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 Les murmures du coeur [Logan]

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MessageSujet: Les murmures du coeur [Logan]   Les murmures du coeur [Logan] EmptyVen 25 Juil - 15:39

Les murmures du coeur
Logan & Jean Grey se retrouvent en ce début de soirée au refuge des X-Men, dans le Queens et il est approximativement 21 heures . Les images sont prises sur Google.



- Merci de m’avoir écoutée Docteur Grey et d’avoir pris du temps pour moi.

- L’école du Professeur Xavier n’existe plus mais nous continuons à aider les jeunes mutants à contrôler leurs pouvoirs. N’hésite pas à revenir me voir au sujet de ta télékinésie ou pour d’autres questions que tu te poserais.

- Promis Docteur, bonne soirée et à demain.

Je souris aux mots de la jeune adolescente qui sortit de l’infirmerie soulagée par ce tête à tête qu'elle m'avait demandée un peu plus tôt dans l'aprés-midi. Elle était tout juste âgée de seize ans. Apocalypse avait détruit le monde et tout ce à quoi nous croyons mais l’espoir était encore bien présent. Le Manoir de Charles Xavier n’était plus que cendres et pourtant, nous avions réussis à nous réunir, nous mutants et survivants, et recréer un refuge, une base secrète qui continuait à aider tous ces jeunes totalement perdus dans cet enfer. Je retirai mes lunettes les posant délicatement sur mon bureau, glissant ma paume contre ma nuque pour masser mes muscles endoloris. J’étais restée là depuis ce matin discutant avec tous ceux qui passaient cette porte. Apporter mon aide aux plus jeunes était en quelque sorte un exutoire à mes propres cauchemars. J’étais revenue d’entre les morts il y a plusieurs mois au grand ravissement du Professeur, d’Ororo, de Hank, de Scott. Pourtant, j’étais différente et je percevais cette lueur particulière dans leur regard à tous, sauf peut-être dans celui de Logan. J’étais une menace permanente en leur sein et j’en étais consciente. Le sang de mes victimes coulait encore sur mes mains et leurs cris me hantaient chaque nuit. Des hommes et des femmes innocents qui s’étaient trouvés sur le chemin du Phoenix et de sa rage. Charles me faisait confiance. Il m’avait redonnée ma place de professeur et de docteur ainsi que d’X-Men mais je n’étais pas certaine d’être à la hauteur de cette foi qu’il avait déposée en moi.  Cette noirceur se reflétait encore en moi surtout dans ma façon de me vêtir comme un avertissement que je donnais aux autres de ne pas m’approcher de trop, de garder une certaine limite avec moi pour éviter que je ne les déçoive. J’arborai un chemisier noir, ainsi qu’un pantalon et des bottines de même couleur. Seule ma ceinture surmontée d’un X  en rouge faisait écho à ma chevelure de feu. Un pendentif de l’oiseau légendaire ornait mon cou, un symbole qui était devenu le mien pour ne jamais oublié le massacre que j’avais engendré. Je reculai mon fauteuil du bout de mes pieds, me redressant enfin. Je pris avec moi le dossier sur le groupe de mutants nommé Eagle of Anarchy que je devais étudier. C’était ma prochaine mission : prendre contact avec leur leader et tenter de leur demander de l’aide, de nous unir contre le même ennemi et de leur offrir un toit et un soutien. Au plus nous serions nombreux, au plus Apocalypse mordrait la poussière tôt ou tard. J’éteignis la salle avant de longer le long couloir. La nouvelle base était située en profondeur. Plusieurs étages de niveaux inférieurs qui regroupaient pour certains les dortoirs et les chambres, des salles d’activités et d’entrainements, une salle de surveillance qui gardait un œil sur notre sécurité, un hangar et tout ce dont nous avions besoin. La Rébellion contre le prince du mal ne cessait de croitre et chaque jour, nos rangs grandissaient.

Avant d’aller rejoindre ma chambre, je fis un détour par l’immense cuisine. Chacun vivait à sa manière mais dans le respect de l’autre. Je croisai encore quelques jeunes mutants qui me saluèrent avant de regagner leurs lits. Je croisai Malicia qui sortait d’un entrainement avec deux autres mutants, lui offrant un petit signe de la main tandis que je poursuivais mon chemin. A chacun de mes pas, j’entendais des voix qui provenaient de l’office. J’en percevais quelques brides de là où j’étais.

 - C’est super de vous revoir Professeur …

- Vous nous aviez promis un entrainement dès votre retour …

Au moment où j’arrivai devant l’entrée, une silhouette familière me tournait le dos, discutant avec des élèves. Je me calai contre l’embrassure observant la scène avec une certaine intensité dans les yeux à l’instant même où Logan sentit ma présence. Il se tourna vers moi et je lui offris un sourire radieux tandis que mon cœur se mit à battre la chamade lorsque ses prunelles  me détaillèrent et m’enveloppèrent de leur éclat profond.

