Réunion au QG de la plus haute importance. Aujourd’hui l’heure est grave, selon les généraux d’Apocalypse, car un nouvel ennemi a été identifié. Au cours des dernières semaines, et par deux fois, un individu s’est mis en travers de ma route. Il a compromis ma mission, et m’a presque empêché de toucher au but. Je le reconnais immédiatement quand des photos de lui sont projetées sur le mur blanc de la salle de réunion. Cet homme, blond, aux yeux clairs, qui était là le soir sur les docks, alors que je devais intercepter ce fameux mutant capable de commander à la mer. Et plus tard, il était encore sur notre route alors que nous acheminions un convoi pour Apocalypse.
Par deux fois il s’est élevé contre nous. En faisant cela, il s’est mis au travers des plans d’Apocalypse. En faisant cela, il a compromis nos ordres et nos missions. En faisant cela, il a signé son arrêt de mort. Les temps sont durs pour les idéalistes, et s’il pensait pouvoir faire tomber nos forces à lui seul, il va se retrouver bien vite avec le goût amer de la défaite dans la bouche.
Comme avant chaque mission, je passe entre les mains des médecins, mon bras est vérifié, ainsi que tout mon équipement, et on peut enfin quitter le camp d’Apocalypse. Pour cette mission, je serai seul. On a juste envoyé un chauffeur et c’est tout. Je m’installe à l’arrière du fourgon banalisé, et je parcours les informations sur ma cible, contenues dans une tablette. Mon index valide fait glisser photos et informations. Nos espions l’ont suivi ces derniers jours, et ont pu nous renseigner sur ses habitudes, et sur l’endroit où il vit. Je repose la tablette quand je sens le fourgon s’arrêter dans une ruelle. Les portes s’ouvrent, pendant que le moteur continue de tourner. Je mets pied à terre, et fais quelques pas sur l’asphalte mouillé, avant de lever la tête pour contempler la façade arrière du bâtiment. Des échelles incendie courent sur toute la hauteur, ce qui va me faciliter la tâche.
Après avoir vérifié que j’avais tout le nécessaire pour cette attaque, je m’approche de l’échelle et je commence à gravir les marches luisantes de pluie. Un étage. Je passe devant des fenêtres obscures, certaines brisées. Ainsi ce héros déchu habite ici. Deuxième étage. Une vague lumière qui provient des tréfonds du bâtiment. Personne ne me voit. Je suis une ombre parmi les ombres. Nouvelles marches. Toujours rien. L’étage de ma cible. Je me colle contre le mur détrempé, mes mains effleurant les briques irrégulières alors que je glisse pour me rapprocher d’une fenêtre. Elle est intacte.
D’un léger mouvement de tête, j’observe ce qui se situe à l’intérieur. Un salon avec un coin cuisine. Etrangement, on dirait une sorte de… mausolée. Rempli de choses venues d’une autre époque. En un pas, je me retrouve contre le mur, alors que des coups de tonnerre commencent à résonner dans les rues en charpie. Les éclairs dessinent les rebords acérés et morcelés des bouts de murs et des ruines qui subsistent dans cette partie de la ville. Je me trouve bientôt près de la seconde fenêtre. Une chambre. Une silhouette dans un lit. Lumières éteintes. Ma cible.
Je me détache du mur pour me placer face à la vitre, voulant utiliser l’effet de surprise à mon avantage. D’un coup de pied je fais exploser la plaque de verre dont les débris se dispersent en scintillant, et je m’engouffre dans la pièce en même temps que des rafales de vent gorgées de pluie. Mes pieds crissent sur les éclats de verre alors que je lève mon arme en direction de ma cible, et que je commence à vider consciencieusement le chargeur.
Fais un petit effort Rogers. Un seul. Le blizzard fouette mon visage tandis que la morsure du froid me laisse presque indifférant. Un peu plus. Je lui hurle de s'accrocher. Nos mains s'effleurent presque. Je revois ses yeux au milieu du blizzard et cette peur viscérale d'y passer. J'ai envie de lui dire que ça va aller et que je vais le rattraper, mais la neige avale tout. Et d'un coup, un bruit retentit. Quelque chose de métallique, de lointain, un vague écho, quelque chose qui ne devrait pas être là. Mais j'oublie vite. L'important… C'est de le rattraper. Ses doigts ne sont pas loin des miens, et je peux presque le ramener, l'empêcher de chuter. Mais le bruit revient. Plus proche, plus insistant, comme des pas qui s'approchent… Impossible. Il n'y'a que lui et moi.
