Gabrielle est donc une Homo Superior, une mutante capable de métamorphoser en animal. Dans son cas, l'animal en question est un énorme ours polaire, plus grand et plus fort que la plupart des ours femelles naturels. Elle pèse environ 500kg pour une longueur totale de 2,50 mètres. Sa force physique sous cette forme est impressionnante, bien au-delà de celle des humains. Mais étant un ours polaire, elle souffre beaucoup de la chaleur, au-delà de quelques 15°. Son pouvoir de métamorphose est aussi lié à un autre, plus surprenant, qu'elle a mis plus de temps à découvrir. Le vieillissement de son corps est très ralenti, elle ne prend pas de l'âge comme les humains normaux. Ainsi, malgré son âge avancé, elle a toujours l'air de n'avoir que 30 ans à peine. Le pouvoir de vieillissement ralenti ne possède pas de niveaux, étant un pouvoir passif.

Niveau 1 : Gabe a du mal à se contrôler et à empêcher ses transformations, elles ont lieu quand elle est stressée, énervée ou triste. Les transformations durent souvent plusieurs jours, elle ne peut pas redevenir humaine par sa volonté. D'ailleurs, en ours, elle ne se contrôle pas, son humanité disparait pour laisser place à l'ours et uniquement à l'ours. Elle est sauvage, violente et n'est plus en mesure de reconnaitre ses amis.
Niveau 2 : Gabe peut se contrôler un peu, elle peut sentir la transformation venir et faire en sorte de se calmer, même si les émotions vives déclenchent toujours les métamorphoses. Cela dure moins longtemps cela dit, un jour ou deux maximum. Mais Gabe est toujours une vraie bête incapable de se contrôler et d'arrêter les transformations comme elle le veut.
Niveau 3 : Gabe est capable d'arrêter une transformation qui aurait eu lieu mais n'est pas capable de les déclencher elle-même. Les métamorphoses durent environ quelques heures, mais l'ours est toujours prédominant sur l'humain. L'ours est très puissant, plus encore qu'aux niveaux inférieurs et Gabe commence à douter de pouvoir un jour avoir le contrôle sous sa forme animale.
Niveau 4 : Les transformations ne sont plus liées aux émotions fortes, Gabe peut se transformer quand elle le veut vraiment, qu'elle se concentre intensément. L'ours est puissante, toujours là bien plus que l'humaine, cependant l'animal est capable de reconnaitre ses amis et est beaucoup moins brutale et violente. Elle est presque contrôlable, mais toujours animale.
Niveau 5 : Gabe contrôle ses transformations plutôt bien, elle peut se changer quand elle le veut, pendant plusieurs heures, parfois un jour entier. Elle est très puissante et peut exercer sur d'autres animaux un genre d'aura de domination légère. L'ours dirige encore tout, c'est lui qui prédomine mais il semble capable de ressentir des choses humaines et de communiquer avec les humains.
Niveau 6 : A ce stade, les transformations sont toujours volontaires et rapides, elle devient une puissante ours qui peut reconnaitre les humains, imposer sa volonté aux animaux et communiquer avec les autres humains autour d'elle. Ses transformations peuvent durer jusqu'à des jours entiers, voir des semaines. L'appel de la nature l'oblige cependant à se transformer de temps en temps, une fois par mois environ.
Niveau Oméga : A ce niveau, Gabe peut se transformer partiellement, pour quelques minutes seulement ou indéfiniment. L'ours est toujours le roi mais les choses sont différentes, l'animal est capable de choses purement humaines, tellement le raisonnement ou la réflexion.

