[CLOS] What's the..? -Feat Phillia Jenkins & Jean Grey- (fini)

Independant Oméga

What's the..?

Aster Blake, Phillia Jenkins & Jean Grey se retrouvent en ce 27 Avril dans un squat abandonné en dehors de New York et il est approximativement Vingt deux ou vingt trois heures. Les images sont de crédit et crédit.

La chaleur émane du bidon autour duquel on est tous présents. Ce squat est pas mal pour se poser un peu. En dehors de New York y a pas foule de gens qui vient nous faire chier. Pour ce qu'on a vu depuis qu'on s'est posés là, y avait pas tellement de matière, mais sait-on jamais... On est là, groupés à boire des bières et à fumer des clopes pour certains, rien pour d'autres, comme Phillia qui fume pas. D'une pichenette, je fais dégager la cendre de ma sucette à nicotine avant de prendre la parole.

- Bon, les gars, on va avoir besoin de crécher là un temps si j'ai bien compris ce qu'a dit Marco.

Le concerné lève la tête, crachant sa fumée dans l'air. Il enlève sa clope de sa bouche avant de se foutre une rasade de bière derrière la cravate et de répondre. Il se râcle au préalable la gorge d'un bruit pas franchement élégant.

- Ouais, j'veux pas risquer qu'Phil' arrive pas à contrôler sa bécane correctement avant qu'on se casse d'ici. J'veux lui donner son permis légalement parce qu'on déconne pas avec la sécurité. Faut aussi qu'on arrive à lui choper une Harley, ça l'évitera à devoir piquer l'une des notres...

Les potes se marrent, je fais pareil. On est bien, tous les huit ensemble, franchement... On vit de notre vie, on est de ceux qu'ont pas d'attaches, on est libres... Quand on voit l'oppression, on est radicaux : On punit. On tue, parfois, mais avant tout, on donne les leçons à coups de Dr Martens coquées dans la gueule et au cocktail molotov. On est extrêmes, peut être. Mais on sait ce qu'on veut... Tobias prend ensuite la parole.

- On restera le temps qu'y faudra de t'façon, on est pas pressés. Tu peux prendre ton temps, Phil' te presse pas. Là pour le coup, Marco a raison, faut pas te presser, on attendra que t'aies une bonne bécane et ton permis avant d'repartir.. De toute façon, un problème, on se casse en urgence comme on a déjà fait par le passé.

- Pas faux, ça.

On se regarde tous les uns et les autres. Tobias est à ma droite et Phillia est à ma gauche, on se sourit tous, bières aux mains et on les lève tous en même temps, comme un seul homme... On boit pas mal, bref, on passe une putain de bonne soirée, entre Eagles.

Je passe à la vodka après avoir fini ma bière, flanquant la bouteille dans le sac à côté de ma bécane. Toujours utile pour un molotov... J'empoigne la bouteille d'alcool fort que je passe à la seule fille du groupe - par galanterie, mais bon, elle a quand même une descente qu'on monte pas en vélo... - après avoir bu une bonne lampée. Le soir dehors est bien frais, mais à l'intérieur du squat, avec le bidon dans lequel on a fait un feu et nous qui sommes proches les uns des autres, il fait bon, voire chaud... On dit que les bikers sont froids, là, on leur prouve le contraire. On se marre, on passe un bon moment. C'est là que Phil' nous alerte que quelqu'un approche de notre crèche. A l'unisson, on sort tous nos pistolets en direction de la porte qui commence à s'ouvrir... Une personne apparaît. Je ne réfléchis pas plus et regarde sa silhouette assez fine, un corps de femme. Je l'interpelle alors.

- Eh, toi ! Qu'est-ce que tu fous là, tu cherches les emmerdes ?

L'alcool rend agressif, c'est pas neuf. Vrai que si j'avais bu un peu moins, j'aurais été plus correct avec cette femme qui sortait de l'ombre, nos seize flingues pointés sur elle, comme si on n'allait pas lui tirer dessus. Ce qui était vrai. D'abord poser les questions, ensuite avoir les réponses. Et en fonction de celles ci : Tirer...