Je rouvre les yeux d'un coup. Non pas à cause de ce cauchemar récurant qui ne cesse de revenir me hanter depuis que je l'ai revu lors de cette fameuse mission, mais plutôt à cause des pas que je perçois… dehors. Immédiatement je pense à l'escalier de secours qui parcourt encore la façade de l'immeuble. J'ouvre les yeux restant allongé dans mon lit tandis que je continue de guetter les bruits de pas. Ils arrivent à mon étage. Je retiens ma respiration, m'apprêtant à réagir au moindre mouvement. J'ai le temps de compter cinq battements de coeur avant que la fenêtre de ma chambre n'éclate en un millions d'éclats qui volent dans toute la pièce. Par réflexe, je me jette hors du lit, entraînant avec moi les draps, mon agresseur vide le chargeur de son arme dans mon matelas. Histoire de refroidir les ardeurs de l'inconnu, je donne un puissant coup de pied dans le lit, le poussant jusqu'à lui, histoire de le bloquer contre le mur.
J'en profite pour m'échapper, allant chercher la seule chose dont j'ai besoin pour ce genre de chose. Mon bouclier. Ça doit être la seule chose que j'ai gardé au moment où j'ai quitté les Avengers. Le costume ils pouvaient le garder, y'aura bien un jour un type assez grand pour le remplir. Bon j'avoue que ça va être compliqué, faut le trouver le mec qui tape le bon mètre quatre-vingt-huit et qui est taillé comme une armoire à glace… Ouais. Pas aisé. Je me jette presque dans mon placard, récupérant mon bouclier qui m'attend bien sagement entre deux trucs entassés. Je l'attrape, reprenant immédiatement mes vieilles habitudes de combat. Je ferme rapidement les yeux, calmant les battements de mon coeur. Un silence étrange s'abat dans l'appartement tandis que je tends l'oreille cherchant le moindre bruit qui pourrait m'indiquer la position de mon agresseur.
Les éclairs déchirent le voile de la nuit, me révélant bien rapidement une ombre qui semble se rapprocher. Sûrement un homme vu la silhouette. Je respire lentement, avançant avec le plus de discrétion possible pour quelqu'un qui porte un jogging et un T-shirt. Je sais qu'il approche, et pire, j'ai peur qu'il sache que je suis tout prêt. Le bouclier me protégeant j'avance doucement, au rythme des éclairs qui lézardent la nuit. Encore quelques pas et nous allons nous retrouver au coin d'un mur. Je compte les secondes avant l'impact, avant de surgir de ma cachette.
Je soulève le bouclier, venant bloquer son bras pour le repousser de toute mes forces, cherchant à le déstabiliser. Je le repousse, reconnaissant alors l'uniforme… et le bras mécanique. Bucky. Je me fige, perdant soudainement mon aplomb. Grossière erreur. Le genre qu'un débutant ferait… Mais c'est lui. À nouveau. Et il semble que cette fois-ci, je sois sa mission, sa cible à abattre. Je repense à notre dernier affrontement et à cette balle qu'il n'a pas hésité à loger dans mon épaule avec une froideur que je ne lui connaissais pas. Et là où je devrais riposter avec la même détermination glaçante, je préfère me laisser déstabiliser une fois de plus par sa simple présence. Après tout, arriveriez-vous à frapper, pire à tuer, l'homme que vous considérez comme votre seul ami, votre frère d'arme ? Pas moi. Plutôt que de l'affronter, je préfère trouver un moyen de le ramener à la raison et si cela implique de me tirer une autre balle… Je n'aurais qu'une chose à dire : l'épaule gauche est jalouse.
La cible a l’air d’être bien plus réactive que lors de nos précédentes rencontres. Et visiblement, elle avait prévu mon arrivée. Ou m’a entendu arriver. Pourtant les bruits de l’orage au dehors auraient dû constituer une diversion suffisante pour cacher ma venue. A peine je suis à l’intérieur que je commence à tirer sur le lit, mais à ma surprise en une seconde il se jette au sol avant d’envoyer son lit dans ma direction. Surpris par l’attaque, je reste bloqué une seconde contre le mur, plié en avant sous la violence de l’impact. De mon bras métallique, je saisis un des montants et d’un geste sec je me dégage, envoyant le sommier s’écraser contre le mur et se briser en plusieurs morceaux.