De mère en fille - Notre histoire commence en Ecosse, plus d'un siècle plus tôt, dans la petite et pauvre famille des McCormick. Ils vivaient dans un petit village tranquille, un père, une mère, une vieille grand-mère et une charmante fille prénommée Lyanna. Certes, ils ne roulaient pas sur l'or mais les choses n'étaient pas si mal. Mais Lyanna rêvait de mieux que l'Ecosse, mieux que vivre toute sa vie à cultiver la terre pour manger, mieux que tout ça...Mais comment quitter cette vie paysanne ? Elle l'ignorait, il aurait fallu qu'elle épouse un homme possédant du bien, mais elle ne pouvait prétendre à cela...Pourrait-elle quitter ce monde ? Ce n'était probablement qu'un rêve...Un rêve à oublier. Et pendant plusieurs années, elle l'oublia, il resta remisé avec ses autres rêves, ses autres espoirs...Jusqu'à la mort prématurée de ses parents, un incendie alors qu'elle était dans le bourg. Elle était maintenant seule, possédant le peu qui avait été sauvé des flammes. C'était le meilleur moment pour partir, il n'y en aurait sans doute pas d'autre...Mais que fait une jeune femme fraichement débarquée à New-York ? Pas grand chose. Elle a commencé par être émerveillée par la ville, elle n'en avait jamais vu de si grande avant, c'était tout simplement incroyable. Lyanna n'en croyait pas ses yeux. Mais elle devait bien se rendre à l'évidence, elle n'avait pas de travail, très peu d'argent et ne connaissait pas du tout la ville. Elle trouva de l'aide, heureusement, en un homme, un jeune juif américain du nom de David. On a souvent dit que les coups de foudre était une invention, qu'on ne tombait pas amoureux comme ça d'un regard. Et ils vécurent heureux, tous les deux, sans jamais se marier. Pourquoi ? Il était juif, elle était anglicane et, même si ils n'avaient plus ni l'un ni l'autre de parents pour dire quelque chose, ce genre de mariage n'était pas très bien vu...Ils vivaient dans une grande maison de New-York, à Brooklyn, la maison de David, juste tous les deux, jusqu'en 1923, jusqu'à Noël 1923...La petite et fragile Gabrielle vint au monde lors d'un hiver très froid, si froid que l'on crut d'abord qu'elle n'y survivrait pas. Elle y survécut, heureusement, mais resta minuscule malgré tout...La vie était douce. David était luthier, Lyanna élevait sa fille tranquillement, puis un fils, deux années plus tard. C'était une belle vie. La vie que Lyanna avait rêvée...

Frère & Sœur - Lyanna était mère au foyer depuis des années, douze pour être précis, et elle adorait ça, s'occuper de Gabrielle et Michael. Deux magnifiques enfants, un mari adorable, une belle maison...Tout allait pour le mieux, si on oubliait les bêtises que les enfants accumulaient ensemble. Ils sortaient après l'école, allaient jouer dans les champs et salissaient leur tenue sans se soucier de ce que pensaient les gens de tout ça...De vrais casse-cous et des inséparables surtout, toujours ensembles à faire des âneries. Lyanna en avait pris l'habitude à force, elle savait qu'ils risquaient de rentrer pleins de boue, les genoux et les coudes couverts d'égratignures. Mais ce jour de février, ce fut bien plus grave, sans que Lyanna n'en sache jamais rien. Ils rentraient de leur école en passant par le terrain en friche, ils en avaient l'habitude et faisaient des anges et des bonshommes dans la neige fraichement tombée. Des jeux d'enfants en somme. Ce jour-là, les deux enfants se lançaient de la neige comme toujours, juste tous les deux. Ils le pensaient en tout cas. Mais un gros chien sortit de derrière un tas de terre et de neige, un énorme chien noir, à la mâchoire baveuse pleine de crocs, presque aussi grand que le petit frère de dix ans. Un monstre qui fit pousser un cri aux enfants quand il aboya sourdement vers eux. Il avait l'air méchant, il défendait son territoire et il ne voulait absolument pas être dérangé. Michael se cacha derrière sa sœur, terrifié, sans savoir quoi faire. Il s'accrochait à la robe de l'ainée avec crainte, tremblant et gémissant. Mais Gabrielle avait aussi peur que son frère, elle haletait et frémissait. Le chien aboyait, son frère criait et pleurait, mais Gabrielle sentait quelque chose au fond d'elle, comme un murmure sauvage et bestial. Elle lâcha prise, se laissa aller...L'ours apparut pour la première fois, plus grand et plus fort que la fillette, plus sauvage et violent que le molosse. L'ours blanc attaqua, avec un grand coup de patte, faisant partir le chien qui couina lamentablement de douleur. Michael n'en était pas plus rassuré, il s'était mis à courir pour rentrer chez eux. L'ours le rattrapa en quelques bonds avant de le plaquer au sol en grognant. Le petit garçon couinait, il était affolé, apeuré même, et ne comprenait rien à ce qui se passait. L'ours le renifla bruyamment avant de lécher son visage de sa grosse langue râpeuse, jusqu'à ce que Michael s'arrête de pleurer et commence à rire, chatouillé par les coups de langue. Pendant encore une heure, l'animal et l'enfant jouèrent dans la neige, comme si de rien n'était, comme si c'était normal, jusqu'à ce qu'elle redevienne la petite fille ordinaire qu'elle avait toujours été. Elle se hâta de reprendre son manteau, qu'elle avait laissé dans la neige avant de jouer. Ils rentrèrent en se promettant de ne jamais parler de tout ça, c'était leur secret. Passant par l'arrière de la maison, ils se firent discret pour changer de vêtements. Lyanna le savait très bien mais ne disait plus rien maintenant. Ils redescendirent pour diner avec leurs parents, tranquillement.