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Phillia sirotait tranquillement sa bière, assise à même le sol, rageant à moitié de ne pas pouvoir s’allonger sur le dos comme elle aimait le faire. Non pas que la saleté du sol la répugnait, elle s’en fichait un peu… complètement en fait. Mais disons qu’elle avait fait faire son second tatouage un peu plus tôt dans la journée et qu’elle avait toujours l’impression que son dos était en feu dès qu’elle le sollicitait !!!
Cette nuit, elle allait dormir sur le ventre, c’était clair et net… Et puis si s’était trop inconfortable, elle pourrait toujours demander à Aster de lui servir de matelas !!! Après tout, c’était lui qui lui avait recommandé ce tatoueur, il avait qu’à assumer. Elle pouvait toujours lui promettre de pas tenter de piquer sa moto pendant une semaine… Elle ne le ferait pas mais elle pouvait toujours tenter le bluff…

En parlant de moto, voilà qu’on parlait d’elle !! La jeune fille sortit de sa tête et prêta attention à ce qu’il se passait du côté du reste du groupe assis plus proche du feu. Il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour lever les yeux au ciel et elle finit d’une traite sa bière plutôt que de leur couper la parole pour les contredire.
Malheureusement, elle but beaucoup trop rapidement et elle n’avait plus rien pour occuper sa bouche lorsque Tobias s’adressa à elle. Elle le regarda les sourcils levés alors qu’il lui disait qu’elle pouvait prendre son temps pour apprendre à maîtriser une bécane et avoir son permis. Elle ne put s’empêcher de réagir.

- Nan mais sérieux… J’ai pas besoin de ces cours !!! C’est pas parce que j’ai pas mon permis que je sais pas conduire une Harley… râla-t-elle, utilisant ainsi le même refrain qu’elle employait à chaque fois que ce sujet était traité. Et puis de toute manière, je m’en moque de trouver une bonne bécane. Je compte bien piquer celle d’Aster et lui filer la mienne en éch-… Ah cool !!! Merci Asty !!!

Elle attrapa la bouteille de Vodka que lui avait machinalement tendu le biker et elle y bu une grosse gorgée à même le goulot. Elle grimaça en l’avalant, rendant en même temps sa bouteille à Aster. Mais elle ne broncha pas. Elle préférait largement le Whiskey, mais une bonne gorgée de Vodka de temps en temps ne faisait jamais de mal.
Elle sourit au biker et le laissa se rapprocher du feu… seul. Il avait beau faire un peu froid dehors, elle ne s’approchait pas plus du feu… Jamais. A chaque fois que son regard se posait sur des flammes, elle y revoyait les yeux de William qui la regardait et son cri resurgissait de sa mémoire. Un frisson la parcouru et elle se tourna un peu plus vers la sortie, dos au feu, tentant de chasser ce souvenir encore trop frais dans sa mémoire.

- Et merde… marmonna-t-elle, non pas à cause de sa mémoire qui la torturait à nouveau, mais à cause d’autre chose que ses sens lui permit de percevoir avant tout le monde. Les gars !! On a de la compagnie…

En un rien de temps, tous dégainèrent leurs armes et les pointèrent vers l’entrée du squat. Phillia fit de même, sachant parfaitement d’où viendrait le nouveau venu et à quel moment… Les bruits de ses pas étaient comme des phares dans le silence de la nuit. Elle savait parfaitement où il se trouvait. Enfin, où elle se trouvait… Elle l’entendait respirer à présent, une respiration féminine.
Elle sortit son pistolet toujours chargé à bloc de ses charges soniques et pointa la nouvelle venue au moment même où elle entra dans leur champ de vision. De par sa position la plus éloignée du feu, Phillia était la plus proche de la nouvelle venue. Elle put la détaillée mieux que les autres, et pour son plus grand déplaisir, elle la reconnue.

- Qu’est-ce que tu fous ici, Jean Grey… grogna-t-elle d’un air menaçant à la X-men une fois qu’Aster eut finit.

Elle avait été claire dans le message destiné au Professeur qu’elle avait tourné et retourné sans relâche dans son esprit. Et elle était presque sûre qu’il l’avait retrouvé durant sa fuite et était entré dans son esprit pour le lire grâce au Cerebro… Alors pourquoi était-elle là ?! Même si les deux femmes n’avait pas vraiment été en contact, Phillia la connaissait bien… Et sa présence ici était plus qu’indésirable.
La méfiance et la peur qu’on la force à revenir prit le pas sur la joie de revoir un des membres de son ancienne famille. Elle raffermit sa prise sur son arme. Même si les pouvoirs télékinésistes de la mutante rousse devant elle pouvait facilement la désarmer, cela la rassurait. Et elle comptait bien rester comme ça tant qu’elle ne saurait pas ce qu’elle faisait là !!