 - Ho, bonsoir Docteur Grey. Le Professeur Logan est revenu de sa mission. Il était entrain de nous raconter quelques anecdotes. Nous vous souhaitons une bonne nuit à tous les deux.

Les deux élèves quittèrent la cuisine, filant vers leurs chambres, nous laissant alors seuls. J’inspirai nerveusement avant de m’approcher du plan de travail, déposant mon dossier.

- Heureuse de te revoir Logan. Je pensais que toi et ton équipe ne reviendraient que dans quelques jours. Ça était ?

Je me servis un verre de lait. Il tenait déjà une canette de bière à la main. J’avais profité de l’absence de Logan pour parler avec Scott et prendre la décision qui me paraissait la plus raisonnable : mettre un terme à notre histoire. Scott ne l’avait toujours pas accepté pourtant il allait devoir se résigner à ce choix. Je n’étais plus la femme qu’il avait aimée et connue. Cette Jean-là était différente aujourd’hui et je ne pouvais plus me mentir à moi-même et faire souffrir Scott. Je pris appui contre le buffet, redressant mon visage vers lui.

- Tu repars bientôt en mission  ou tu restes un peu parmi nous ?

Je ne savais pas comment aborder ce sujet mais je devais la vérité à Logan à propos de mon histoire avec Scott. Je fixai l’entrée de la cuisine, m’assurant que personne ne la franchirait avant de reporter mon attention sur lui. Il m’avait toujours intimidée par sa présence et sa prestance. L’impression de redevenir une adolescente face à lui. Je baissai mes yeux, cherchant mes mots avant de me lancer.

- J’ai rompu avec Scott. Je voulais que tu le saches avant que d’autres ne te mettent au courant ou que tu ne le croises...


Dernière édition par Jean Grey le Jeu 31 Juil - 13:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les murmures du coeur [Logan]   Les murmures du coeur [Logan] EmptyLun 28 Juil - 21:42



Chaque fois que je rentrais au Manoir après une virée à la recherche de mes origines, une mission, j'avais la sensation de rentrer « à la maison ». Le Professeur avait su faire ça de ce lieu un peu décalé, somme toute un peu has been, comme moi. Une maison pour tous ces gosses plus ou moins paumés, comme je pouvais, devais l'être à leur âge. Je n'en conserve aucun souvenir. Et lorsque j'ai été recueilli par les X-Men, ce manoir est devenue ma seule maison, un lieu où j'étais attendu, où j'avais une place. J'avais toujours eu une vie décousue, un destin bâti sur des ruines. J'avais suivi un chemin chaotique et tissé de mensonges, d'oublis, de trahisons, de haine. Un itinéraire destructeur. Je n'avais fait que traverser ce monde sans m'arrêter pour l'apprécier, sans apprendre à l'aimer,  en effleurant juste la surface de mes griffes acérées, mais assez pour le mettre à feu et à sang. Puis les X-Men avaient croisé ma route, le professeur Xavier m'avait laissé entrevoir une autre voie, et des réponses à mes questions. Elle était avec eux, l'une d'entre eux. J'ai senti le danger immédiatement et j'ai voulu m'en éloigner mais il était déjà trop tard. A quoi bon se débattre et lutter contre quelque chose qui fait partie de soi, qui coule naturellement de source. La bête solitaire et farouche avait trouvé quelqu'un qui lui donnait envie de se poser. Mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Le passé vous rattrape parfois. Elle n'était pas libre et certainement trop loyale pour se partager entre deux hommes. Le timing entre nous n'était pas bon. Quelque chose changeait en elle aussi. Sa nature sombre et sauvage se révélait... Quand nous avons compris quelle menace elle représentait, je savais que j'étais le seul qui pourrait la neutraliser, l'empêcher de détruire tout ce qui l'entourait. Elle avait même tué son mentor, son père de cœur. Plus rien de commun avec la Jean sage et rigoureuse que nous connaissions. Même moi, j'avais plus de retenue et de tempérance dans mon comportement... Et pourtant... Quelle ironie. Alors que j'aspirais à me fixer et à devenir un type plus fréquentable, je la perdais. J'avais enfin trouvé comment me mettre à mort. D'une certaine façon. Lorsque mes griffes d'acier avaient transpercé son corps , je m'étais senti mourir avec elle. J'avais continué comme un robot, à vivre, à avancer, mais la douleur était trop grande et aucune retraite même la plus isolée dans les froidures d'Alberta, ne pouvaient anesthésier ma souffrance. Je devais vivre avec cette pensée. J'avais tué celle que j'aimais. Parce qu'il le fallait...