La guerre approche - C'était en 1939, on commençait à entendre parler de cette guerre en Europe, mais les américains n'étaient pas concernés par tout ça. J'avais quatorze ans et, comme ma sœur, j'allais à l'école publique de Brooklyn et, comme elle encore, je pouvais changer d'apparence pour devenir un animal. Mais c'était notre secret, personne d'autre ne le savait. On s'était d'ailleurs demandé plusieurs fois si cela serait grave si quelqu'un apprenait ça. On conclut vite que oui, ce serait grave, parce que ce n'était pas normal de se changer en ours et en loup, pas normal du tout. C'était pour ça qu'on ne l'avait même pas dit à nos parents. C'était compliqué mais on n'avait pas vraiment le choix, personne n'aurait pu nous comprendre. Mais ce n'était pas de ça que je voulais parler, c'était de ce qui se passait dans le pays, des choses qui changeaient à une vitesse folle...C'était en 1939 que notre vie changea, la mienne, celle de ma sœur et celle de ma mère surtout...Notre père était luthier, il confectionnait et réparait avec grand soin des instruments de musique à cordes, il jouait très bien du violon et nous avait appris à jouer, à nous aussi. C'était notre père et l'aimait beaucoup, je ne me rendais pas compte de tout ce qui se passait encore vraiment. Notre père fut tué, un soir alors qu'il fermait sa boutique. Le policier qui était venu le à notre mère parla de crime antisémite, ou quelque chose comme ça, je ne savais pas ce que ça voulait dire. Tout ce que je savais, c'était que la vie ne serait plus jamais la même. Notre mère se mit à garder les enfants du quartier et à faire des lessives et du ménage contre de l'argent. Gabrielle trouva un travail dans un petit restaurant italien et moi...J'aurais voulu aider aussi mais ma mère me dit que non, que je devais rester à l'école pour le moment. Mais j'aiderais bientôt, ce n'était pas juste pour ma mère et ma sœur...

Pear Harbor - Je me rappelle très bien quand ils ont parlé de Pearl Harbor dans les journaux, quand les Etats-Unis sont entrés en guerre. Je me rappelle de Steven et James, qui ont voulu défendre leur pays, ils voulaient se battre...Je les connaissais depuis plusieurs années déjà, ils sont mes amis. Et même un peu plus. Avec Bucky, on est ensemble depuis une petite année et c'est un homme formidable, je suis totalement sous son charme. Ma mère l'aime bien aussi, il est parfait, tout simplement. Et sans cette guerre...Ils se sont engagé, lui et Steve, pour leur pays. Même si les choses ont été plus dures pour notre chétif ami...Et Bucky est parti, loin d'ici, loin de moi. Il m'a promis de revenir et je lui ai promis de l'attendre. Mais j'ai tellement peur...Des gent meurent tous les jours, on en parle dans le journal, c'est dangereux, c'est la guerre. En attendant, je reste avec Steven, il essaie tous les bureaux de recensement pour être soldat mais personne ne veut de lui, il est trop frêle, trop petit, presque autant que moi, et je suis réellement minuscule. Il ne deviendra jamais soldat, voilà ce que lui répètent les officiers et les médecins. Si seulement c'était vrai...Cela fait quatre mois, James revient enfin ! Il n'a rien, Dieu merci, mais j'ai eu tellement peur qu'il soit blessé ou pire...Mais il va repartir, il le sait déjà...Il est beau dans son uniforme impeccable, quand il m'attend à la sortie du métro, je lui saute dans les bras, il m'a tant manqué. Nous allons diner au restaurant, tous les deux, et il me fait la plus grande surprise de ma vie, il veut qu'on se marie. Jamais je ne m'y serais attendu, je ne pensais pas qu'il voulait vivre avec moi. Moi si, j'ai toujours voulu un beau mariage, ma mère ne s'est jamais marié, je ne suis pas comme elle. Et c'est formidable. Je ne peux que l'embrasser sans retenu, trop heureuse pour dire quelque chose. La bague est très jolie, fine et en argent, avec une petite pierre délicate. Il n'est plus parfait, il est tout simplement merveilleux. Pendant quelques jours, je suis sur un petit nuage, rien ne peut m'en descendre, tout ça est fabuleux, tout simplement. Mais il faut bien que la réalité reprenne le dessus de temps en temps malheureusement...Steve a été engagé par l'armée, comme il l'a toujours voulu. Bucky est reparti pour l'Europe. Mes deux meilleurs amis sont bien loin et je sens que Michael ne va pas tarder à les rejoindre, il veut tellement faire quelque chose pour son pays lui aussi...Ma mère a peur qu'il parte à la guerre lui aussi, qu'il disparaisse comme notre père...

