Closer To The Edge

Nathanaël Sanders & Aster Blake se retrouvent en ce 08/05/14 dans Atlantic Avenue à Brooklyn et il est approximativement 12h. Les images sont de Tumblr et Google Images.

Oh non. Pitié non. Et merde.

Fallait bien que ça tombe aujourd'hui tiens. Il fait un soleil de plomb et ce maudit MP3 n'a plus de batteries. Fait chier. Je suis la tête à l'envers, avachi sur le canapé et j'ai tout sauf envie de bouger de là. Pourquoi fallait que ça tombe aujourd'hui? Peut-être que demain j'aurais eu la motiv'... Et puis, il aurait pu pleuvoir; j'aime bien la pluie moi. Mais non, il fait plus chaud qu'à l'intérieur d'un volcan et je vais devoir trimballer ma carcasse pour un voyage de presque cinq heures aller-retour. Ce coup-ci, c'est décidé, je prends un méga stock de piles. Surtout que j'ai de quoi! Le dernier mercenaire que j'ai abattu semblait avoir récupéré pas mal d'argent sur ces missions et ne devait pas avoir eu le temps de le déposer. Dommage pour lui, tant mieux pour moi, héhé.

Bref, de toute façon je n'ai pas le choix. Je fais une roulade arrière et me retrouve sur les pieds. Bon, qu'est ce que je vais devoir emmener? Les lames évidemment, de toute façon c'est pas comme si je m'en séparais - sauf pour se laver évidemment. Pour ce qui est des armes, je pense que ça suffira. S'agit de rester un minimum discret tout de même. En parlant de discrétion, mieux vaut cacher mon visage. J'ai déjà croisé le fer avec des mercenaires bien plus puissants que moi et ça me ferait un peu mal au cœur de les croiser en pleine rue. J'enfile donc une veste large, au col si haut qu'il fait passe-montagne (je vais crever de chaud, je le sens) et me dirige vers la sortie en attrapant mon sac à dos. C'est parti pour deux heures et demi de pure fun jusqu'à Brooklyn. Je déteste me balader sans MP3... Lâcheur.

Je me balade dans les rues en gardant les yeux baissés et en faisant semblant de ne pas voir les patrouilles - un regard croisé pourrait finir désagréablement. Si le Queens est du genre désert, Brooklyn l'est déjà beaucoup moins. Alors certes, ce n'est pas la joie absolue sur tous les visages, mais c'est tout de même agréable de voir d'autres humains. Wow, c'est sérieusement moi qui pense ça... Zarb. En tout cas, je crois que c'est mon jour de chance : j'ai traversé de multiples quartiers et je n'ai eu aucun problème avec les patrouilles qui n'étaient guère nombreuses. J'ai de la chance en somme. Après deux bonnes heures, je décide de m’asseoir sur un banc cinq minutes, tout seul. Je regarde les visages d'enfants qui jouent insouciamment dans la rue - je n'ai que rarement envie de m'engager pour quelque chose, mais si c'est pour les protéger, j'y laisserais ma vie sans un regret. Cependant, ma simple proximité les met en danger.

Alors, le cœur un peu lourd, je rentre dans Atlantic Avenue. Je connais bien l'endroit - je suis venu marchander plusieurs fois par là-bas. Je me dirige vers mon dealer local. Son magasin est désert et ma simple présence le fait sourire au point de lui dévoiler les dents. Je sais qu'il doit me prendre pour une sorte d'original - ce que j'aurais du mal à nier - mais le business que je fais avec lui compense largement ce genre de choses.

"J'vais te prendre une fournée pour cinquante. C'est bon?"

Sans même prendre le temps de me répondre, il court vers l'arrière-boutique et revient avec vingt-quatre piles. Yes! Ca va m'en faire pour un sacré moment tout ça. L'argent change rapidement de mains et je charge les piles dans mon sac. Avant de partir sur une poignée de main cordiale.

Et ben, cette journée était pas si pourrie que ça! Il me reste plus qu'à rentrer et puis...

"Hé toi là! Je te connais..."

Et merde.

Wow, ils sont chauds les sbires d'Apocalypse. J'ai même pas eu le temps de lui dit d'aller se faire voir qu'il a déjà commencé à me tirer dessus. Donc évidemment, premier réflexe : plonger derrière la voiture à mes côtés. Et je les attends pour leur faire un câlin. Avec mes lames. Seulement, alors que je regarde autour de moi pour voir si il n'y aurait pas un petit malin qui essaye de me zigouiller par surprise, un mec bien plus jeune que moi arrive en me disant qu'il va me couvrir.

Hum ouais, désolé mais j'ai des doutes. Mais bon, dans ma situation ce serait plutôt malvenu de refuser de l'aide, non? Et puis il y a quelque chose en lui - sa confiance en lui-même sûrement - qui me laisse penser qu'il pourrait bien avoir quelques cartes dans sa manche. Bien. Cassons du sbire.
Oui parce qu'il a beau m'exclure de la fête, pas question que je rate ça! Je lui souris tout en sortant mes lames et lui dit :

"Allons, à deux la fête n'en est que plus folle!"