Et puis les saisons étaient passées. J'avais repris le chemin du Manoir, pour retrouver tous ces gamins qui comptaient sur moi pour apprendre à vivre dans un monde qui n'était pas encore prêt à les accepter. Demeurer au cœur du projet, c'était encore le meilleur moyen de rester près d'elle et d'honorer tous ces sacrifices. Celui de Xavier, de Cyclope, celui de Jean. La vie avait repris son cours. Nous faisions de notre mieux, Tornade Malicia , moi et bien d'autres. Nous faisions comme avant, mais rien n'était plus comme avant... Et puis ils étaient revenus l'un après l'autre...D'abord Scott, totalement hébété, un bandeau et du scotch sur les yeux. On l'avait trouvé errant en ville. On avait enfin un point commun, ou alors il ne voulait pas me parler: il était devenu amnésique. Puis nous avions vu le professeur revenir un beau jour. Enfin, il n'était pas arrivé sur ses roulettes non. Un matin j'avais ouvert la porte de son bureau que nous occupions Tornade et moi pour régler les affaires administratives (enfin surtout elle). Je venais chercher un livre ancien sur les arts martiaux dans la bibliothèque bien fournie du Professeur et … il était là, derrière son bureau, dans son fauteuil, tourné vers la fenêtre. En train de regarder les premières années faire un match de basket sur le terrain. Tout ce que j'avais trouvé à dire, c'était « Bienvenue à la maison Professeur. » Il avait levé la tête pour me regarder avec son petit sourire énigmatique et avait répondu.

- Ce que j'aime chez toi Logan, c'est que tu ne t'embarrasses pas de questions superflues... Le Phenix m'a fait revenir, tout comme Scott... Quant à Jean …

J'étais sorti sans un mot et j'avais disparu durant un mois. C'était trop pour moi. Jean était morte à mes yeux et quelque fut la chose qui reviendrait, ce n'était pas elle... C'était un monstre qui m'avait contraint à la tuer pour arrêter un massacre. Et lorsque j'étais revenu elle était là. Xavier m'avait prit à part dans son bureau pour m'expliquer ce qu'était le Phénix et de quelle façon il lui avait sauvé la vie ainsi qu'à de nombreuses personnes. Comment il avait essayé de réparer le mal qu'il avait fait. En ramenant à la vie autant de personnes que possible. Pour moi, tout ça, c'était du chinois. Je voulais que Jean redevienne elle-même, libre de toute entrave. Mais mon ami le professeur ne mâcha pas ses mots et me dit clairement qu'il était inutile d'espérer un retour en arrière. Phoenix faisait désormais partie de Jean de la même façon que l'adamantium recouvrant mon squelette faisait partie de moi... J'allais devoir m'y faire … Comme beaucoup d'autres. Summers ne s'y faisait pas du tout, lui. Sans doute traumatisé par ce que Jean lui avait fait. Ce devait être rude. Je n'ignorais rien des sentiments qu'il éprouvait pour elle. Je ne m'en sortais pas mieux. Si j'avais fini par comprendre ce qu'était Jean à présent et par l'accepter, j'évitais toute confrontation directe et m'arrangeais pour ne faire que de brefs passages pour donner des cours aux élèves entre deux missions. Moi qui cherchais avant tous les prétextes de me retrouver seul avec elle, je mettais à présent tout en œuvre pour échapper à ce genre de situation. Je refusais d'écouter ce que je ressentais pour elle et j'avais peur de m'attacher de nouveau pour la reperdre encore une fois. Elle avait, de toute façon, un sérieux problème à régler avec Cyclope.

Puis l’avènement de ce toqué d'Apocalypse avait relégué nos préoccupations personnelles au second plan. Un matin j'étais rentré  à New York à l'issue d'une mission mais je n'avais rien reconnu. La ville était dévastée, le manoir rasé. Le choc était terrible pour moi et je me rendis compte que le fait de l'avoir évitée ne me rendait pas moins pénible l'idée de l'avoir perdue une seconde fois. Fort heureusement, la plupart des mutants de l'école avaient pu trouver refuge dans un repaire souterrain que Xavier avait préparé en cas de persécution des mutants par le Gouvernement. Pour le coup, le Gouvernement n'y était pour rien, pas plus que les humains hostiles à notre engeance. C'était un type qui n'avait d'humain que l'apparence, mais doté de prodigieux pouvoirs qui avait terrassé toute forme de structure gouvernementale sur Terre pour prendre un pouvoir absolu sur les nations civilisées.  Il se faisait appeler Apocalypse. J'avais envie d'essayer d'être peinard. D'être juste un professeur d'arts martiaux pour les jeunes mutants, de contribuer ainsi au rêve de Xavier mais aussi à celui de l'ancienne Jean. Ce rêve qui m'avait poussé à rallier un groupe, moi qui n'était qu'un solitaire depuis toujours. Bien des choses totalement imprévisibles se produisirent ensuite,ne me laissant guère le temps de réfléchir sur ma vie personnelle. Xavier, malgré mes récriminations, demanda l'aide de Magneto pour faire face à la nouvelle menace. Un malade pour lutter contre un autre malade. On était bien avancé... J'étais absolument contre l'arrivée de ce vieux fourbe. Si j'avais tendance à oublier ce qu'on me faisait subir personnellement, je n'avais rien perdu de ce qu'il avait fait subir à Jean. Si elle était devenue si noire, si malfaisante, c'est parce qu'il l'avait incitée à laisser sortir ce côté néfaste de sa personnalité. Magneto ne valait pas mieux que ceux qui m'avaient manipulé durant toute mon existence. Xavier avait objecté que nous avions besoin de rassembler le maximum de mutants autour de nous pour combattre Apocalypse. Mais si Magneto nous trahissait et s'alliait avec lui ? Je redoutais également que sa proximité fasse à nouveau basculer Jean dans l'ombre. D'autant que ce vieux schnock  avait retrouvé tous ses pouvoirs.  Il y avait décidément pas mal de monde que je voulais éviter dans le refuge des X-Men et je n'y faisais jamais long feu...