- C’est une X-men, dit-elle aux autres pour toute information.

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Bien que l’Institut ait été détruit par les attaques incessantes d’Apocalypse et de ses sbires, nous avions pu nous regrouper ailleurs et recréer un certain confort de technologie. Le BlackBird avait été sauvé de cette bataille et c’est avec ce majestueux oiseau noir que je partais vers la mission que m’avait confiée Charles Xavier. Je survole New York, l’une des premières villes à avoir été ravagée. Cette mégapole n’était plus que l’ombre d’elle-même. Je sers entre mes doigts les manettes de contrôle de l’appareil me concentrant sur mon approche. En mode furtif, je suis totalement invisible aux yeux de mes ennemis, et quelques petits ajouts supplémentaires ont été disposés pour m’éviter aussi les radars et les détecteurs de chaleurs. Le Professeur aurait dû se trouvait à ma place. Je n’étais pas certaine de mener à bien cette rencontre avec ce groupe nommé : Eagle of Anarchy. Des mutants rebelles, libres sans attaches. Charles voudrait leur parler, négocier avec le leader. Les petits groupes indépendants non plus leur chance de nos jours. Nous sommes obligés de faire des concessions et de nous lier même avec nos pires ennemis. Au milieu des débris, j’arrive à poser le BlackBird que je laisse camoufler aux yeux des plus curieux. J’enfile mon long manteau noir qui fait ressortir la couleur vive de mes longs cheveux roux. Je glisse dans ma poche interne le petit récepteur pour m’indiquer la position de l’appareil une fois que je serai à l’extérieur. La rambarde s’abaisse et je descends. L’endroit est désert, à l’écart de tous. C’est bien pour cela que je l’ai choisi. La position du groupe est un plus à l’Est. Je laisse vagabonder mon esprit. Depuis mon retour parmi les vivants, ma télépathie et ma télékinésie ne sont plus ce qu’elles étaient. Elles ont perdu de leur puissance et parfois j’ai même peur d’en perdre le contrôle. Je me force quotidiennement à des exercices psychiques pour maintenir érigées les barrières télépathiques qui protègent mon esprit de toutes ces autres voix.

Des bruits et des échos de conversations me proviennent de plus en plus. Je suis proche de leur campement et je dois faire très attention à ne pas me faire surprendre. Mais déjà, je perçois leurs esprits et leurs craintes. Quelqu’un les a déjà prévenus de mon arrivée. Tant pis. Les flammes qui s’échappent du bidon me renvoient à des souvenirs maudits. Le Phénix. Cette entité cosmique et puissante qui a pris possession de mon corps et de mon âme. Mais je ne dois pas perdre ma concentration. J’avance encore et encore jusqu’à ce que tous les flingues pivotent vers moi. Tout doucement, je lève mes mains, leur dévoilant que je ne suis pas là en tant qu’ennemie. Je détournai mes prunelles vers la voix féminine. Cela devait être la jeune mutante dont Charles m’avait parlée : Phillia Jenkins.

- Oui, je suis une X-men. Je viens de la part du Professeur Charles Xavier et vous savez certainement pourquoi je suis là devant vous. Je m’appelle Jean Grey.

Je ressentais chaque émotion venant de tous ces bikers et j’étais prête à utiliser ma télékinésie pour dévier leurs armes et le tir des balles.

- Vous devriez dire à vos hommes de baisser leurs armes. Un coup est si vite parti. En dévier la trajectoire aussi …

Ma voix était calme, sans aucune aversion mais ils devaient tous comprendre que je saurai me défendre le cas échéant …

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Pas taper :

Phillia pinça les lèvres pour tenter de contenir sa panique et s'empêcher de trembler. Jean Grey... C'était la première X-men qu'elle croisait depuis qu'elle les avait quittés. Et elle avait été envoyée par Xavier. C'était pas bon ça, pas bon du tout...
La jeune fille avait cru que l'on avait compris qu'elle ne voulait plus avoir affaire avec eux !! Et même si la mutante n'avait pas dit mot pour mot ce qu'elle venait faire ici, c'était plus qu'évident. Elle venait les chercher... Tout un groupe de mutants biker, ils ne pouvaient décidément pas faire une croix dessus, Phillia aurait dû s'en douter.