Tout cela n’a pris qu’une paire de secondes, mais suffisantes pour que le nommé Rogers ait le temps de quitter la pièce. Peu importe, il n’ira pas loin. Et grâce à mes lunettes de vision nocturne, je sais exactement où il se trouve. Il est accroupi sur le sol, derrière le mur qui me fait face. Eh bien, on t’a dit un combattant redoutable, et te voilà recroquevillé comme un lapin dans son terrier… Ta réputation aurait-elle été à ce point surfaite ? Qu’importe, ma mission n’en sera que plus rapide. Je m’avance à pas lents, arme au poing, vers la porte ouverte, vers laquelle il se rapproche également, toujours au niveau du sol. Bien… tu ne me fuis pas. Peut-être es-tu quand même un vrai combattant après tout.
Je m’avance, impassible et calme comme la mort. Elle et moi avons ça de commun qu’on ne nous échappe pas. Alors, Steven Rogers, tu peux courir autant que tu veux, tu finiras avec une ou deux balles bien placées, et j’irai même jusqu’à t’achever à mains nues s’il le faut, pour que l’affaire soit réglée. Au moment où je quitte ce qui lui sert de chambre pour arriver dans une sorte de couloir, je pare de justesse une attaque de son bouclier. Ainsi c’était pour ça qu’il avait quitté la pièce au moment où je suis apparu. Bien. Au moins il ne s’est pas comporté comme un rat qui quitte le navire, ou une souris qui retourne dans son trou.
Ma main métallique le saisit et le bloque. J’avais lu la description de cette arme dans son rapport. Créée par le père de Tony Stark. Unique au monde et indestructible. Joli jouet. Et pourtant, en le regardant, j’ai une curieuse sensation. Comme du…déjà-vu. Etrange, car il l’avait déjà en main sur les docks mais… quelques bribes d’images ressurgissent dans mon esprit. Est-ce que ça serait à nouveau son don de télékinésie ? Pourtant rien ne disait qu’il pouvait imposer des images et des souvenirs à autrui. Alors comment peut-il faire ça ? Surtout que ce soir, il est seul, et n’a le soutien d’aucun mutant.
Ses yeux s’agrandissent de surprise alors qu’il semble me reconnaître. Eh oui Rogers, je suis ton cauchemar le plus imminent. Mais rapide aussi, si tu te laisses faire. Il hésite une seconde. C’est plus qu’il ne m'en faut. Je lui assène un coup de pied en plein thorax qui le fait reculer, et j’arrive même à prendre son fameux bouclier. Un joli trophée, que je garderai peut-être pour moi une fois ma mission accomplie. Un tel artefact pourra s’avérer utile. Et un signe aux Avengers qu’il ne sert à rien de lutter, vu qu’un de leurs fleurons sera tombé ce soir. Sous ma main. Pour la gloire d’Hydra.
Le saisissant par la tranche, j’effectue le même geste que pour lancer un disque, sauf que je lui assène un violent coup en pleine poitrine, sans lâcher son bouclier. Il retombe sur le sol et je le domine de toute ma hauteur, lui assénant froidement.
Tu n’es rien sans ton jouet. Dommage, je commençais juste à m’amuser. Enfin, j’en aurai fini vite…
Et je me penche en avant pour le saisir par son t-shirt et le soulever lentement.
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Sujet: Re: [Terminé] Broken Glass - Captain & Bucky Jeu 1 Jan - 21:27
Broken Glass
Même quand je pensais ne plus rien avoir, j'avais Bucky. Lui. Mon ami, non mon frère, avait été là, pour moi. Et ce depuis toujours. A la mort de ma mère, il était venu s'installer avec moi pour veiller sur ma personne. Et même une fois engagé, il a continué à veiller sur moi, ne cessant de me répéter que je ferais mieux de faire attention à moi que de m'enrôler à mon tour. Il veillait sur mes arrières quand j'étais Captain America et je veillais sur lui, quoi qu'il en dise. C'était comme ça entre nous. Deux frères qui sont là l'un pour l'autre. Alors à sa mort, j'avais eu l'impression de toute perdre. L'impression d'être subitement seul. De ne plus avoir personne vers qui me tourner, personne sur qui me reposer.