Pourtant ce soir-là j'avais déjà trop traîné avant de regagner ma chambre pour prendre une douche bien méritée -et dormir une bonne nuit, si possible, on peut toujours rêver- mais je n'avais pas eu le cœur d'envoyer paître ces deux gamins venus m'accueillir lorsqu'ils m'avaient aperçu dans le sas d'entrée. Après, tout, une bonne bière ne ferait pas de mal après ce long voyage. D'autant que les nouvelles n'étaient pas forcément bonnes... Leur enthousiasme faisait plaisir à voir

- Demain matin rendez-vous au Dojo pour une petite séance de Taï-Chi. Ensuite quand vous aurez bien rassemblé vos esprits, j'essaierai de faire fonctionner le simulateur de réalité augmentée pour un entraînement 3D, ça vous va ? Les entraînements vont s'intensifier dans les semaines à venir mais je suis justement revenu pour parler au Professeur Xavier d'une idée pour les rendre plus efficaces...

Je m'interrompis. Un odeur familière venait de s'infiltrer dans la place et elle avait toujours le même effet sur moi. Je me tournai à demi et lui jetai un regard en coin. Les deux élèves sentant instinctivement que la tension allait monter d'un cran, eurent la bonne idée de nous laisser entre nous.

- Bonne nuit Caleb et Dorian... On reprendra cette conversation demain … Heu... Bonsoir Jean... Content de voir que tu vas bien.

Je me tournai vers elle et bus une gorgée de bière pour me donner une contenance. Je l'observais. Elle avait l'air tendue.

- Ouais, on est rentrés plus tôt que prévu. Pas grand chose à sauver à Philadelphie... Aucune trace de mutants dans les décombres...Ils ont tous du passer à l'ennemi ou sont morts. Il faudrait plus d'équipes pour faire ce boulot de terrain. Mais je ne peux pas emmener des gosses pas formés un minimum aux techniques de combat. Y'a tant de villes à explorer pour rassembler tous les mutants. Enfin, pour le moment, j'ai surtout vu des villes fantômes. Et toi ? Plus de succès avec la grosse pomme ?

Je savais que Jean avait réussi à entrer en contact avec un groupe de jeunes mutants rebelles. On ne parlait que de ça dans les couloirs du 5 Poinz. Les conjectures allaient bon train parmi les élèves, au sujet des nouveaux...

Je ne pus m'empêcher de taquiner en la voyant prendre un verre de lait.

- Tain, Jean, quand est ce que tu vas passer à des boissons de femme ? Du lait ? Tu veux pas que je t'écrase des petits suisses dans une assiette aussi ? Entre toi et Xavier qui boit des tisanes... j'te jure je vais passer chez les Avengers pour me boire une chopine d'Hydromel avec Thor et Loki... Quoique... Celui-là … Je comprends pas qu'ils l'aient accepté parmi eux. Remarque on n'a pas de leçon à leur donner. Magneto est pas mal aussi dans le genre traître hors catégorie.

Je tâtais dans ma poche et sortis un cigare puis dans l'autre pour trouver un briquet.

- Depuis quand tu t'intéresses à mon emploi du temps ?  Tu as entendu les gosses ? Ils veulent un peu d'exercice ? Par ailleurs, ce sera pas du luxe comme je t'ai expliqué. Il faudrait qu'on crée plus d'équipes de recherche mais avec les patrouilles des Maraudeurs, on ne peut pas envoyer les petits sans préparation. J'ai pensé à une idée pour mieux préparer nos élèves mais il faut que tout le monde soit d'accord... Et puis si tout le monde n'est pas d'accord, tu me connais, je m'arrangerai pour contourner les interdictions et faire avec les gens de bonne volonté...

