloigne de nous, certainement pour un entraînement ou je sais pas quelle connerie. Peut être aussi pour laisser la brune réfléchir. C'est pas une mauvaise idée... Je pose mes yeux sur elle et constate qu'elle a pas l'air dans un bon état mental. Ca doit pas faire longtemps qu'elle a son pouvoir. Je tente de briser un peu la glace en lui parlant doucement.
- Ca fait longtemps qu't'as ce pouvoir en toi ? J'sais à quel point ça peut être moche... J'ai eu le même problème avec le mien, tu vois, donc si t'as besoin ou envie de parler de la merde que t'as avec ton truc, j'suis là. Si y en a bien un qui pourra te comprendre, c'est bien moi...
Au moment où j’ouvre les yeux, je mets un peu de temps à remettre en place les pièces du puzzle. Une femme s’est penchée sur moi. Des cheveux de feu. Du blanc partout. Lentement mon regard se précise. Une infirmerie. Qui est-elle ? Je tente de me relever, mais elle s’approche de moi et glisse son bras autour de ma taille. Qu’est-ce qu’elle me veut ? Où je suis ? Et d’un coup, je me dis que… mais… ils… m’ont attrapée ? Ils sont arrivés à me prendre. Qu’est-ce qu’ils me veulent ? Qu’est-ce qu’ils vont faire de moi ? Ils vont me disséquer pour trouver l’origine de mon pouvoir, ils vont m’étudier ils vont…
Elle me dit de me calmer, de me recoucher. Que je suis en sécurité. C’est alors que je vois Aster. Je me souviens qu’il a essayé de m’aider, chez moi. Qu’il a voulu me soigner. Il n’était pas comme les autres, armé jusqu’aux dents et équipé comme un mercenaire. Lui avait plutôt une dégaine de biker. A moins qu’il soit l’un des leurs, qu’ils l’aient fait venir exprès pour que je ne me méfie pas de lui, que je lui fasse confiance après qu’il ait fait semblant de me sauver. Ma respiration s’accélère, et je regarde nerveusement tout autour de moi, cherchant un moyen de m’échapper. Elle me parle à nouveau.
Je me tourne vers elle quand elle m’explique qu’elle est une mutante. Je savais qu’il y en avait d’autres, mais j’en avais jamais rencontré. Dans mon patelin perdu, j’étais la seule qui avait une mutation, et mes parents ont cherché à me protéger et ont gardé ça secret. La première mutante. Télépathe. Télékinésiste. Apocalypse m’aurait tuée s’il avait voulu. Des pouvoirs différents des miens. Est-ce que la mutation est liée à l’individu ? Est-ce que c’est la génétique qui détermine le type de pouvoirs, ou est-ce que c’est le pouvoir qui s’adapte en fonction de la personne ? Il faut que je note ça. Mes livres. Où sont mes livres et mon tableau ? Il faut que je note tout ça. C’est peut-être une piste.
Une seconde après sa voix me ramène à la réalité. Je suis au QG des XMen. Elle parle d’un bunker sous terre, quasiment une forteresse, avant de me répondre à mes inquiétudes sur mes parents. Qu’ils seraient prévenus. Les pauvres. Parfois, je me demande si ça n’aurait pas été mieux que je meure à la naissance, pour leur éviter tout ça. Ma mutation, mes pouvoirs. Je me tourne vers Jean, et mets quelques secondes à mettre de l’ordre dans le flot de questions et de pensées qui circulent dans mon esprit.
Je… pourquoi est-ce qu’ils en avaient après moi ? Qu’est-ce…qu’est-ce qu’ils voulaient faire de moi ?
Pendant qu’elle répond, je bois à longues gorgées le verre d’eau fraîche qu’elle me tend, hochant lentement la tête. Et puis c’est Aster qui parle ensuite, vautré sur sa chaise, sirotant du whisky. Il me dit qu’on l’avait envoyé me sauver, mais qu’il n’appartenait pas aux X-Men.
Sa…salut Aster. Moi c'est Kitty. Merci pour… m’avoir sauvée. Et je…au fait Jean, c’étaient qui ces types qui m’ont attaquée ? Et pourquoi vous...l'avez envoyé me chercher?