Et sur ce, je me relève d'un coup pour attraper le sbire qui se préparait à nous sauter dessus. Je le rabats au sol et lui enfonce ma lame dans le crâne. Mort instantanée.

"Okay, je viens de voir ce qui se passe derrière. On a un sbire qui va passer à ta gauche et deux à ma droite. Par contre je crois qu'il y en a un qui est en train d'appeler les renforts. Pour le coup on a intérêt à faire vite."

La nouvelle semble être loin de le déranger et je crois même apercevoir un sourire derrière ses cheveux longs. Imprudent hein? Bienvenue au club! Sans même regarder où je vais, j'effectue une roulade et me lève d'un coup, lames tendues. Raté. Je n'ai eu qu'un seul sbire et le deuxième - après un temps d'hésitation - vise soudainement ma tête. Avant que j'ai pu amorcer le moindre mouvement, il s'effondre brusquement. Une certaine odeur de cochon brûlé flotte dans l'air et je me bouche le nez avant de dire à mon camarade de meurtre :

"T'es un byrobancien ou coin?" (comprendre ici : t'es un pyromancien ou quoi?)

Mais avant même qu'il puisse répondre, un grondement se fait entendre. C'est le bruit de pas d'au moins deux troupes. Là on est dans la merde. Eux, c'est tout sauf des rigolos.

"Mec, faut qu'on s'arrache et en vitesse!"

Sans attendre une réponse de sa part (décidément il pourra pas en placer une le pauvre), je l'attrape par le bras et nous courrons dans les petites ruelles. Possédant un sens de l'orientation fantastique, je nous mets rapidement à l'abri des sbires. Non, je déconne. Il suffit de cinq minutes pour que je sois totalement perdu et que les bruits de pas se rapprochent. Bravo Nate, parfait. Génial. Non vraiment. Bon ben reste plus qu'à compter sur le mystérieux inconnu qui crame des gens...

"Euh, je te propose qu'on fasse comme ça : tu nous amènes vers une planque et je te suis. Non parce que là je suis complètement perdu et ils se rapprochent."

En espérant qu'il ait une planque. Quel plan infaillible...
Je me demande combien je peux en descendre avant d'y passer? Peut-être une dizaine si ils y vont un par un. Parce que clairement tous ensemble, c'est foutu. Quoique, peut être qu'avec l'autre... Mouais, ça m'étonnerait qu'il arrête les balles tout de même.

Ô mystérieux inconnu, sauve-nous les miches s'il te plait.  

"Ecoute, je sais que je suis pas très doué mais je fais des efforts!"

Le tout en essayant pathétiquement d'escalader ce maudit mur. Bon sang, on dirait une espèce d'animal de compagnie obèse qui essaie d'atteindre la poignée d'une porte. C'était vachement précis comme description ça. Wow, le mec se balade sérieusement avec un cocktail Molotov sur lui? Bon en même temps, je vais pas me plaindre, ça ne peut qu'améliorer ma conversation. Je reporte mon attention sur le mur, ignorant totalement l'autre. Il semblerait qu'il y ait des fissures dans le mur. Je plante mes lames dedans et commence à me hisser lentement. La douleur dans mes avant-bras est puissante, mais serre les dents et commence mon ascension. Lente. Vraiment très lente. Et est ce que j'ai déjà dit que ça fait un mal de chien? Parce que là je n'arrive pas à penser autre chose. Je me retourne en direction du pyromane pour voir où il en est.

Les sbires tombent comme des mouches. Le feu et les éclairs se mêlent harmonieusement pour délivrer la mort. Il est hypnotisant. Seulement, quelque chose attire mon attention. D'autres sbires arrivent. Des mecs bien plus costauds arrivent. Des gars qui se déplacent avec une aisance et une confiance qui ne laissent aucun doute. Ces mecs là sont infiniment plus balèzes. On est dans la merde. J'accélère la cadence et j'arrive plutôt rapidement au sommet. Je prends une prise solide et tends mon bras en direction de l'inconnu.

"Mec magne toi! Ils ont ramené le gros calibre!"

Il saute jusqu'à moi et j'attrape sa main, le soulevant avec difficulté. Faut vraiment que je gagne un peu de muscles. Je regarde ce que font les autres. Oh bordel. Y a un mec qui est train de marcher dans les flammes, tranquille. Et un autre qui court sur le mur pour passer au-dessus du brasier. Ouais okay, on va courir.
Dès que mon allié de mésaventure me rejoint, nous nous mettons tous les deux à courir et cette fois, en direction d'un terrain connu.
En l'occurrence, ma baraque ou le QG des X-Men. L'un ou l'autre fera l'affaire.

La course semble durer des heures, même si en l'occurrence on est bien plus proche des dix minutes. C'est long quand même. Si les sbires de basse qualité semblent avoir lâché l'affaire, ce n'est pas le cas des deux autres. J'en peux plus et je ne sais que je ne fais que ralentir Zeus qui semble abondant en regards noirs. D'un coup, je m'arrête. Plus le choix, je n'arriverais pas à les distancer comme ça et j'en ai marre de fuir. Je me tourne vers l'autre.