Alors le revoir, en vie, face à moi, c'est comme sentir une partie entière de mon passé renaître de ses cendres. C'est Bucky. Il est là, à nouveau. Il n'est pas mort. Mon frère est vivant. Et il essaye actuellement de me tuer. Je ne devrais pas baisser ma garde à ce point, me laisser malmener de la sorte, parce que cela pourrait s'avérer fatal à force. Mais c'est plus fort que moi, je suis incapable de le frapper, incapable de lui porter le moindre coup qui pourrait le blesser trop durement. J'ai peur de lui faire du mal alors que lui veut me voir mort. Mais il n'est pas dans son état normal, c'est pour ça. Ce n'est pas lui qui se tient devant moi, mais le Soldat de l'Hiver. Un assassin qui a oublié qu'il était un homme bien. Alors je ne peux me résoudre à le blesser, parce que ce n'est pas de sa faute.
Seulement, ça ne l'empêche pas lui de porter des coups dont l'impact est plus violent à chaque fois. Le coup pied en plein thorax me fait perdre mon souffle tandis que je recule, lâchant au passage mon bouclier. Sans attendre il m'assène un autre coup qui finit de me foutre à terre, me frappant avec mon propre bouclier. Un grognement de douleur m'échappe tandis que je tombe à genoux, incapable de respirer. C'est mauvais ça. Très mauvais Rogers. Parce qu'au train où vont les choses, il ne va pas tarder à t'achever et Captain America ou pas, je pense que sur ce coup-là, je ne vais pas pouvoir m'en sortir avec une simple balle dans l'épaule. La tête basse et le souffle court je l'écoute, relevant les yeux vers lui en le voyant se pencher. Ses doigts se referment sur le col de mon T-shirt tandis qu'il me soulève, murmurant du bout des lèvres son appartenance à Hydra. Je serre les dents, mes deux mains posées sur son poignet, espérant le faire lâcher. En vain. Je sens qu'il va m'achever, qu'il n'hésitera pas, alors il est peut-être temps que je rende les coups. Je commence à ne plus avoir le choix. Je le regarde, m'excusant presque silencieusement pour ce qui va suivre.
D'un geste étrangement souple, je m'extirpe autant de sa prise que mon T-shirt, me retrouvant désormais simplement vêtu de mon pantalon. J'enchaîne d'un coup de genou dans son poignet droit, lui faisant lâcher mon bouclier que je récupère au vol. Sans attendre je viens abattre froidement la tranche de ce dernier dans l'articulation de son coude gauche, glissant le bouclier entre deux plaques de métal. Et là j'appuie de toute mes forces sur son articulation, essayant de la briser. Le crissement du métal se fait presque assourdissant tandis que j'entends le métal ployer sous la pression que j'exerce.
"Buck… J'ai pas envie de te faire de mal… Alors ne m'y contraint pas."
Je le regarde, un mélange de colère et de tristesse dans les yeux. Il ne se rend pas compte à quel point ce la me tue de devoir lui infliger ça. De devoir le frapper, le faire souffrir simplement parce qu'il ne me laisse pas le choix. La dernière fois je l'avais laissé me frapper, me tirer dessus et rien. Il avait refusé d'admettre la vérité. Peut-être devrais-je recommencer ? Lui prouver que je ne suis pas son adversaire, mais Steve, le garçon qu'il protégeait, son frère. Peut-être que je devrais le laisser me frapper, pour qu'il puisse me revoir comme à l'époque où je passais mon temps à me faire tabasser dans des ruelles et où lui venait me sauver. Peut-être qu'en devenant le persécuteur… Bucky se réveillerait.
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Sujet: Re: [Terminé] Broken Glass - Captain & Bucky Sam 10 Jan - 19:22
Broken Glass
Captain & Bucky
Alors c’était ça le fleuron des Avengers ? C’était lui qui s’était fait connaître sous le nom de ‘’Captain America’’ ? C’était lui qui, de petit gringalet avait subi des expériences qui l’avaient transformé en parfait combattant ? Je me souviens d’avoir ri en contemplant une photo de lui avant qu’il ne devienne un rat de laboratoire. Moi. Avoir ri. Signe du ridicule de la situation. Mais je devais reconnaître le succès de ce procédé, pour l’avoir transformé de la sorte. C’était lui qui avait contribué à mettre Hydra à genoux, avec son espèce d’équipe de bras-cassés. Et maintenant ? Pathétique. On dirait que ton passage dans la glace t’as encore laissé anesthésié, Capitaine, parce que tu es aussi lent qu’une tortue. Regarde-toi. Où est passé le fleuron de ton pays, toi qui en portais fièrement les couleurs ? Te voilà relégué dans un immeuble abandonné. Tu as tourné le dos à ton équipe. Tu es seule. Pathétique.