Aster parle à nouveau, et je suis franchement étonnée quand il se met à mon service. Me disant qu’il pourrait me rapporter des affaires, ou prévenir mes parents. Qu’il me défendrait contre les x-men si je voulais partir. Je hoche la tête doucement, un sourire vague sur mes lèvres, et je pose mon regard sur lui. Il parle de mes pouvoirs. Du moment depuis lequel je les ai.
Je… j’ai commencé à… pouvoir traverser les murs à treize ans. Juste avant que j’entre au lycée. Et depuis, j’essaie de comprendre. J’essaie de savoir pourquoi moi, pourquoi ça s’est déclenché chez moi. C’est… une sorte d’obsession. Trouver la clef. La clef de la mutation, pour pouvoir l’utiliser. Comprendre. La changer même. Après avoir fini le lycée l’an dernier je suis resté chez moi pour me pencher là-dessus. Je passe toutes mes journées là-dessus. J’y serai encore si… les autres… Et… toi sinon ? Tu…tu as quoi comme pouvoir ?
Elle me remercie. La brunette pose des questions sur les gars qui ont fait une opération commando chez elle. Ni la rouquine ni moi avons la réponse sur qui ils sont. Mais on suppose tous les deux qu'ils la voulaient elle, pour son pouvoir. A moins qu'ils veuillent simplement la buter ? C'est possible aussi. Je laisse Jean répondre alors que je bois mon sky. Ce Xavier a au moins eu la décence de me faire boire un coup après avoir risqué mon cul à retourner au fin fond de l'Illinois. Quand Jean sort de la pièce, la gosse et moi parlons. J'veux qu'elle puisse faire son choix librement. Si oui ou non elle marche avec cette bande de clampins habillés de tenues moulantes qui leur ferait une couverture parfaite dans un club échangiste sado-maso... J'ai aucune envie d'influencer son choix, mais je sais que c'est ce que je finirai par faire... On bavarde sur son pouvoir. La pauvre doit pas voir que le côté positif à pouvoir traverser les murs... Encore moins quand on maîtrise pas son pouvoir, ce qui est rarement le cas quand on a treize ans, quand on est encore que quelqu'un qui rentre dans l'adolescence...Si je compte les années, elle a dix sept ans et a déjà fini son lycée. La vache ! C'est une tête d'ampoule ! Sur ma réflexion personnelle, elle me demande mon pouvoir à moi. Je pose mon verre de sky à côté de son verre d'eau et me lève.
- Quand j'te l'aurai appris, faudra que tu boives un coup, ça va te faire un choc... T'habites dans l'Illinois. J'suis arrivé chez toi il devait être pas trop loin de quatre heures de l'après midi... A peu d'choses près. Il est presque six heures et demie. Ici, t'es à New York. Un bon problème pour toi, jolie p'tite tête. A quelle vitesse j'ai parcouru près de 1400 kilomètres, sachant que j'ai eu le temps de savater un commando, de soigner ta plaie et de revenir avec pour véhicule une moto ? Vous avez quatre heures.
Je m'autorise un léger rire. J'aime ma vanne. Après tout, c'est le seul truc que j'ai trouver pour la détendre un peu. Je finis par lui dire, après qu'elle ait cogité dessus.
- En fait, mon pouvoir est un lien que j'ai avec le tonnerre. J'peux courir à la vitesse de l'éclair et en envoyer avec mes mains. C'est donc la réponse au problème que je t'ai posé. T'as pas trop eu l'occasion de le voir parce que t'étais pas consciente, mais t'as gratté quelques fuseaux horaires... Donc tout à l'heure, tu verras. Je retournerai dans l'Illinois quoi que tu choisisses comme option et j'pense qu'y a moyen que j'te fasse voir ce que ça fait... Tu vas voir, c'est trop cool. Et mon autre pouvoir, bah j'peux faire comme les méchants dans Star Wars. Ca a son côté badass. Mais j'peux pas trop te montrer ça là, les plombs vont sauter, autrement... D'ailleurs, j'passerai à tes parents l'adresse de l'electricien de celui des miens. Y a des chances que ça ait cramé...
