Where I Belong

Nathanaël Sanders & Jean Grey se retrouvent en ce 15/03/14 à la maison de Nate, dans le Queens et il est approximativement 15h. Les images sont de Tumblr et Google Images.

Aouch. Le soleil dans les yeux. Qu'est ce que je faisais moi déjà? Enfin, avant que je me tape une sieste impromptue je veux dire. Ah oui, j'étais en train d'observer les environs - tu m'étonnes que je me sois endormi. Je ne sais pas pourquoi, mais aujourd'hui c'est le vide intersidéral. On pourrait presque voir ces drôles de buissons des westerns rouler dans les rues. Ce serait marrant tiens. Bon c'est pas tout ça mais va falloir que je me trouve une activité décente si je ne veux pas encore m'endormir sur place. Parce que oui, j'aime procrastiner, mais j'ai tout de même des limites. Non, pas celles de la bienséance, mais celles que je me fixe. Mais bref, je suis encore en train de me perdre mentalement...

Je me secoue la tête avant de me diriger vers la fenêtre en plissant les yeux. Nope, personne à l'horizon. Bon maintenant c'est soit ballade, soit je reste ici à écouter de la musique. Mouais, je crois que je vais rester ici. Trop de soleil. Je récupère mon mp3 négligemment posé sur la table - Ô merveille technologique à piles - tout en enfilant mon casque et me penche à la fenêtre, les yeux dans le vague. La musique, du métal plutôt sauvage, me fait me sentir libre et pendant quelques instants, mon esprit s'enfuit bien au-dessus de ces tas de ruines et de ce maudit Apocalypse. J'imagine un ciel étoilé, une constellation grandiose composée de boules de feu gigantesques. Soudain, mon coude dérape et je suis brutalement ramené à la réalité en manquant de tomber par la fenêtre. Oups. Et qu'est ce que? Au loin, j'aperçois une silhouette étrangement familière qui marche d'un pas sûr. Un ennemi connu? Meh, aucun d'entre eux n'est une femme. Euh enfin, je crois. Je continue à fixer la silhouette jusqu'à ce que le soleil la frappe de ses rayons ardents. Ces cheveux flamboyants...

JEAN GREY?! Mais qu'est ce qu'elle fout là? C'est pas que je ne l'aime pas, vraiment hein. Mais sa présence ici ne peut être que de mauvaise augure. C'est pas souvent qu'une X-Men aussi puissante se déplace en terrain ennemi. Ouais, ça sent mauvais tout ça... Surtout que... Ouaip, elle se dirige vers chez moi. Je sens une bouffée de panique m'envahir. Qu'est ce qu'elle vient faire ici? Comment elle a su que j'habitais là bon sang?
La réponse à la deuxième question me frappe soudainement. Les deux mutants à qui j'ai sauvé les miches il y a deux mois. Juste devant mon palier. Et meeerde. Si j'avais su tiens... Bon, je les aurais quand même secourus. Mais tu parles d'une façon de me rendre la pareille! Quant à la raison de sa venue, hum. J'en ai pas la moindre idée. Je vois pas ce qu'elle peut me vouloir. Ah moins que... Non, après tout ce temps... Elle ne viendrait pas me parler de Cassidy tout de même? Oh non. La panique s'installe encore plus profondément en moi alors que j'entends ces pas se rapprocher des ruines qui me servent de maison.

Elle semble hésiter un instant devant, comme si elle n'était pas sûre d'être au bon endroit. Faut dire que c'est sacrément ravagé aussi. Oh. Mais c'est vrai qu'elle est télépathe. Donc elle sait que je suis là. Faut que je garde le contrôle de mes pensées. Faut que je garde le contrôle de mes pensées. Faut que je...

"Vous pouvez entrer."

Oui autant l'inviter puisque de toute façon elle veut rentrer. Faites que ce soit pas pour Cass', pas pour elle... Je me contente d'afficher un sourire poli tandis que j'accompagne mes paroles d'un geste serviable, sortant de l'ombre dans laquelle je m'étais caché à l'idée de sa venue. Et évidemment mes pensées dérapent. Je suis maintenant en train de l'imaginer me pulvériser avec un petit rire diabolique ou même en buvant son thé. Je fais pas le poids contre elle moi! Elle est monstrueusement balèze! Ah oui c'est vrai qu'elle peut sûrement entendre. Euh. Hum. Désolé?