La jeune fille aurait toléré qu'elle vienne chercher un abri sûr pour la nuit... Elle aurait toléré qu'elle vienne se réfugier pour panser ses plaies avant qu'on ne vienne la chercher... Elle aurait même accepté qu'elle vienne lui demander de l'aide pour affronter des ennemis qu'elle avait surestimé !!
Mais elle n'était pas venue pour ça. Et pour Phillia, il était hors de question de les suivre à nouveau !! La première fois, ça l'avait amené à voir son partenaire et ami brûler sous ses yeux. Elle ne voulait pas savoir ce qui l'attendait si elle les suivait une seconde fois. Elle leur avait donné leur chance, mais ça ne lui avait apporté que de la souffrance... A présent, elle était chez elle seulement auprès des Eagles of Anarchy.

- Tant que tu resteras là avec l'idée de nous emmener avec toi, Jean, je compte pas baisser ma garde... répliqua-t-elle avant de ranger son arme. Mais il est vrai que dévier la trajectoire des balles, c'est facile pour toi, expliqua-t-elle en sortant sa lame. Je ne sais pas si tu me connais, Phillia Jenkins, enchantée... Je te connais bien, tout le monde te connais chez les X-mens !! Mais vois-tu, quand je les ais quitté, j'ai été très claire avec X. J'ai tourné et retourné dans ma tête un message pour lui, dans le cas où il partait à ma recherche... Peut-être ne l'a-t-il pas compris !! Mais je vais être magnanime, je vais le répéter à voix haute pour que tu le saches et que tu puisses le lui répéter...

Phillia mit sa main à plat à la verticale et positionna la pointe de sa lame au milieu de la paume de sa main. Elle fusilla Jean Grey du regard, aucune peur ne trahissait son regard. Elle était parfaitement capable de se blesser encore et encore, peu importait la douleur !! Elle crierait, certes, elle pleurerait même... Mais elle le ferait quand même au moindre signe de Jean Grey dans sa direction.

- J'ai été clair, si je voyais l'ombre d'un X-men s'approcher de moi pour venir me récupérer de gré ou de force, je me mutilais !! Maintenant, essaie seulement d'approcher et tu verras ce qu'il se passera... siffla-t-elle. Par contre, si tu ne souhaites pas que ça arrive, n'approche plus, recule... Et VA-T’EN !!!

Les X-mens étaient des humanistes, Phillia savait qu'en tant que médecin, la mutante en face d'elle ne voudra pas causer des blessés. Aussi, même si elle doutait qu'elle obérait aussi facilement, la jeune fille était certaine de lui faire suffisamment peur pour que le message lui monte au cerveau. Elle.ne.reviendrait.pas. Point final.

Independant Oméga

Phillia connait l'identité de la rouquine qui apparaît devant nous. Elle lève les mains. Elle n'est pas armée... Parfait. Notre soeur d'armes nous dit que l'intruse est des X-Men, le groupe dans lequel elle était avant qu'on la rencontre dans le désert sur la Route 66... Elle sort direct son canif avant de menacer de se planter. Les autres baissent leurs armes alors que je m'approche de Phillia. j'attrappe la lame avant de la forcer doucement à l'abaisser. Je pose mon autre main sur sa joue. J'embrasse sa joue.

- Calme toi, ma belle, ça ira bien, t'en fais pas... J'm'occupe d'elle. Va boire une bière, Phil'... J't'aime, ma soeur.

Après avoir lâché Phillia, je m'approche de la rousse avant de poser ma main sur son épaule. Je ne sais pas ce qu'elle veut, ni pourquoi elle est là. Je veux savoir pourquoi elle est venue, pourquoi Phil' a été à la limite de se planter à la voir.

- Suis moi dehors.

Je la lâche avant de sortir du squat. Elle me suit. Bien. La nuit noire autour de nous, quelques lampadaires au loin nous rappellent qu'on est bien loin de l'intérieur de la ville. Je me tourne vers elle avant de ranger le couteau de Phil'. Je la regarde.