Je peux pas m'empêcher de plaisanter avec elle. Elle a l'air sympa et a manqué de se faire embarquer ou buter en fonction de qui était derrière son cul... Elle s'est réveillée dans une infirmerie, embarquée par un mec qu'elle connait pas. Je me mets à sa place. J'pense que moi aussi, j'aurais largement aimé que quelqu'un soit là pour me rassurer... Je lui souris et m'installe à nouveau sur ma chaise quand Jean revient.
- Mais bon. Assez parlé de moi...Si t'as besoin d'un truc, surtout, t'hésites pas.
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Sujet: Re: [CLOS] Thunderstruck - Aster & Kitty Mar 4 Nov - 12:01
Aster avait toujours ce même discours au sujet de la liberté du choix à rester au QG ou bien de partir. Nous n’avions jamais attaché qui que ce soit pour le forcer à rester, lui non plus d’ailleurs. Et s’il se souvenait de notre première rencontre, je n’avais montré aucune animosité envers lui. Peut-être avait-il peur que des personnes comme Charles Xavier éminent télépathe, puisse manipuler les esprits de cette manière-là. Mais là, n’était pas ma priorité à l’heure actuelle. J’avais une patiente en état de choc dans un lit de l’infirmerie. La jeune femme était encore très faible mais elle commençait à reprendre ses esprits et à tenter de comprendre ce qui lui était arrivée. Les premières questions commencèrent alors à franchir ses lèvres. Chacun des deux jeunes mutants se confiaient l’un à l’autre, révélant la nature de leur pouvoir respectif. J’écoutais avec attention la moindre réflexion et les réactions de la jeune femme.
- Je vois que vous avez fait connaissance. Je vais devoir m’absenter un peu. J’ai une classe qui m’attend d’ici 20 minutes. Kitty, je te conseille vivement de te reposer jusqu’à mon retour. Personne ne viendra te déranger à l’infirmerie. Aster connait très bien le QG, il pourra t’en parler et comme il l’a souligné à chaque fois qu’il ramène quelqu’un ou qu’un nouveau arrive parmi nous, tu es libre de tes allées et venues. Ici personne ne te retiendra si tu souhaites partir.
Oui, les remarques d’Aster commençaient à être répétitives. Je pouvais avoir une très grande patience mais là, j’arrivais à mes limites. Je rassemblai tout ce dont j’avais besoin pour faire mon cours, retirant ma blouse blanche. J’avais tout de même quelque chose à clarifier et à ajouter pour la jeune femme pour qu'elle se sente à l'aise et en sécurité.
- Ce QG est une base secrète qui sert à tous les mutants qui veulent combattre Apocalypse et ses sbires. C’est aussi une école où l’on prend en charge les jeunes adolescents comme toi. On leur apprend à maitriser et à contrôler leurs pouvoirs et on leur donne aussi les moyens de pouvoir se débrouiller plus tard, comme des cours que les professeurs dispensent. Apocalypse a tout détruit sur son passage, il a réduit à néant des villes entières mais pas nos idéaux. Si tu veux rester parmi nous, tu seras la bienvenue Kitty. Si tu as besoin de temps pour réfléchir, sache que les portes du QG ne te seront jamais fermées. Tu trouveras toujours une personne pour t’écouter et pour t’aider. C’est la manière dont nous fonctionnons malgré l’attitude inverse qu’à put te démontrer Aster, nous concernant. Je reviendrai te voir dans une heure, après mon cours. Et si tu te sens l’envie de marcher un peu, je te ferai visiter les lieux. Nous pourrons aussi prendre un fauteuil roulant pour te ménager. Toutes les options s’offrent à toi. Tu n’as qu’à demander. A plus tard.
Je lui souris une dernière fois avant de quitter l’infirmerie et de les laisser tous les deux à leur conversation.
Petit à petit je commence à comprendre ce qui se passe, même si tout est encore flou. Les pièces du puzzle se remettent lentement en place. On a voulu s’attaquer à moi, quelqu’un. Qui ? Je n’en sais rien. Peut-être de ces milices anti-mutants ? Peut-être des russes ? Et si c’était les coréens ? Peut-être qu’ils… Non Kitty arrête. On en voulait après moi, et c’est tout. Et maintenant je suis ici. A New-York. Le type que j’ai vu dans ma cave est encore là, près de moi à mon réveil, et il m’explique que c’est lui qui m’a ramenée ici, sur sa moto. A grande, très grande vitesse. A peine il tente de me poser une colle que je lui sors la réponse qu’il demande après avoir réfléchi une seconde. Devant sa mine ébahie je hausse légèrement les épaules.