"Est ce que je peux, hum, m'enquérir de la raison de votre venue?"

Manque plus que la petite révérence. Et le nœud pap'. Mouais on va éviter.

A chacun de ces mots, l'angoisse monte et me dévore. Je sens la panique s'instiller en moi, comme un poison qui se propagerait à grande vitesse. Instinctivement, je recule d'un pas.

"Non! Non. Je... peux pas... Non..."

Je sens les larmes qui coulent sur mes joues. Je m'effondre, adossé contre un mur. Je sais que j'ai l'air pathétique, mais là tout de suite, je n'en ai rien à faire. Je ne peux pas revenir là bas. Pas après ce qui s'est passé. Comment ont-ils pu me pardonner? Comment pourrais-je me pardonner? J'ai tué Cassie et ce n'est pas faire semblant de redevenir un X-Men qui la ramènera.
Je me rends bien compte que tout ça semble plutôt ironique pour quelqu'un qui massacre du sbire de bas étage à la pelle. Mais il y a une grande différence entre tuer des personnes tout sauf innocentes et une fille qui est proche de vous.

Je reporte mon attention sur Jean, les larmes coulant toujours en torrent sur mon visage.

"Qu'est ce que vous feriez d'un meurtrier? Qu'est ce *ma voix se casse* que je pourrais faire si je passe mon temps à tuer tout le monde quoique je fasse?"

Mentalement, je revois le corps inanimé de Cassie. La panique qui m'envahit. Ma fuite en moto - qui n'a pas duré longtemps d'ailleurs puisque j'ai eu un léger accident avec. Mais je revois aussi les visages de mes camarades me souriant, les seuls amis, la seule famille que j'ai vraiment connu. Et leurs visages se transforment en squelettes, drainés jusqu'à la moelle par mon foutu pouvoir.
Parfois, je pense qu'en finir aurait été la meilleure solution. Mais perdre la vie, ce n'est jamais la réponse. Enfin je crois. En tout cas, j'ai décidé de m'isoler, de m'exiler pour ne jamais plus blesser les autres. Alors maintenant, imaginer revenir? Ce n'est tout simplement pas possible.

Je contemple mes pieds en attendant la réponse de Jean. Je ne suis pas pressé. Elle n'est certainement pas la plus sévère des X-Men, mais elle est tout de même redoutable. Mes pensées se perdent à nouveau. Je me revois m'entrainer seul dans cette maison, essayant de maitriser les lames tout en essayant d'oublier tout ce qui m'était arrivé. C'est sûr que comparer ça à un entraînement au manoir, ce n'était pas la joie. Mais j'ai fini par m'habituer. Quand on revêt le manteau de la solitude, on finit par oublier qu'il est sur nos épaules, jusqu'à ce que quelqu'un vienne tirer dessus. Quelqu'un comme Jean Grey par exemple. Je ne sais pas grand chose d'elle au final. J'veux dire, elle a été mon professeur pendant un moment, mais je ne sais pas réellement qui elle est. Hormis qu'elle est puissante. Mais bon ça, qui ne le sait pas?
J'ai juste du mal à décrypter les gens sans leur parler; certains y arrivent juste aux expressions, personnellement j'ai besoin de connaitre leur vie avant. Mais bref, je me perds.

Après avoir écouté ce que Jean me réponds, je l'invite à venir s'asseoir sur mon canapé miteux. Mon pouvoir ne risque pas de l'affecter plus que ça. Je lui propose le peu de sucreries que j'ai (bon en fait, j'en ai plein mais la plupart sont soit à demi-moisies, soit... bizarres) et lui propose quelque chose à boire. Et je me mouche aussi. Parce que j'en ai bien besoin.

"Je suis désolé pour les effusions, mais je crois que... je m'en suis jamais vraiment remis. De partir, pour Cassie, tout ça... Vous pensez sincèrement que je pourrais joindre les X-Men à nouveau?"

J'ai beau avoir mes doutes, elle semble être plutôt certaine d'elle. Ou juste désespérée.