- Réponds moi. Clairement et sans bluffer. Si je t'ai demandé ce que tu foutais là, c'est parce que j'sais pas ce que tu viens foutre ici. Alors. Tu t'appelles Jean Grey. Ok. Et ? Qu'est ce que tu viens faire ici, qu'est ce que tu veux ? Pourquoi Phil' a voulu se planter la main ? Réponds. Réponds vite ou disparais de ma vue. Tu me connais pas, tu nous connais pas, ni nous, ni notre cause, mais sache un truc. C'est rare que j'laisse la possibilité de se casser à quelqu'un que j'pourrais descendre en une demi seconde. Alors, ma jolie, j'te suggère d'coopérer. On est pas méchants, mais on se méfie des autres. Vu ce qu'y s'passe en c'moment dans l'monde, j'pense que tu peux comprendre...

Ma voix n'était pas agressive, mais elle était ferme. Je savais ce que je voulais, et je comptais bien lui faire savoir, me faire comprendre. Un Eagle ne plaisante pas, jamais. Je range mon flingue. Elle peut ainsi comprendre que je n'ai pas prévu de lui faire de mal. Je veux savoir. Tout savoir. Je m'adosse au mur et croise les bras, prêt à l'écouter.

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Ce groupe de jeunes mutants étaient totalement paumés. Non que je portais un jugement trop hâtif mais il était très compréhensible que dans ce monde de chaos qu’Apocalypse avait provoqué beaucoup d’entre-nous, nous Mutants, pouvaient être totalement dépassés par un avenir sombre et sans issu. Pourtant, il y avait ceux qui n’avaient jamais baissé les bras, et l’un d’entre-eux était mon mentor : le Professeur Charles Xavier. Bien des Mutants avaient rejoint le groupe qui s’opposait à ce monstre et à ses sbires. Le moment n’était plus à jeter à pierre à nos pires ennemis comme Magnéto mais bien de s’unir dans ce chaos. Charles aurait dû venir avec moi, il savait être diplomate, faire entendre ce que d’autres tentaient d’oublier ou de ne pas voir. Je n’étais pas la bonne personne, pas avec mon passé. Certains le connaissaient comme cette jeune femme qui n’avait aucun doute sur ma vraie nature. Pourtant, le Professeur X avait eu toute confiance en moi. Peut-être était-ce aussi mon expérience qui jouait pour moi. Ce qui ne nous tue pas nous plus fort. Un adage qui me définissait beaucoup trop. Mon calme reflétait parfaitement mes réactions et même si Phillia menaçait de se trouer la paume avec cette lame, elle oubliait un détail : ma télékinésie était déjà concentrée sur ce même couteau et sur sa main. Ma télépathie s’était glissée dans son esprit pour se calquer sur ses pensées. Une force invisible retiendrait son geste au moment même où elle tenterait de se l’enfoncer dans sa propre chair. Mais ça, elle ne le saura jamais.
J’ai appris à parfaire mon contrôle sur mes émotions. Des émotions qui m’ont échappée longtemps lorsque l’entité phénix a pris possession de mon corps. Depuis mon retour parmi les vivants, mon entrainement consiste principalement sur cette maitrise. La colère et la haine n’amènent à rien et à aucun moment, ces mutants ne pourraient dire le contraire me concernant. Je n’avais aucune aversion pour eux. J’étais venue en amie sans aucune mauvaise intention.

- Je te connais de nom, Phillia Jenkins. Penses-tu que je laisserai une jeune femme se mutiler sans que je ne puisse l’aider ? Je ne suis pas venue ici pour vous provoquer. Les temps sont obscurs pour tout le monde. Le Professeur Xavier m’a envoyée auprès de vous, non pas pour vous bousculer ou pour vous soumettre à ses idées, non, je suis là pour vous demander de l’aide.

Mais avant que je ne parvienne à établir clairement ma présence ici, celui qui semblait être le leader de ce clan. Il calma la jeune femme avec une tendresse qui dénotait de cette ambiance froide et austère que le groupe me montrait depuis mon arrivée. J’observais cette scène avec un certain sourire d’affection, me renvoyant à mes propres souvenirs lorsque j’étais une élève à l’école des jeunes surdoués. Lorsqu’il posa sa main sur mon épaule, je tournai mon visage vers lui, plongeant mes prunelles dans les siennes. Dans un hochement de la tête, je le suivis à l’extérieur, en retrait des autres. La nuit nous enveloppait de ses ailles immenses. Quelques vieux lampadaires éclairaient les alentours et le petit vent nocturne s’engouffrait dans mes longues mèches rousses. Puisqu’il me donnait une chance de lui prouver que je n’étais pas là pour les plonger dans un piège autant la saisir. Je le laissai m’exposer ses réflexions, l’écoutant avec attention pour prendre la parole à mon tour.