J’ai… j’ai toujours été bonne avec les chiffres…
Les chiffres ne mentent pas. Ils ne peuvent pas avoir de plans cachés ou de mauvaises intentions. Ce sont des données, des équations, des calculs, des faits. Mathématiques, scientifiques. Le langage avec lequel je suis le plus à l’aise. Celui qui ne trompe pas. Mais je hoche la tête, fronçant légèrement les sourcils quand le garçon. Comment il s’appelait déjà ? Astro ? Peter ? A…Aiden? Arden? Aster, oui. Oui c’est ça. Enfin, je crois. Il commence à me parler. Me tenir un grand discours sur la liberté, le fait de faire ses choix. Je suis un peu perdue. Trop d’informations d’un coup pour moi. J’essaie de le suivre, et ose enfin parler d’une petite voix quand il me laisse en placer une, après m’avoir proposé de me ramener.
Non… non je… c’est trop dangereux. Que je sois dehors. Tu as vu ce qu’on a essayé de me faire alors… c’est mieux pour mes parents si… je reste loin. Je ne veux pas qu’ils courent des risques pour moi…
Je frissonne en me rappelant la scène de la maison, où ces types armés voulaient s’en prendre à moi. Et si c’était le gouvernement américain et qu’ils voulaient faire des expériences sur moi ? Non, arrête Kitty. Je tourne la tête vers Jean, qui s’était éclipsée un peu plus tôt et qui revient vers nous. Elle m’explique un peu plus en détail ce qui se passe ici. Ce qu’ils font, et quel est le but de cet endroit. Elle parle beaucoup mais je me sens bien quand j’entends qu’ici, ils pourraient m’aider avec mon don. Enfin. Enfin quelqu’un serait capable de m’aider. D’y voir un peu plus clair dans toute cette obscurité dans laquelle je me débats depuis que j’ai découvert mes pouvoirs.
Vous… vous croyez qu’on pourra m’aider ? Vraiment ? Vous croyez que… qu’on pourra m’expliquer pourquoi… pourquoi je suis comme ça ? Pourquoi moi et pourquoi ce pouvoir ? Je… j’aimerais beaucoup rester, pour l’instant. Pour comprendre mieux. Ca fait des années que j’essaie de trouver la clé… la clé de ma mutation et je… je l’ai toujours pas trouvée. Seule c’est…Trop dur. Vous êtes sûre que je… que je peux rester ici ?
Je sens que mes mains se remettent à trembler, doucement, mais quand même, tout comme mes épaules. Ca doit être le contre coup de tout ce qui vient de se passer. Je remercie une dernière fois Jean avant qu’elle ne parte, et j’attrape une couverture pliée au bas du lit pour l’enrouler autour de mes épaules. Aster est toujours là. Il essaie de se montrer gentil, et il dit qu’il n’hésitera pas à me défendre contre tous les mutants ici présents, et même à me ramener chez moi, si c’est ce que je veux. On dirait qu’il les aime pas spécialement. C’est drôle, c’est la première fois qu’on fait quelque chose comme ça pour moi. Mais c’est pas désagréable.
J’hésiterai pas si j’ai besoin d’aide. Mais je… depuis que j’ai mes pouvoirs, je suis… un peu perdue. Comme chercher une porte dans une pièce plongée dans le noir. J’ai besoin d’explications, et j’ai besoin d’aide. J’ai l’impression qu’ici… qu’ici on pourra m’aider. Enfin, j’espère. Si jamais je me rends compte que… que ça sert à rien que je reste ici… je t’appellerai. Si tu veux. Merci en tout cas pour m’avoir…Sauvée. Et ramenée ici… T’as pris des risques pour moi alors que… tu me connaissais même pas…
Je lui souris timidement, mes épaules toujours agitées de tremblements, et mes jambes étendues devant moi sur le lit de camp, pour ne pas réveiller ma blessure.
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