A Match Into Water

Nathanaël Sanders & Steve Rogers se retrouvent en ce 30/03/14 à côté de la maison de Nate, dans le Queens et il est approximativement 15h. Les images sont de Tumblr et Google Images.

Uuuuuuh. On s'ennuiiiie. Enfin, je m'ennuie. Et dans ces cas-là, il n'y a qu'une solution. La musique. D'un geste vif, je saute hors de mon lit moisi pour récupérer mon mp3. Qu'est ce que tu me proposes ce soir, bébé? Ouh. Ce sera The Number Of The Beast - ça me va. J'attrape le balai non loin de moi et commence à faire un peu d'air-guitar. Fermant les yeux, je me laisse porter par la guitare, incroyablement entraînante pour une chanson aussi âgée.
J'entame une véritable danse, imitant l'artiste qui occupe sa scène. Et c'est là que vient le solo. Mes mouvements se font frénétiques sur le manche, tandis que je saute de partout. Et alors que la chanson se finit, je lance mon balai. J'aurais pu le casser, mais j'en ai besoin. Avec un sourire satisfait, j'ôte mon casque et m'assieds sur mon lit. Pas pour longtemps : la musique m'a caché des sons qui viennent de la rue. Des cris.

D'un bond, je saute hors du lit et jette un coup d’œil par la fenêtre. Des humains attaqués par un duo de mercenaires bien cheap : le mec se balade avec un flingue énorme alors que la fille a un katana à la main (non mais qui se balade avec un katana sérieux?). Si c'est pas la crème de la crème, ça me va. Je saute du premier étage et atterris derrière le premier. Non mais ce mec est sérieusement en train de buter des gens en écoutant de la musique? Quoique tu puisses écouter, tu ne le mérites pas de toute façon. Je tends mon bras en arrière, faisant ainsi sortir la lame avant de la plonger dans le cœur de l'inconnu. D'une autre extension je rentre immédiatement ma lame - question de liberté de mouvement pour ce qui va suivre. Faudra que je pense à récupérer son mp3 aussi, il peut peut-être contenir des musiques cool. Et alors que je suis tranquillement en train de penser à le looter, la fille qui l'accompagnait se met à m'attaquer.

"Wow, j'suis plutôt du genre galant, mais je n'hésiterais pas à te tuer, si tu insistes..."

Et elle insiste en plus. Le problème c'est que je n'arrive pas à sortir mes lames, étant donné qu'elle ne me laisse pas une seule seconde pour étendre mes bras. On va régler ça. J'esquive son katana et la plaque au sol. Avant qu'elle n'ait le temps de réagir, je lui démolis le visage à grand coup de poings. Manifestement, elle n'est pas aussi dure qu'elle le prétend parce que mon deuxième coup de poing l'a envoyée rejoindre son pote. C'est rapide quand même. Je m'éloigne avec méfiance d'elle, m'attendant à un coup fourré. Et j'avais bien raison. Elle a des facultés de régénération. Certes entravées par mon don (il sait se faire utile quand il veut) mais tout de même. J'esquive un premier coup de poing de sa part avant de m'en manger un deuxième sur la mâchoire. Ce qui n'est pas un endroit fantastique à taper comme vient de me le confirmer la garde baissée qu'a provoquée la douleur à sa main. D'un mouvement souple, je me penche et fauche ses jambes. Je ne perds pas une seconde et me relève pour asséner un premier coup de pied à son visage. L'impact la met groggy. Parfait.

"Désolé pour ce qui va suivre."

Et sans lui laisser l'option d'esquiver, j'écrase mon pied de toutes ses forces contre son nez. Sa mort est instantanée. Encore tout ensenglanté de notre court combat, je me tourne vers les humains qui tremblent comme des feuilles.

"Ne vous inquiétez pas, je vais m'occuper de vous."

Alors même que je prononce ces mots, j'entends un craquement derrière moi. Quelqu'un est en train d'approcher et très vite. Je me jette immédiatement sur le côté et esquive de peu un coup de poing qui aurait été dévastateur. Il y en avait donc un troisième? Les salauds, ils auraient pu me prévenir.

"Mec, je sais pas ce que tu veux mais je te conseille de te casser si tu veux pas finir comme tes congénères."