- Comme je le disais, je suis là venue jusqu’à vous pour vous demander votre aide. L’union fait la force. L’enfer s’est abattu sur nous tous, quels que soit les idéaux que nous défendons, nous nous retrouvons pris au piège par Apocalypse. Il est temps de lui prouver que nous sommes capables de nous battre pour notre liberté. Ensemble. Mettre nos différents de côté pour notre avenir, pour l’espoir d’un monde meilleur.

Les pans de mon manteau noir flottaient légèrement autour de moi. Je n’avais aucune intention de lui mentir, à lui et aux autres sur ma présence parmi eux. Il se cala contre un mur, tandis que je m’approchais de lui.

- Phillia Jenkins a pu me connaitre puisqu’effectivement comme je vous l’ai annoncé, je suis une X-Men. J’ai quitté le groupe, il y a plusieurs années avant d’y revenir. Le Professeur a dû lui parler de moi. J’ai fait partie des membres d’origine comme j’ai été sa première élève. Par contre, je ne sais pas ce qui a pu se passer entre eux deux. Je comprends que vous puissiez vous méfier des autres. C’est de cette manière-là qu’Apocalypse gangrène notre Terre et parvient à déployer sa puissance. Diviser pour mieux régner serait certainement sa devise par excellence.

Je redressai la tête, un instant, fixant l’éclat du lampadaire qui s’atténuait. L’ampoule paraissait fragilisée et ma télékinésie l’actionna délicatement, la faisant tourner sur elle-même. La lumière se fit alors plus intense. Je reposai alors mon regard sur lui, de nouveau.

- L’institut Charles Xavier a été détruit mais nous avons pu nous mettre à l’abri dans un nouveau refuge. La coopération de tout le monde, de chaque pouvoir, nous a donné assez de matières pour créer un refuge dont la bâtisse semble inhabitée à première vue mais tout se passe dans les souterrains, à l’abri d’Apocalypse. Nous avons pu recréer une salle de sécurité et de communications, des chambres et des dortoirs pour tout le monde, une salle d’entrainement et tout ce qui peut nous aider à vivre. Je vous invite toi et les tiens à venir nous rendre visite. Vous êtes les bienvenues.

Independant Oméga

Elle saisit sa chance. Elle m'explique alors la raison de sa venue. Oh. Elle voulait l'aide des Eagles ? Elle me rappelle la situation dans laquelle se trouve le monde. Sous prétexte que je n'ai pas d'attaches, j'étais inconscient de l'état de notre pays ? Je me sens insulté, presque pris de haut. Elle a intérêt à vite arriver au but avant que je m'énerve pour de bon et que je la grille sur pieds. Son discours sonne à mes oreilles comme une propagande. Oh putain, Aster, débarrasse-toi d'elle... Vite avant qu'elle te manipule ! Je cerne les yeux quand elle parle de Phil'. Je comprends pas plus quand elle m'explique en gros les X-Men. Phil' m'en a vaguement parlé, mais pas plus. Apocalypse qui semble les craindre a détruit l'institut ou l'a fait détruire. Après tout, ça change quoi ?

- Hm.

Jean Grey m'apprend qu'ils ont élaboré un quartier général secret, un peu comme ce squat pour les Eagles. Sauf qu'eux, ont l'air de rester là pour longtemps, contrairement à nous qui allons nous barrer à partir du moment où Phil' saura bien prendre sa moto en main -et en aura une à elle, au lieu de monter sur la mienne pour se déplacer !- En fin de compte, c'est quoi cet institut ? Une banale caserne militaire. Ce que je veux pas être. Cependant, elle me demande pas d'être des X-Men. C'est un bon point. Elle parle de rendre visite. Elle a l'air sincère... Je décroise les bras et pose ma main sur son épaule alors que je nous fais marcher un peu. Je lui parle à voix basse à l'oreille. On dirait presque un mec qui murmure des mots doux à sa nana... Après tout, on est pas à l'abri d'être vus ou écoutés...