Je pris conscience du silence qui planait entre nous. Elle ne semblait pas avoir écouté un seul mot de ce que je racontais. Elle fixait l'entrée de la cuisine, le regard dans le vague. Je fronçai les sourcils, sur le point de lui demander si tout allait bien. La phrase tomba, sans préambule, brute de décoffrage, exactement à l'image de la nouvelle Jean. Je m'efforçai de prendre un air détaché en me grattant la barbe du bout du pouce. Je cherchai à allumer mon cigare, pour une fois que Xavier n'était pas dans les parages.

- C'est triste pour lui... Mais ça vaut peut-être mieux...  J'imagine que le fait que tu l'aies tué a du jeter un froid entre vous... Au moins il ne risquera plus rien de ce côté là.  M'enfin ça vous regarde. Pourquoi tu penses que je devais être au courant ? Tu crois qu'il s'imagine que j'y suis pour quelque chose ? Hé, faudrait peut-être que les choses soient claires entre ton ex et toi. Je veux pas être mêlé à vos histoires... Les miennes sont déjà assez compliquées...

Je me levai m’apprêtant à quitter la cuisine.

- Finalement, je vais suivre les consignes du Prof et aller fumer dehors.

Après tant de mois, j'aurai pensé être plus fort, m'être blindé suffisamment pour être prêt à la confrontation. Je ne pouvais pas oublier cette sensation de mort, l'odeur de son sang ruisselant sur mes mains lorsque j'avais planté mes griffes dans son cœur. Chaque nuit j'avais du revivre ce cauchemar. Si la Jean qui se tenait devant moi ce soir ressemblait à l'ancienne, je savais qu'en elle sommeillait cette chose et je l'acceptais mais je n'arrivais pas à me pardonner mon geste. Un geste que tout le monde avait compris, dont Tornade avait même douté qu'il me fut possible. Personne n'ignorait ce qu'il m'en avait coûté. Sauf elle. Apparemment.

- Excuse-moi, tu devrais pas trop traîner dans le coin quand j'y suis. J'oublie beaucoup de choses mais j'ai pas oublié ce que tu nous as fait, ni ce que je t'ai fait … Je sais que tu  l'as pas voulu, que tu  contrôlais rien. Et je connais cette sensation, crois-moi... Mais ne me demande pas de … de risquer de te perdre encore une fois...


Dernière édition par James Howlett le Mer 20 Aoû - 17:59, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Les murmures du coeur [Logan]   Les murmures du coeur [Logan] EmptyJeu 31 Juil - 14:45



Mon épaule calée contre l’embrasure de la porte de l’immense salle qui faisait office de cuisine dans ce nouveau refuge, j’écoutais les élèves discuter avec Logan de son retour. Ma présence fut vite découverte. Je savais qu’il ne mettrait pas très longtemps à sentir ma présence. Depuis mon retour parmi les vivants chacun avait réagi différemment à ma présence. Seul Logan m’intriguait. Nous n’avions jamais parlé de tout ce qui c’était passé sur l’île d’Alcatraz, ce qu’il avait fait pour me sauver de l’entité Phoenix et ce qu’il avait enduré après cet acte. Je souris en retour à son regard et à ceux des deux jeunes mutants enthousiasmés par leur professeur de retour de mission. Parfois, il m’arrivait de me demander si j’avais encore ma place ici. Apocalypse avait eu le don dans son chaos de nous rassembler tous mais ma résurrection était encore jonchée de mystères et de troubles.

~~ Flash back: 7 mois plutôt, SAINT LUKE’S ROOSEVELT HOSPITAL ~~

- Vous souvenez vous de votre nom Mademoiselle ?

- Je pense … Je crois … Jean … Jean Grey.

- Vous avez été découverte inconsciente sur les rives de l’Hudson, il y a 48 heures. Vous n’aviez aucun papier sur vous. Est-ce qu’un nom vous revient ? On pourrait prévenir votre famille ou des amis proches ?

- Xa…vier… Le professeur Charles Xavier. Institut pour jeunes surdoués à Salem Center. C’est lui que vous devrez appeler.

- Très bien, je vais faire des recherches, en attendant vous allez vous reposer un peu. Nous allons vous faire passer quelques tests et si tout va bien vous pourrez rentrer à l’Institut.


~~ Flash-back : 7 mois plutôt,  Manoir des X-men avant sa destruction ~~

- Bon retour chez toi Jean.

- Vous ne comptez rien me dire de plus, n’est-ce pas Professeur ?

- Ton subconscient te protège d’évènements passés. Tu découvriras tout cela au fur et à mesure que ton esprit se libérera. Lasse faire le temps Jean.

- Et pourquoi mes pouvoirs ont aussi disparus ?

- Ta télépathie et ta télékinésie sont là quelque part en toi. Elles se manifesteront quand tu seras prête. De quoi te souviens-tu  exactement ?