Même si toi t'as pas l'air cheap. Mais alors pas du tout. Et meeeerde.

J'ai toujours aimé le bruit du graphite sur le papier, ce doux crissement tantôt tendre, tantôt dur, ainsi que l'odeur métallique rappelant celui du bois en hiver. Le crayon glisse lentement sur le papier, marquant ce dernier d'une ligne souple. Jetant de rapide coups d'oeil dehors, je laisse ma main droite conduire le crayon qui lentement reproduit sur le papier ce que j'observe par la fenêtre de mon appartement. Des ruines. Manque plus qu'un peu de pluie histoire de rendre tout cela encore plus déprimant. Je soupire, ma main gauche soutenant toujours ma tête tandis que je regarde d'un oeil vaguement emballé mon dessin. M'ouais. Je repose le crayon sur la table avant d'attraper un pinceau, un peu d'encre et de commencer à poser avec une justesse surhumaine les valeurs de gris. Entre nous cela m'avait grandement manqué. Je n'avais pas pris le temps de dessiner depuis… Depuis Brooklyn. Ça remonte à l'époque où je vivais encore comme simple étudiant en art, qui bouclait ses fins de mois en bossant comme illustrateur dans un certain genre de revue… Mais bref. Avec la guerre, puis cette histoire d'Avengers, je n'avais plus vraiment eu le temps de dessiner. Mais depuis que j'ai tout lâché… C'est devenu un moyen de tuer le temps. Je relève doucement le pinceau du papier, regardant ce que cela donne. Pas mal. Un goutte s'échappe des poils synthétique de l'outil, venant s'écraser sur le papier encore blanc, créant une petite tâche sur une partie qui devait rester immaculée. Je la regarde, souriant tristement. Un petit accident qui rend le tout un peu plus agréable à regarder. J'essuie mon pinceau sur un torchon qui traîne par là, avant de regarder par la fenêtre, laissant le tout sécher.

Les yeux dans le vague, je ne fais pas tout de suite attention à ce qui se déroule devant mes yeux avant de réaliser. Wow, wow, c'est moi où ce mec agresse n'importe qui dans la rue. Je jure entre mes dents. C'est pas possible, on ne peut pas être tranquille une seule journée ou quoi. Je n'hésite pas une seule seconde, ne prenant pas le temps de prendre une veste, me contentant de mon polo noir. Je descends plus rapidement en passant par la fenêtre, passant par les escaliers de secours. Je saute sans hésitation du premier étage, atterrissant dans la rue dans un bruit étouffé. Mes genoux hurlent au scandale pendant quelques secondes avant de se calmer. Parfois être un super-soldat, c'est plutôt pratique. Seulement le temps que j'arrive, voilà que le gars a eu le temps d'étaler salement ses deux adversaires, se tournant désormais vers ses deux victimes. Wow mon gars, pas avec moi dans le coin. Je m'élance vers lui, me préparant à lui asséner un puissant coup de poing. Le genre qui t'allonge n'importe quel bonhomme en moins de cinq secondes. Seulement je me révèle en marchant sur un morceau de verre, le prévenant de mon arrivé. Génial Rogers. C'est donc sans surprise qu'il arrive à esquiver mon coup, osant même me dire qu'il vaudra it mieux que je me tire avant qu'i ne m'arrive quelque chose. Sérieusement gamin ? Attends, je pourrais te briser en deux si je le voulais. Essaye pas de jouer à ça avec moi. Un sourire m'échappe tandis que je fais signe aux deux autres de partir. C'est ça, détalez rapidement. Je fais craquer les articulations de mes doigts avant de donner coup de tête vers les deux cadavres au sol.

"Tu penses sérieusement me mettre au tapis aussi rapidement qu'eux ? Désolé de te décevoir, mais je pense que de nous deux, c'est toi qui va avoir le déplaisir de câliner le goudron de trop près."

Je penche légèrement la tête sur le côté avant de m'élancer à nouveau vers lui, prêt à lui décrocher la mâchoire d'un beau coup de coude. Juste histoire de lui faire avaler ses molaires.

Wow la vache il est rapide!