Un drame n'arrive jamais seul... - Cette guerre durait depuis des années, elle avait fait de nombreuses victimes et chaque fois qu'on en parlait dans le journal, c'était affreux. Lyanna n'en pouvait plus d'espérer des nouvelles de son fils, son petit garçon, son Michael, vingt ans à peine et déjà sur le front, avec les vétérans...Cette mère au foyer avait peur et voyait chaque jour sa fille dans le même état, attendant son fiancé. Elle espérait, elle soupirait, elle voulait revoir l'homme de sa vie...Quand la triste nouvelle leur parvint, Gabrielle hurla et pleura à en mourir, quittant la ville sous sa forme d'ours pendant une semaine...Rien ne pouvait apaiser son chagrin, rien ne pouvait calmer la douleur, jamais plus elle ne reverrait Bucky...L'amour de sa vie était mort...Personne ne pourrait jamais le remplacer...Lyanna était terriblement triste pour sa fille, elle comprenait sa peine mieux que quiconque et ne pouvait rien y faire. Avec la fin de la guerre, vinrent encore d'horribles nouvelles, la découverte des camps, le nombre de morts, la bombe atomique, la disparition de Captain America et le retour de Michael...Le fils de Lyanna était en vie, certes, mais il avait perdu une jambe dans la bataille, amputé jusqu'à mi-cuisse, il ne pouvait plus rien faire. Un soldat au rebut, voilà ce qu'il était...Maintenant, Gabrielle et Michael vivaient chez leur mère, elle travaillait toujours au restaurant, Lyanna faisait toujours nourrice et femme de ménage, Michael touchait une pension pour s'être battu pour son pays. La continuait ainsi, comme elle avait toujours été, ensemble envers et contre tout, la famille McCormick resterait unie. Les années passèrent, une à une, lentement. Lyanna vieillissait, Michael et Gabrielle devenaient plus matures...Jusqu'à ce que Lyanna meurt...Elle tomba malade et fut emportée en quelques mois par un mal que personne, à l'époque, ne savait soigner. Le frère et la soeur furent abattus, il ne leur restait plus rien d'autre que la maison, trop grande pour deux métamorphes mélancoliques. Gabrielle rangea toute la maison, transforma de nombreuses pièces en chambres. Grâce à l'argent que son frère recevait et à des aides de l'état, Gabrielle ouvrit un établissement pour les orphelins de guerre. Année après année, elle accueillit beaucoup d'enfants, aidée par son frère et par des dons d'associations et de sociétés diverses. Elle vivait ainsi maintenant...