- J'veux qu'on soit clairs, ma jolie. J'ai rien contre toi, comme t'as déjà dû le comprendre si t'es pas conne, ce que t'as pas l'air d'être. Okay, on poursuit le même idéal, mais j'refuse d'être enrôlé par une quelconque assemblée. Dans le fond, vos X-Men, c'est quoi ? Vous avez un QG, et des idéaux. C'est louable, certes. Mais vouloir engager d'autres mutants, ça me semble pas être autre chose qu'une armée. Tu veux quoi, au juste ? Nous engager dans ton armée ? Ca, ma jolie, désolé de te décevoir, mais ça, ça va être clairement compromis. On prend nos décisions tous ensemble. Et si un seul de nos frères n'est pas d'accord, on oublie l'idée. Tu as parlé, tu t'es exprimée. On va débattre avec mes frères autour de la table. Attends moi là, bouge pas. Promis, je te fais pas un coup en traître.

Je la lâche. Je retourne une caisse que je mets contre le mur pour qu'elle puisse s'asseoir. On risque de mettre un bon moment avant que je revienne, j'ai pas envie de la faire rentrer pour qu'elle entende rien de notre réunion, j'ai pas envie non plus de lui faire prendre des risques d'être en pleine lumière au cas où y aurait une patrouille d'on sait pas qui qui pourrait la mettre dans une mauvaise posture. Je rentre dans l'entrepôt.

- Les mecs. Réunion. Maintenant.

Ni une ni deux, on se met tous autour de la Table. On est huit à l'occuper. On se regarde tous et je prends alors la parole.

- La X-Men est dehors. Elle m'a plus ou moins sorti des violons pour qu'on les rejoigne. Elle a par contre l'air honnête et leur cause est à l'instar de la notre. Un combat pour la Liberté. Eux, ils ont un QG fixe, on y bouffe, on y dort, on y est en sécurité, on peut s'entraîner, tout ce bordel là...

- Ca pue la propagande. "Rejoignez-nous, on est mieux organisés que vous !"

- J'sais, Tobi'... C'est c'que je me suis dit. Je sais aussi qu'on est là que pour quelques semaines, donc on peut pas vraiment accepter. Mais on est invités. On est les bienvenus. Personnellement, je veux pas qu'on soit enrôlés là-dedans. Mais je suis d'accord pour qu'on squatte là bas en cas de coup dur. Procédons par ordre. L'enrôlement chez les X-Men ?

Le silence pour quelques secondes. Tobias répond après sa réflexion, d'une voix grave, calme, bien réfléchie. Il frappe d'un léger coup de poing la surface de la Table.

- Non.

Puis James enchaîne. La même réponse. Le même geste. Phil' fait de même. C'est la première fois qu'elle vote à la Table, d'ailleurs... Chacun fait la même réponse avec le même geste après quelques explications. Puis vient mon tour. Je frappe légèrement du poing sur la table et réponds à mon tour.

- Non. Adjugé.

Nos poings se lèvent puis frappent fort la table, l'image du coup de marteau qui scelle la décision. C'est juste. On enlève nos mains et j'expose ensuite la seconde question.

- Maintenant, l'accord de principe pour aller chez eux en cas de besoin en échange du même service ?

- Ouais.

Puis une série d'approbations et de légers coups de poings et d'arguments, même chez Phil'... Je donne ma réponse également en faisant de même.

- Ouais. Adjugé.

On frappe à nouveau sur la table, comme tout à l'heure. Je me lève lentement et retourne dehors. Je m'approche doucement de la rousse qui s'est assise. Je m'installe finalement à côté d'elle et lui parle à nouveau, à voix basse.

- Désolé de l'attente. On a débattu, mes frères et moi. Et comme je m'y attendais, ma jolie, on refuse d'être enrôlés. Mais en revanche, en cas de besoin ou d'urgence, on veut bien venir dans votre QG. En cas d'extrême urgence, j'entends... Et en contrepartie, si vous, vous avez des ennuis, on sera là pour vous aider ou vous héberger, par exemple...

Je la regarde. Ma voix est ferme mais pourtant douce. Elle est claire. Je lui pose alors une question, comme pour la relancer, après avoir eu l'impression de l'avoir fait sombrer dans le mutisme.

- Ca te va ? Ca te semble honnête ?