- Je me souviens du barrage qui cédait … Alkali Lake. Du BlackBird prit au piège dans la glace et la seule chance de nous en sortir, c’était d’utiliser ma télékinésie pour le faire décoller. J’ai senti la mort me frôler, me toucher et m’envelopper. Et puis soudain, j’ai perçu de la chaleur, beaucoup de chaleur … et plus rien. Comment de temps s’est écoulé Professeur.

- Une année environs …

- Un an ?! J’ai disparu depuis un an ?... Que vais-je leur dire … ?

- Ils sont tous au courant de ton retour. J’ai parlé avec eux. Scott est impatient de te revoir. Il voulait m’accompagner à l’hôpital mais j’ai préféré te ménager. Ororo et Hank trépignent d’impatience. Et Logan … c’est Logan.

~~ Fin des Flash-backs ~~

Mes prunelles d’ébène se posèrent alors sur les deux adolescents lorsqu’ils sortirent de la cuisine, nous souhaitant une bonne nuit. J’entrai alors à mon tour, mal à l’aise. Je n’avais jamais ressenti cela auprès de lui. C’était une émotion toute différente qui me couvait quand il se trouvait près de moi. Aujourd’hui tout avait changé, et moi aussi. Après les quelques mots de politesse échangés, je tentai d’apaiser ce malaise entre nous qui crépitait, me focalisant sur sa mission qui n’avait pas obtenu grand succès puis de celle que le Professeur m’avait confiée et donc il était au courant malgré son absence. Toutes les villes étaient quasiment détruites et les quelques survivants se terraient loin des conflits. J’en avais pris conscience avec le groupe des Eagles.

- Ils sont sur la défensive, méfiants aussi. On ne peut pas leur en vouloir. J’espère malgré tout avoir réussi à poser des bases concrètes. Nous n’avons plus qu’à attendre.

Tout en expliquant mon voyage près de New York, je m’étais servie un grand verre de lait. Logan en ricana de me voir boire la boisson dédié aux enfants, le soir quand ils n’arrivaient pas à s’endormir. Je lui jetai  un regard taquin, ne prenant pas ombrage de sa remarque. Je m’appuyai contre le bord du plan de travail, mon verre à la main et un grand sourire sur mes lèvres.

- Si je comprends bien, tu me vois comme une petite fille. Donc, il est bien normal que je boive mon lait avant de rejoindre mon lit. Et pour les petits suisses, je te remercie pour ta sollicitude mais je n’ai pas faim. Demain peut-être.

J’inspirai doucement le temps de boire une gorgée de mon verre. Les Avengers étaient comme nous : bousculés par Apocalypse. Loki le frère de Thor avait rejoint le groupe. Nous, nous avions Magnéto. J’avais récupéré tous mes souvenirs et je me rappelais encore de ce qu’avait commis Erik pour asseoir sa vengeance et croire aveuglement qu’il pouvait contrôler le pouvoir du Phoenix.

- Je n’en veux pas à Erik. Il nous tournera le dos encore dès que l’instant le lui permettra  mais de nos jours, nous avons besoin de toutes les forces en présence pour combattre Apocalypse. On ne peut pas modifier le passé… Je me demande si tu ne veux pas rejoindre Les Avengers juste pour que le Dieu de la foudre te présente de Belles déesses.  

Un petit rire franchit mes lèvres mais le malaise qui semblait s’être dissipé revint au galop aussi rapidement que l’éclair. Logan n’aimait pas parler de lui et il n’avait pas apprécié mes questions.

- Je voulais savoir simplement si tu restais parmi nous ou si tu avais d’autres missions en vue. C’est une conversation normale entre deux personnes …

La phrase que j’avais laissé en suspend, n’était pas adéquate à notre situation, à ce lien qui s’effritait entre nous. Je me raclai la gorge, terminant mon verre que je lavai sous le jet d’eau du robinet.

- Je ne sais pas à quoi tu penses  pour les futurs entrainements de nos plus jeunes élèves mais ça va leur faire du bien de te revoir. Ororo et Scott les entrainent mais tu es le seul qui n’ait  pas peur de les bousculer pour leur démontrer les situations périlleuses auxquelles ils peuvent être confrontés.

C’est à ce moment-là que je compris  qu’il fallait que je lui avoue ce qui c’était passé en son absence. Je me tournai vers l’entrée de la cuisine, espérant que personne ne viendrait nous déranger. Je pris mon courage à deux mains pour lui annoncer ma séparation avec Scott. Sa réaction me fit mal lorsqu’il me renvoya au meurtre de Scott que j’avais causé sous le contrôle de l’entité cosmique. J’aurai cru Logan moins direct avec cette partie de mon passé. Apparemment je me trompais. Je secouai la tête devant ses questions.

- Scott ne s’imagine rien. Il sait que mon choix est mien. Le Professeur, Ororo et Hank sont au courant puisque Scott a sauté sur la première occasion pour partir en mission. Je leur ai donc tout raconté. Alors avant qu’ils ne t’en parlent, je pensais que c’était plus poli de ma part de te le dire directement. Ne te méprend pas Logan, je ne te mêle pas à mes histoires.