Allons, bats-toi. Prouve que tu as été un combattant… un jour.
Je m’avance, et lui assène deux coups qu’il n’a même pas la décence de parer. Il se laisse faire, pantin de chiffon entre mes mains. Ou créature apeurée. Oui, c’est bien, tu as raison de me craindre. Mais avec de la chance je vais me lasser de toi bientôt et ta mort sera rapide. Je saisis son bouclier et lui en assène un coup sec, qui le met à genoux. Je lis la peur dans ses yeux, mais aussi… autre chose. La surprise, la déception… Etrange. Pas ce que je lis d’habitude dans le regard de mes victimes.
Je le soulève, et veux commencer à m’occuper enfin de lui, quand il se glisse hors de son tshirt et retombe sur le sol. J’ai un léger sourire alors qu’il a réussi à me surprendre. Bien, tu veux jouer. Jouons. Je m’apprête à lui asséner un nouveau coup avec son bouclier quand il me frappe le poignet avec son genou. Je n’avais pas vu venir le coup, et mon bras métallique lâche le bouclier, dont il se saisit. Sauf qu’au moment où je recule mon bras pour le frapper, il glisse son bouclier dans la jointure des articulations. Mais que… D’un geste sec il commence à prendre appui sur son disque de métal, et j’entends le métal grincer et plier. Et il ne vient pas de son bouclier.
Je serre les dents et je grogne avant de m’accroupir légèrement pour balayer ses jambes d’un mouvement sec. Il retombe lourdement sur le parquet alors que j’extrais le disque de l’articulation de mon bras. Il est arrivé à l’endommager. Si mes doigts peuvent encore se plier, je n’arrive plus à lever mon bras au-dessus de ma taille. Tu vas me le payer. De mon bras valide je le saisis, et avec mon bras en métal je lui décroche un puissant uppercut. Le seul type de coup que je peux me permettre maintenant. Je frappe bien et juste, et le corps de ce soi disant capitaine vole à travers la pièce et traverse la cloison de plâtre.
Je m’avance pour le retrouver. Allez Rogers, défie-moi. Montre toi un adversaire digne de ce nom, car je sais que tu l’as été. Un jour. Et je veux te montrer que tu as vaincu Hydra une fois, mais la vengeance est un plat qui se mange froid. Glacé. Glacé comme l’hiver. Comme moi. Je m’engouffre à travers la brèche dans le mur, que j’agrandis d’un coup d’épaule, tout en disant d’une voix rauque.
Je ne suis pas Buck ! Je te l’ai déjà dit et je te le répète ! Par contre, pour l’instant, c’est plutôt moi qui te fais du mal. Et contrairement à toi, ça me plait.
Je me penche au-dessus de lui et le contemple, à moitié sonné, avachi dans un mélange de plaques de plâtre et de lambeaux de bois et de tapisserie. Brusquement, j’ai de nouveau cette impression de déjà vu. Je…lui, mais…maigre, comme sur les photos. Un avorton, qui a le nez en sang, et qui pourtant lève les poings pour se défendre après s’être relevé lentement. C’était à l’époque de la guerre, avant sa transformation. Il le provoque. Et quelqu’un surgit, qui met en fuite son agresseur. Le terrassant d’un coup de poing. Mais c’est…c’est…non c’est impossible. Et pourtant. Dans ces images, celui qui lui porte secours c’est…moi. Non. Non c’est impossible ! Je secoue la tête, comme pour chasser ces pensées et je le saisis à nouveau avant de rugir.
Comment arrives-tu à mettre ces images dans ma tête ?
Et je lui envoie un nouveau coup de poing qui lui fait défoncer une porte avant de glisser dans le long couloir.