D'un geste instinctif je sors mes lames pour bloquer son bras, auquel je fais une coupure moyennement profonde. Je n'ai malheureusement pas le temps de profiter longtemps de cette victoire, puisque un coup de pied de sa part me frappe au torse. Et un vol plané, un.
Je me relève à grand-peine. Si je me prends encore quelques coups comme ça, je vais vite rejoindre la nana au katana. Et j'ai même pas encore écouté les musiques sur le MP3 de son pote! Avec une grimace, je me remets en position de combat; pas question de tomber aussi facilement que ça. Je lis quelque chose comme de la stupeur dans ces yeux. Bizarre. Je n'ai pas vraiment le temps de réfléchir là-dessus qu'il enchaîne déjà. J'esquive avec difficulté un coup poing et bloque du plat de ma lame. Et merde, ma garde est ouverte. Et ce qui devait arriver arriva. Je me prends un autre de ces punchs de superman qui me fait tomber à quatre pattes avant de me manger un autre coup de pied qui me fait voler. J'ai du sang dans la bouche, le souffle coupé et la tête qui tourne. Génial.

Je le vois arriver d'un pas lent, quasi victorieux. Je ne vais pas me laisser avoir mon grand. Alors qu'il s'approche de moi, je me lève et effectue un grand mouvement circulaire. Là où j'aurais éviscéré un humain normal, lui s'en tire avec une fine coupure en forme de croix sur l'abdomen. Et merde, mais c'est quoi ce mec à la fin sérieux? J'ai pas de Kryptonite en stock, moi. Je fais un bond en arrière pour esquiver toute tentative de riposte et essaie de récupérer mon souffle. Pas facile quand t'as l'impression d'avoir les poumons plein de sang. En tout cas, il a pas l'air de vouloir s'acharner. Ce qui est bien pour moi et un peu con pour lui. Je ferais pas long feu si il continuait ses punchs de taré.

"C'est bon, t'es calmé bordel?"

Je tombe à genoux. 'Fais chier, il a vraiment tapé fort. J'espère qu'il a rien cassé de trop important. J'ai pas spécialement envie de crever ici et encore moins d'aller à l'infirmerie des X-Men. Je suis pas tout à fait prêt à les revoir. Je rétracte mes lames pour pouvoir m'asseoir quelques secondes. Ça va me faire du bien - ou un peu moins mal, mais dans tous les cas c'est positif. Bon c'est pas tout ça, mais si la montagne veut parler, autant qu'elle le fasse.

"T'es qui au juste Musclor? Il ne m'a pas semblé que les sbires d'Apocalypse était si solidaires que ça et surtout pas aussi coriaces..."

Et c'est peu dire. Il m'est arrivé de faire de très mauvaises rencontres, mais j'ai toujours su m'en tirer. Là, je suis sûr que si je continue, je vais finir haché menu. Le truc, c'est que vu que je ne sortais absolument pas avant cette nouvelle "ère", je ne connais aucune célébrité, qu'elle soit du côté du bien, du mal ou de la Suisse. Donc si le gars en face de moi est connu - et je pense qu'il doit l'être, puissant comme il est - et bien je suis dans la merde. Parce que si c'est un méchant, il me déglingue. Et si c'est un gentil, je vais me faire déglinguer pour l'avoir écorché. Et si c'est un Suisse et ben... c'est en fonction de son humeur. L'avenir est ensoleillé, youpi.

Et si j'essayais de m'expliquer d'abord? Si c'est un gentil ou un neutre, ça pourrait bien me sauver les miches. Ne parlons pas de l'hypothèse où il serait méchant. Ça vaut mieux.

"J'suis un X-Men. Indépendant. Et les deux mecs que je viens de buter était des suppôts d'apocalypse qui attaquaient des humains sans défense. J'suis une sorte de Vigilante. Et j'm'appelle Nate. Au cas où..."

... tu ne me buterais pas.