Le cœur lourd, serré dans un étau, ma respiration me faisait mal. J’avais imaginé plusieurs scénarios  mais pas celui-ci. Peut-être qu’après tout, il était temps pour moi de tourner la page définitivement de ce qui me restait de l’ancienne Jean. Son cigare à la main, il commença à s’éloigner de moi. Je ne bougeai pas, suivant son déplacement comme si j’imprimai une dernière fois sa silhouette si familière, sa voix dans ma tête, sa façon à lui de dissimuler ses émotions. Ses paroles me déconcertèrent une seconde fois, fronçant mes sourcils devant ses mots qui en sous entendaient d’autres. Cette fois-ci mes jambes me portèrent vers lui, attrapant son bras avant qu’il ne parte d’ici. Je l’obligeai à se tourner face à moi.

- C’est ça que tu penses de moi ? Que j’ai pu oublier ce que j’ai fait ? Ce que j’ai fait à Scott ? Au professeur ? A toi ? A tous ces innocents ? Tu te trompes Logan. Toutes mes nuits sont parsemées de cauchemars. Mais je ne désire ni ta compassion, ni ta pitié ni celle des autres. C’est un fardeau que je porte toute seule.

Je baissai mes yeux, je devais tout lui dire. Tout car c’était certainement l’unique fois que nous aurions cette discussion. Mes iris sombres soutirent de nouveau son regard.

- Je n’ai rien oublié … Rien. Tous mes souvenirs sont revenus Logan. Tu m’as libérée et je sais ce que cela a pu te couter. Je n’ai pas oublié ce que tu m’as dit, là-bas, sur Alcatraz, ce que je t’ai dit … « Tu veux mourir pour les humains – Non pas pour les humains, pour toi – Sauve-moi – Je t’aime … »

Mon cœur battant à tout rompre, je pris conscience que ma main tenait toujours son bras, le libérant enfin. Je me détournai de lui …

- C’est toi qui ne devrais pas trop trainer quand je suis dans le coin. Je suis dangereuse … pour moi et  pour les autres. Une bombe à retardement …
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MessageSujet: Re: Les murmures du coeur [Logan]   Les murmures du coeur [Logan] EmptyMer 20 Aoû - 18:40



J'étais tellement paumé face à elle que j'aurais aussi bien pu prendre la fuite mais ce genre de réaction n'était pas trop dans les options de Wolverine. Non, ce grand con cachait son désarroi derrière une façade d'humour cynique et toutes les tentatives de Jean pour y répondre ne firent qu'affuter le côté tranchant des réponses qui se préparaient. Pourtant elles restèrent bien coincées en travers de ma gorge lorsqu'elle me confia son calvaire quotidien ou plutôt nocturne. Cela faisait des décennies que mes nuits étaient emplies de cauchemars et je n'aurais pas souhaité ça au premier venu, alors à Jean encore moins. Toutes ses paroles tournaient dans ma tête et je fermai les yeux lorsqu'elle me rappela les derniers mots que nous avions échangé sur l'île d'Alcatraz. Je n'avais qu'une envie et c'était de la prendre dans mes bras, de la serrer contre moi à l'étouffer et de l'embrasser. Je détournai la tête pour souffler mais quand je la regardai à nouveau, mon regard n'était que celui d'une bête blessée.

- Tu veux savoir ce que je pense de tout ça, Jean ? Tout ce merdier ? Je pense que le remède est parfois pire que le mal. C'est vrai pour pas mal de choses. Magneto pour combattre Apocalypse. T'avoir tuée pour préserver les autres.
Je vidai le reste de ma canette de bière d'un trait puis la lançai dans le bac de tri d'un geste rageur. J'appuyai une main sur le plan de travail tandis que l'autre tenait toujours mon cigare qui se consumait.

- Tu sais ce qui va se passer. Il se rangera du côté de celui qui favorise ses plans et tout sera à refaire. Tout recommence toujours. Regarde: je t'ai ... donné la mort. Et tu es revenue. Même ça je n'ai pas su le faire comme il fallait. Même là je ... Je n'ai pas su t'aimer comme il aurait fallu. J'aurai dû te laisser me tuer, nous tuer tous...

Je me rendais compte que je commençais à partir sérieusement en vrille mais je n'arrivais pas à reprendre le contrôle. Je l'avais cru morte trop de fois pour oser croire que cela ne recommencerait pas. C'était une forme de douleur que je ne savais pas combattre. J'avais juste envie que ça s'arrête. Que tout s'arrête pour moi. Ça m'avait hanté déjà il y a longtemps. J'avais oublié mais je savais que cette envie m'était déjà familière. Elle avait reflué le jour où Jean avait posé les yeux sur moi pour la première fois. J'avais aspiré d'un seul coup tout l'air qui m'avait manqué des années durant. J'avais appris à regarder à nouveau, à sourire, à tourner autour d'une fille, dans une sorte de danse lente. A frissonner à la brise du petit matin, à rire parce qu'elle mangeait ses cheveux en parlant dans le vent. J'avais recommencé à croire...  