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Sujet: Re: [Terminé] Broken Glass - Captain & Bucky Mar 27 Jan - 16:26
Broken Glass
Le métal crisse violemment tandis que je bloque son bras métallique. Il est évident que je ne peux pas espérer que cela suffise, mais c'est tout ce que j'ai pour le moment. Allez, réfléchis Rogers. Continuer à l'affronter serait une connerie. Lui à la rage de vaincre alors que j'ai la fureur de perdre. Pas la peine de se faire la moindre illusion. Je ne lui tiens tête que parce que je suis poussé par un certain instinct de survie. Nous restons quelques instants ainsi avant qu'il ne vienne s'accroupir, simplement pour balayer mes jambes. Surpris par son geste, je lâche tout, tombant lourdement au sol. D'un geste sec il retire le bouclier de l'articulation de son bras et je constate qu'il a désormais du mal à s'en servir. Avec un peu de chance… Non en fait… Je n'ai rien dit. Il me saisit à la gorge avant de m'asséner un puissant uppercut qui me fait traverser la pièce. J'étouffe un grognement de douleur alors que je sens le mur céder sous le choc. Je tousse, ressentant alors une puissante douleur au niveau des côtes. J'essaye bien de me relever, mais tout ce qui m'échappe c'est un autre grognement de douleur. Super-soldat ou pas, passer à travers un mur ce n'est pas non plus des plus agréables. Et généralement on ne s'en remet pas d'un claquement de doigt. Je lève à peine les yeux vers lui quand il arrive jusqu'à moi, insistant une fois de plus sur le fait qu'il n'est pas Buck, qu'il n'est pas l'homme qui avait été toujours là pour moi… Qu'il n'est pas cet ami que j'avais perdu à la guerre. Pire, qu'il semble prendre un malin plaisir à me faire du mal. Je ferme les yeux, renonçant à me relever. Mais il se fige, il semble hésiter, comme si quelque chose le dérangeait, à nouveau. Une lueur d'espoir nait furtivement dans mon regard tandis qu'il reste quelques secondes sans bouger. Au fond, j'espère qu'il se souvienne, ou tout du moins que quelque chose lui revienne, n'importe quoi, même quelque chose de vague… Mais ce sont de bien vains espoirs. Il secoue la tête avant de me saisir à la gorge, me soulevant des débris dans lesquels je gisait jusqu'à présent. Il me hurle dessus me demandant de quelle manière je m'y prends pour "manipuler" son esprit.
"Je ne fais rien… C'est toi qui t'infliges ça… Tu te souviens… C'est tout…"
Il me réduit au silence en m'assénant un autre coup de poing qui me fait traverser la porte, m'envoyant m'échouer dans le couloir. Je sens le bois griffer ma chair tandis que j'ai désormais du mal à respirer correctement. J'ai officiellement quelques côtes cassées, la lèvre ouverte, le dos salement éraflé… En clair… Je ne suis pas vraiment dans la meilleur des formes pour lui tenir tête. Mais de toute façon ? Ai-je réellement envie de l'affronter ? La réponse est évidente : non. Depuis le début, c'est à peine si je lui rends le moindre coup, je me contente de rester en vie, sans pourtant le blesser. Je crache le sang que j'ai dans la bouche tandis que je reste à terre. Je ne veux pas me battre et surtout pas contre lui. Je l'entends approcher et je ne prends même pas la peine le regarder. Je ne veux plus croiser son regard. Quel intérêt après tout ? Regarder Bucky et l'entendre dire qu'il ne me connaît pas, et qu'il n'est que cet assassin sans coeur ne m'apporte rien. Enfin si… Le déplaisir de me prendre une raclée et la douloureuse constatation que Bucky est peut-être bel et bien mort.
J'aimerais lui dire d'accomplir sa mission, de terminer ce qu'il a commencé, mais tout ce qui traverse mes lèvres c'est un grognement de douleur. Qu'il fasse son oeuvre, ce n'est plus mon problème… De toute façon, il y'a bien longtemps que j'ai accepté l'idée que je finirais par mourir… Et il a bien des années que cela ne m'est pas une idée si insupportable que cela. Pire cela semble presque comme une délivrance. Plus de combats, plus de souffrance… Plus rien. Juste le repos que je pense avoir mérité. Quel intérêt à rester en vie de toute façon ? Je passe mes journées à regarder le temps passer tandis que je me trouve dans un monde dans lequel je n'ai pas place. Un monde où pour tout le monde je ne suis que Captain America, un symbole de la nation et une légende vivante du passé. Et non Steve Rogers… L'homme hors du temps qui a tout perdu. Personne ne le connait et personne ne s'intéresse réellement à lui. Tout ce que tout le monde veut voir, c'est le héros dans le costume et non l'homme qui est en-dessous. Et je suis fatigué de vivre ainsi. Fatigué de n'être que l'ombre du bouclier, fatigué d'être seul, fatigué de ce monde.