Parfois je me demande si je ne suis pas un être complètement composé d'automatismes, séquelles d'un long entraînement répétitif que je m'imposais. C'est comme si mon corps se souvenait de tout ça, et qu'il s'exécutait, sans la moindre hésitation. Il sait où il doit frapper et comment, et moi, je laisse faire. Parce qu'au fond, je sais moi-même où frapper. Et dans un sens, c'est pourquoi cela me dégoûte. Parce que c'est la preuve que je ne suis plus humain, que je ne suis plus qu'un soldat, un mec fait et créer pour se battre. Tu parles d'un symbole national. Je n'interromps pas mon geste en le voyant sortir des lames au dernier moment, simplement pour bloquer mon bras. Je sens celles-ci mordre ma chair, mais je préfère faire comme si de rien n'était. De toute façon, dans une bonne dizaine de minute, tout devrait disparaître. Je ne lui laisse pas le  moindre répit, lui décochant un violent coup de pied dans le torse, le genre qui t'encastre une porte sans trop de difficulté. Et un baptême de l'air, un. Je m'apprête à recommencer à le frapper, mais le sang chaud qui coule encore sur mon avant-bras me fait hésiter une seconde. Wow, c'est pas normal ça. Je regarde les gouttes vermillons s'écraser au sol. Je devrais arrêter de saigner. Et pourtant, le sang continue de couler paresseusement sur mon bras. Quelque chose cloche. Et j'ai comme l'impression que ça ne vient pas de moi. Je jette un coup d'oeil à l'étranger. Ok, qu'est-ce que tu m'as fais ? Parce que ce bordel n'est pas normal. Je devrais déjà être en train de cicatriser. Je ne lui laisse pas tellement le temps de se relever que j'enchaîne, venant lui décocher un coup de poing histoire de le faire s'agenouiller à nouveau et enchaîne d'un bon coup de pied dans les côtes, histoire de l'envoyer rouler sur le goudron.

J'essuie rapidement le sang sur mon avant-bras avant de m'avancer vers lui, dans une démarche presque impérieuse. Le genre qui fait clairement comprendre à votre adversaire qu'il ferait mieux de rester à terre. Et c'est ce que ce gosse devrait faire. Parce que ça me ferait presque mal de devoir briser chacun de ses os, juste pour être sûr qu'il ne se relève pas. Seulement, d'un mouvement de poignet que je n'arrive pas à esquiver, ce dernier arrive à lacérer ma chair. Merde. Seulement, tout ce que j'en garde c'est une fine coupure. Le seul truc qui m'agace réellement, c'est que j'aimais bien ce T-shirt… Seulement voilà que ça recommence. Pas de guérison ou quoi. Que dalle. Ok. Je crois que le gamin vient de me casser. Mais ce qui m'achève c'est ce qu'il ajoute. Je le regarde, me détendant d'un coup tandis que j'en oublie presque le reste.

"Attends… Tu ne sais vraiment pas qui je suis ? Tu te fous de ma gueule ou t'es réellement sérieux? "

Impossible. Enfin quelqu'un qui ne sait pas qui je suis. Quelqu'un pour qui je suis un simple inconnu, qui certes est taillé comme une armoire à glace et cogne bien trop fort pour que ce soit normal, mais un inconnu tout de même. Un visage anonyme. Pour lui je ne suis personne, mieux, je ne suis pas Captain America. Le pire c'est qu'il semble réellement sérieux. Puisqu'il continue, me sortant tout son CV. Attends… Un Vigilante. Génial. Je passe une main dans mes cheveux, me sentant subitement con. Je pousse un soupir.

"Non, je ne vais pas te faire la peau. Et non je ne suis pas du côté d'Apocalypse… Pour tout dire…"

Pour tout dire, je vais lui mentir, sans la moindre honte et sans le moindre regret. Il ne sais pas qui je suis ? Tant mieux, je peux être qui je veux. Adieu Captain America et bonjour Steve-incroyablement-normal-Rogers.

"Je suis moi-même un espèce d'indépendant, si j'avais su, je ne t'aurais pas passé à tabac de la sorte… Désolé d'ailleurs pour ça… Oh et hum… Moi c'est Steve…"

Le mec qui a faillit te faire cracher tes poumons. Mais à part ça, enchanté hein. Je regarde la coupure sur mon bras, fronçant les sourcils. Ok. Ça, ça commence à m'agacer.

"T'es donc un mutant… Laisse-moi deviner, ta mutation affecterait pas les facteurs de guérison par hasard ?"