"J'en ai assez de fuir. Tu t'occupes du mec qui crame tout et je me charge du ninja."

Je retrouve mon souffle tout en marchant droit en direction de ma cible. J'ai les yeux rivés sur lui et c'est comme si tout mon environnement avait disparu. Mon sang bout dans mes veines et je tends mes lames d'un coup en le regardant avec un sourire d'excitation. Je vais te buter mon pote. Soudain, il sprinte d'un coup dans ma direction. Tu veux t'empaler sur mes lames? Je me tiens dans une position fixe de combat, prêt à encaisser le choc. Soudain, au tout dernier moment, il prend appui sur une clim et fait un grand mouvement circulaire avec sa jambe. J'arrive à me baisser lentement et le coup me frappe violemment à l'arrière de la tête. Ma vision se trouble et je tombe sur mes genoux. Je sais qu'il va penser que tout est gagné. Qu'il va foncer en direction de ma nuque. Seulement, je n'ai pas besoin de mes yeux pour gagner. Je les ferme et me lève brusquement, lui délivrant un uppercut de toute mes forces. L'effet est immédiat. Pris hors-garde, il s'écroule, sonné. Immédiatement, je pose mes genoux sur ses bras en s'asseyant sur son torse. Mes lames se tendent et je fais un sourire inhumain à l'homme.

"Crève."

La voix d'Aster me ramène à la réalité. Mais que ce que je fa... wow. Et bien hum... il a eu son compte je crois. Je me lève et commence à fuir comme me l'a ordonné Aster. Seulement...

Seulement, ça me met mal à l'aise de laisser un pote de combat se battre aussi dangereusement avec un pyromane apocalypticien...
Alors je ne l'écoute pas et me laisse légèrement glisser le long du toit, histoire d'échapper au regard des deux participants, qui s'échangent des tirs des plus virulents. Je mets un petit moment pour arriver au niveau du lanceur de boules de feu. Pendant le trajet, je regarde nos environs immédiats. C'est bizarre. Il y a deux trois spectateurs mais pas de sbires à l'horizon. J'ai un très mauvais pressentiment. Soit c'est simplement un délai chez eux, soit... on va nous envoyer du gros calibre. Et ça, c'est la mort instantanée pour nous.

Je secoue la tête et me concentre sur le bâtiment en lui même. Il est plutôt en sale état. Et juste en dessous de moi, je peux apercevoir une pierre qui commence à peine à se déloger. Parfait. Je l'attrape et la soupèse. Je ne suis pas un expert en lancer, mais je ne suis pas très loin et il a une grosse tête. D'un geste qui pourrait presque passer pour celui d'un expert, ma pierre fuse en direction de son crâne et le percute en pleine tempe. L'effet n'est pas immédiat; il se retourne en ma direction et prépare une boule de feu dans sa rage, avant de se manger un éclair en pleine tronche par Zeus. Bingo.

Par contre ce qui est un peu moins bingo, c'est un éclair qui se propage juste devant mon nez, ce qui me fait évidemment sursauter mais surtout... basculer en arrière.
De toute mes forces, je lance mon bras en avant et arrive à agripper au rebord, non sans me froisser de façon plutôt sévère mon muscle. Je peine à remonter avec mon bras valide et avec une grimace de douleur, je retourne en direction d'Aster qui semble plutôt satisfait.

"C'est le moment de s'arracher. Je crois qu'ils ont appelé le niveau au-dessus et je sais pas toi, mais je préfèrerais franchement éviter."

Et sur une odeur de cochon brûlé et de sang frais, nous nous remettons à courir. Le terrain est glissant et mon bras me gêne terriblement dans ma course. Fait chier, c'était bien le moment, quoi. Je me contente de grimacer et je laisse mes pieds me porter. La dernière fois que j'ai couru autant, c'est quand... je pourrais pas penser à des trucs cool pour une fois? Ouais compliqué, il en est pas arrivé tant que ça aussi.
Je soupire et me tourne vers Aster :

"Mec, j'ai vraiment un mauvais pressentiment. C'est pas normal qu'on ne nous ait pas poursuivi avec le boucan qu'on a fait. Faut trouver une planque vite fait et se terrer là-dedans pour un petit moment. Euh, à moins que t'ai une meilleure idée évidemment!"

Aster change de direction et je le suis aveuglément. C'est bête mais je lui fais entièrement confiance. Je sais pas, j'ai cette bizarre impression qu'il connait bien plus de choses à la vie que moi... Est-ce que c'est vraiment surprenant? J'ai tout de même passé la plupart de ma vie à me cacher et fermer les yeux sur le monde extérieur, alors quelqu'un de... cool comme lui, me donne confiance. Avec un sourire, je continue ma course et regarde les alentours. Toujours pas de signe des ennemis. Le sourire s'efface et je me concentre sur la destination.

On va où au fait?