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Sujet: Re: [Terminé] Broken Glass - Captain & Bucky Mar 3 Mar - 18:24
Bucky Barnes a écrit:
Broken Glass
Captain & Bucky
Il est pathétique. Il est ridicule et il est faible. Ridiculement faible. L’emblème de l’Amérique ? Le sauveteur de l’Europe occupée ? J’ai sous les yeux la preuve que parfois, il y a le mythe, et il y a la réalité. Belle réalité. Un homme seul, qui a quitté le groupe des vengeurs qui a permis de regagner sa gloire après des années passées dans la glace, et qui n’ose même pas se battre. Bats-toi. Bats-toi tu entends ? Tente au moins d’entrer dans la légende en ayant été celui qui a fait tomber le soldat de l’hiver. Ce défi ne t’intéresse pas ? Même pas un peu ? Pour ta gloire ? Pour ta renommée ? Quelque chose qui pourrait être vérifié. Quelque chose qui pourrait t’apporter une chose dont tu manques cruellement : qu’on te craigne. Là tu n’es qu’un pantin dont on a coupé les fils, le jouet de l’Amérique qui s’est lassée de toi et qui t’a remisé dans un coffre à jouet, simple vestige d’une époque bien plus glorieuse.
Son corps traverse une cloison, puis la porte, alors que des images continuent de s’imposer à mon esprit. Des images de lui, et de ce qui ressemble horriblement à moi mais…dans le passé, avec des vêtements que je n’ai jamais mis. Comment ? Comment est-ce possible ? Comment peut-il alors que nous sommes seuls, et qu’il n’y a aucun mutant dans les environs qui pourrait arriver à accomplir ce prodige.
Tu n’as rien trouvé de mieux que ça ? Me faire voir des choses qui ne peuvent être vraies ?
Mon pas lourd résonne dans le couloir alors que je m’approche de lui, toujours allongé sur le sol, à moitié recouvert de débris de plâtre et de lambeaux de tapisserie. Alors comme ça tu ne veux plus te battre ? Tu admets aussi vite ta défaite ? Heureusement pour toi que Hydra ne me comptait pas encore dans leurs rangs à l’époque, pendant la guerre, parce que sinon tu n’aurais pas franchi la muraille d’enceinte de la base que tu aurais déjà été réduit en miettes, ainsi que tes petits copains. A moins que je me sois amusé un long moment avec eux avant de les achever comme des cafards sous ma botte. Je mets un genou à terre près de lui, de ce Steve Rogers, et je serre mon poing métallique, avant de lui asséner un premier coup qui fait trembler mon bras abimé.
Je sens sa tête qui balance mollement sur le carrelage du couloir, avant de lui en asséner un autre, puis un autre. Sa tête rebondit à chacun des coups, mais il ne bouge pas un muscle. Il est abandonné comme une poupée de chiffon.
Mais bats-toi ! Riposte ! Tu es une honte pour ton pays…
Je lui assène un nouveau coup de poing, ma main de métal rougie par son sang, quand tout à coup une nouvelle image m’assaille. Je me vois encore une fois avec ce ridicule costume de l’armée américaine pendant la première guerre, et mon bras est intact. Je me vois…Je me vois l’appeler mon frère, je le vois le serrer contre moi en lui disant que je serai toujours là pour lui. Je pousse un hurlement de rage en portant mes deux mains à mes tempes.
Non. Non c’est impossible. Pas POSSIBLE. Arrête, arrête ! Et une nouvelle image s’impose encore à moi. Ce Steve Rogers et moi, enfants, qui étions en train de jouer au baseball. C’est impossible. Impossible ! Surtout que je…je ne me souviens de rien par rapport à mon enfance. A rien…avant Hydra. Mon poing frappe si durement le sol que le carré de céramique se brise sous ma main, et que je me relève en titubant, sonné par la violence de cette révélation. Rien. Je ne me souviens de rien avant Hydra…Il…il doit bien…bien y avoir une raison. Je…je dois la trouver…
Je m’appuie contre le mur et le regarde, lui, le vestige d’une gloire passée, à moitié mort dans cet immeuble désaffecté. Je porte à nouveau la main à ma tempe, assailli par de nouvelles images, et m’éloigne lentement vers la fenêtre que j’ai brisée pour entrer, disparaissant dans la nuit noire et orageuse.
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