Non parce que si ce n'est pas le cas… C'est que je suis officiellement cassé. Chose qui serait dommage… Je le regarde. Je me plains de deux pauvres coupures et lui semble mourir sur le goudron. C'est peut-être le moment où je fais le héros et que je l'amène à l'hôpital… Enfin, à 5pointz. Je m'approche de lui, l'examinant rapidement.

"La vache, j'y suis pas allé de main morte… On va pas se mentir : t'es dans un sale état, et je pense qu'un petit tour à l'hosto te ferait pas de mal… Tu vas réussir à te lever ou pas ?"

Non parce qu'au pire, je te prends dans mes bras. Comme une princesse.

Q...quoi? Le mec me tabasse et puis juste parce que je ne le connais pas il devient tout mielleux? Bon, c'est pas que mes côtes vont se plaindre, mais tout de même, sacré retournement de situation! J'en profite pour abaisser totalement ma garde et tout simplement m'allonger sur le sol, la respiration saccadée. Je l'écoute d'une oreille attentive - manquerait plus qu'il soit susceptible et change d'avis en cours de route.
Ah. La question sur le pouvoir, un classique.

"Je draine l'énergie vitale, c'est comme une aura. Ou plutôt une malédiction. Mets-toi à hauteur de la poubelle renversée et ça ira tout de suite mieux."

Je le regarde s'exécuter mais ne peut pas m'empêcher d'écarquiller les yeux quand il se régénère en quelques secondes. Un indépendant hein? Manifestement ce n'est pas n'importe lequel. Après, je ne connais pas les têtes les plus célèbres. Mes parents évitaient soigneusement ce genre de news et je préférais les éviter à cause du pincement au cœur et du mal au ventre qui s'ensuivait immédiatement, les souvenirs du manoir revenant. Je le suis distraitement des yeux alors qu'il revient en ma direction, mais ne peut pas m'empêcher de sursauter à la mention d'hôpital. Ouais, je sais ce que l'hôpital veut dire : QG des X-Men. Et ça c'est non, désolé mon petit Steve!

"Oui mais en fait là tu vois, j'ai piscine..."

Je me relève et commence à marcher en direction de mon appartement - enfin plutôt ramper.

"Je vais aller faire une sieste, c'est euh... bon pour la santé, alors à plu..."

Et là c'est le moment où je me casse la figure parce que mes membres tous cassés refusent de m’obéir. Saletés.
Je grogne de frustration mais je ne peux pas bouger ne serait-ce qu'un orteil. Alors je me contente de regarder Steve s'approcher de moi et me porter comme une princesse.
Fantastique, maintenant en plus de réaliser une de mes plus grandes peurs, il va m'humilier devant tout le monde. Uh, faut que j'essaie de voir le côté positif des choses, mais là j'ai un peu de mal. Euh... au moins j'ai toujours mon pantalon?

Le problème c'est que se raconter des blagounettes ça marche bien deux secondes, mais comme solution à long-terme, c'est vraiment à chier. Je sens l'angoisse monter dans mon ventre à chaque pas qui nous ramène près du QG. Bon sang, je veux pas y aller. Inconsciemment, je serre le t-shirt de steve un peu trop fort. Faut que je négocie, vite, n'importe quoi.

"Tu... tu veux pas m'emmener ailleurs? Je sais pas, coller un bandage vite fait ou même me balancer aux soldats d'Apocalypse? Je m'en carre, mais franchement je crois que le QG c'est pas une bonne idée."

Mais le colosse n'arrête pas son inexorable marche. Je sens les battements de mon cœur s'affoler alors que nous nous approchons de l'entrée. Assez bizarrement, ma vision commence à devenir floue aussi. Et malgré mes membres qui s'engourdissent, une sensation de point de côté se fait de plus en plus sentir. J'ai un très mauvais pressentiment.

"Steve. STEVE. Arrête toi tout de suite, je déconne pas."

Manifestement, je dois être plutôt blanc aussi parce que mon ami qui m'a fait du mal tire une drôle de tronche.

"Soulève mon t-shirt et regarde mes côtes. Fais-le."

Il me pose rapidement (et surtout sans trop de questions) et 'exécute. Et là, c'est la mauvaise surprise. Je peux voir un hématome des plus conséquents apparaitre à vu d’œil sur ma peau. Et. Merde.