Crimes d'amour - A vivre toujours ensemble, toujours collés, il y avait des choses inévitables qui se produisaient...Cela faisait plusieurs années que nous vivions dans la grande maison familiale, Gabrielle gardait les enfants et s'en occupait comme des siens...Mais nous étions souvent tous les deux, nous dormions dans l'ancien grenier, tous les deux. Elle était vraiment belle, ma soeur, elle s'occupait bien des petits avec de grands sourires et des éclats de rire. J'étais le seul à savoir qu'elle était vraiment triste et solitaire, qu'elle avait peur et qu'elle manquait de courage...Ce n'était pas sa faute, elle avait tout perdu, nos parents, ses amis, son amour...Il ne lui restait que moi et les enfants et elle nous accordait tellement d'attention...Elle m'accordait tellement d'attention. Mais nous étions rarement seuls en fin de compte, une petite dizaine d'enfants vit dans la maison. Il y en avait toujours un pour venir la réclamer. Et comme une mère, elle répondait à l'appel et les aimait tendrement. Alors parfois, j'avais l'impression de prendre un peu de place, de la déranger, plus que je ne l'aidais...Mais il y avait nos moments à nous, quand nos bêtes prennaient le contrôle, quand l'ours et le loup étaient libre de sortir dans les bois...Elle était si belle ainsi...Je pourrais la regarder des heures durant, elle était superbe et tellement gentille...J'étais dans sa chambre là, dans notre chambre, le nez dans ses parfums et ses quelques produits de beauté. Elle sentait si bon, une odeur sucrée et fruitée, ses cheveux sentaient l'orange et l'abricot, sa peau était douce et sentait le bonbon. D'ailleurs, cette odeur était forte, mêlée à celle d'une de ses crèmes. La porte de la salle d'eau n'était pas fermée, on pouvait voir par l'entrebaillement et j'osais m'approcher...Sa peau pâle était encore perlée de fines gouttes d'eau, elle sèche ses cheveux noirs, elle est magnifique...Peut-être que le plancher avait grincé, peut-être que j'avais soupiré un peu fort, mais elle m'avait entendu. Je m'écartai vivement, mon fauteuil roula sur le parquet jusqu'à une commode, feignant de faire autre chose. Elle entra, une serviette autour de son petit corps fin...Elle sourit, elle avait eu peur du bruit, mais ce n'était que moi, juste moi, Michael son faible petit frère...Elle s'approcha, pour me laisser une bise sur la joue. Je ne sut pas ce qu'il me prit, mais je lui attrapai le poignet pour l'attirer à moi. Au diable les règles et la bienséance...Elle se débattit, mais j'étais encore plus fort qu'elle physiquement, je la tenais fermement et roulait jusqu'au lit. Il me fallut quelques efforts pour la pousser le lit et l'y maintenir, la serviette gisant au sol. Je l'embrassais dans le cou, elle essayais de me repousser, gémissante, suppliante. Mais je l'aimais et elle m'aimait aussi. Nous étions tous les deux, c'était normal. Elle se débattait férocement, mais je m'en fichais, je la voulais depuis trop longtemps, je l'aimais...Maintenant, elle pleurait alors que j'allais vers la porte. Elle m'avait frappé, plusieurs fois, et m'avait ordonné de partir, de quitter notre maison. Elle ne m'aimait pas, elle me détestait...Moi je l'aimais, beaucoup même, mais elle ne voulait pas de moi. Elle allait continuer de me haïr si je restais, elle me regarderais comme un monstre. Je n'en étais pas un. Je l'aimais, c'était tout. Mais soit, me voilà loin à présent...

Il y a toujours plus fort - Gabrielle vivait toujours dans sa maison de Brooklyn, avec des orphelins pour l'entourer et occuper ses journées. Au fur et à mesure des ans, elle avait accumulé une petite fortune, qui lui suffisait pour élever sereinement les enfants. Depuis combien de temps n'avait-elle pas vu son frère...? Des années...Elle n'avait aucune nouvelle, rien, mais en même temps...Voulait-elle le revoir ? Elle ne savait pas...La seule chose qu'elle savait, c'était qu'elle voulait s'occuper des enfants et juste ça, c'était le plus important, les enfants. La nouvelle année arriverait bientôt, comme Noël, les enfants adoraient cette période de l'année, c'était normal. Mais cette année, les choses ne seraient pas aussi joyeuses que d'ordinaire...Un terrible fléau s'abattit sur New-York, les Etats-Unis et le monde entier. New-York devint un champ de bataille et puis un champ de ruines...Comment était-elle passée entre les gouttes ? Grâce à des voisins qui cachèrent les enfants, grâce à des amis qui l'aidèrent à trouver de quoi retrouver une vie décente...Quelques semaines plus tard, elle était revenue dans sa grande maison, avec les enfants, avec d'autres orphelins qui étaient encore plus nombreux maintenant...Passer entre les gouttes, se contrôler, laisser l'ours loin derrière, vivre avec les enfants en faisant croire que tout le monde était humain...