"Je crois que je vais crever. Alors autant me laisser dehors non? Au moins je mourrais en compagnie d'un ami et toi tu pourras te vanter de t'être occupé de moi!
Wow, c'est bizarre, j'ai l'impression qu'on est en train de me débrancher, je crois que je vais..."

M'évanouir.

Je hausse un sourcil face à son explication. Une aura qui draine l'énergie vitale. J'étais pas si loin que ça quand je disais que sa mutation impliquait d'annuler les capacités de régénérations de son interlocuteur. Bon, encore j'ai de la chance d'être plus résistant qu'un être humain normal, mais si j'étais genre Joe le clodo et que j'aurais le même genre de blessure… Je pense que je passerais un bien mauvais moment. Mais heureusement j'ai la chance d'être un peu plus qu'un simple être humain. Je le considère du regard quelques secondes avant de m'éloigner jusqu'à cette fameuse poubelle, ressentant au fur et à mesure de mes pas que tout semble s'arranger. Et effectivement lorsque j'arrive à la poubelle, le sang arrête de couler tout semble recommencer à cicatriser. Je reste quelques instants à vérifier que toutes les plaies cicatrisent correctement avant de revenir comme si de rien n'était vers lui. Je l'observe, constatant malheureusement que j'y suis peut-être allé un peu trop fort avec sa personne. Et à peine le mot hôpital traverse mes lèvres, voilà que le gamin tente de me filer entre les doigts, me servant la plus mauvaise excuse que ce monde ait jamais porté. Je lève les yeux au ciel alors qu'il tente de fuir, s'écrasant minablement par terre.

"Allez, arrête de faire l'enfant. C'est l'hôpital, c'est pas la mort, parce que crois-moi, si je te laisse repartir dans cet état tu ne verras pas demain."

Je me penche vers lui et l'aide à se relever, lui faisant même l'honneur de le porter. Ah c'est ça de vouloir m'échapper. Malheureusement je suis pire qu'un boy-scout. Suffit que quelqu'un soit en mauvaise posture face à moi pour que je me sente obligé de l'aider. Alors il peut grogner autant qu'il veut, pas question que je le laisse dépérir sur le goudron… Sans compter que je suis un peu responsable de son état… Alors j'ai un autre soupir lorsque ce dernier insiste, essayant de me faire le coup du "ça va, je suis en train de me vider de mon sang mais un petit sparadrap sur la joue et un bisous magique et ça devrait suffire." Ouais pas avec moi gamin.

"T'arrêtes ton numéro, oui ? Je t'emmène pas à l'abattoir que je sache."

Seulement voilà qu'il commence à me taper une sacrée crise d'angoisse. Je peux presque sentir son coeur cogner violemment contre sa poitrine tandis qu'il m'ordonne carrément de m'arrêter. Et vu la blancheur de sa peau et le mal qu'il a à prendre son souffle, je m'exécute, le couvant d'un regard inquiet. Non mais il ne va pas me faire le coup, pas question qu'il me claque dans les pattes. Je manque de m'étouffer lorsqu'il me demande de soulever son T-shirt. Alors euh… Comment dire ça… Disons que… Voilà quoi. J'arque un sourcil avant de vérifier ses côtes. Et c'est à mon tour de blêmir. Ouh ça… C'est pas bon.

"Sans déconner ?! Eh pas question que tu…."

T'évanouisses. Mais c'est trop tard. Il me claque dans les pattes. Eh merde. C'est pas le moment bordel. Sans attendre je le reprends contre moi et me dirige vers 5pointz. Chanceux qu'il est, ce n'est pas trop loin d'ici. C'est donc en une petite dizaine de minutes que j'arrive à atteindre le QG des X-men. Bien sûr personne n'est vraiment très heureux de me voir débarquer avec un blessé dans les bras, mais je ne leur laisse pas tellement le choix. Je grogne en hurlant presque sur les infirmières pour qu'elles s'occupent de lui. Voyant mon T-shirt déchiré, elles me demandent si j'ai besoin de soin….

"Oh oui ! J'ai vachement l'air d'être au seuil de la mort ! Voyez pas que y'a plus important là ?!"

Elles se recroquevillent sous mes hurlements avant d'aller s'occuper du jeune homme. Je les regarde faire, adossé au mur, les bras croisés.