A présent ... à présent ...
Jean avait encore la naïveté de sa jeunesse malgré ce qu'elle était devenue. Moi j'avais perdu tout repère depuis trop longtemps pour y croire à nouveau. Toutes les manipulations dont j'avais été l'objet, même si on en avait effacé le souvenir dans ma mémoire, avaient marqué mon corps mon mental. J'avais vécu trop longtemps pour ne pas savoir que les hommes étaient profondément pervertis et les mutants tout autant. Tôt ou tard, le pouvoir leur montait à la tête.

- Tu y crois, toi, à ce qu'on leur enseigne à ces mômes ? Tu n'as pas l'impression de raconter des contes à dormir debout pour des gosses? On peut déjà douter que l'homme soit à sa place dans ce monde, alors, les mutants ... Tu crois vraiment qu'un jour on pourra vivre en bonne intelligence ? On n'arrive déjà pas à s'entendre entre nous... Tu parles de conversation normale, de politesse entre toi et un homme qui t'a transpercée le corps de ses... Je  serrai les poings en les contemplant avec dégoût. J'ai perdu ...ma dernière illusion cette nuit -là, Jean.

Je posai mon cigare sur le bord du bar carrelé et je m'approchai d'elle mon regard planté dans le sien. Je m'arrêtai à quelques centimètres, penché au dessus de son visage, je la dominais de toute ma stature .

- Dis-moi, Jean, est-ce que tu le ferais pour moi ? Si je t'apportais un moyen infaillible d'en finir avec moi, tu arriverais à me donner la mort en me serrant dans tes bras ?


Dernière édition par James Howlett le Mer 24 Sep - 21:24, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Les murmures du coeur [Logan]   Les murmures du coeur [Logan] EmptyMar 26 Aoû - 17:55


Ses mots n’étaient que pure vérité. Le remède était parfois pire que le mal. Je ne le savais que trop en le regardant vider sa canette de bière. Ce lien qui s’était façonné entre nous deux dès l’instant où les X-men l’avaient aidé face à la Confrérie de Magnéto, à l’instant même où je l’avais trouvé allongé sur le lit de l’infirmerie, était-il toujours là ? Nous étions si différents aujourd’hui. Un fossé énorme s’était immiscé entre nous deux parce que nous étions avant tout des mutants, dotés d’une loyauté infaillibles envers les Nôtres et que nous avions vécus des temps beaucoup trop sombres. Je n’avais pas le même jugement aussi tranchant que lui sur la présence d’Erik à nos côtés. Ce dernier et Charles étaient de vieux amis et leurs destins s’étaient croisés tant de fois. Peut-être que ma nouvelle résurrection m’avait donnée ce don d’être plus ouvertes aux autres et de penser que nous pouvions avoir tous une seconde chance.

- Quand bien même si Erik se retournait une nouvelle fois contre nous, nous devons avant tout nous concentrer sur le présent qui configurera notre avenir, Logan. Le plus important c’est de combattre et d’éradiquer une fois pour toute le mal incarné en la personne d’Apocalypse. L’Histoire ne se répète pas. Il peut y avoir des ressemblances mais elle continue à parsemer ses doutes comme ses joies, ses bonheurs comme ce qui peut nous rend plus malheureux.

J'avais omis de répondre, consciemment, à la fin de sa première explication. Je n'avais jamais vu Logan ainsi, si déstabilisé, si troublé, si perdu. Mais je ne voulais pas qu'il se sente coupable de quoi que ce soit. Je ne désirai pas non plus qu'il pense que je ne lui vouais que de la compassion. Non, c'était tout autre chose qui me poussait à lui ouvrir les yeux sur tout ce qui s'était passé entre nous deux sur l'ile d'Alcatraz. Un sujet tabou sur lequel, il fallait crever l'abcès qui nous rongeait tous les deux. Pourtant, avant que je ne puisse lui dévoiler mon cœur, Logan poursuivit sur notre motivation encore intacte ou pas qui nous poussait à enseigner à ces jeunes mutants totalement perdus dans la tourmente de l'Ere du chaos. Je le laissai déverser sa colère et sa frustration, son échec et sa tristesse qui me blessaient, me renvoyant à ma propre erreur : d’avoir tant demandé à Logan cette nuit-là. Ses griffes sortirent avec une rapidité fulgurante. Je n'avais toujours pas l'habitude de les voir surgir de sa propre chair. Je gardai le silence tandis que je détaillai les moindres traits de son visage. Il se rapprocha de moi et je redressai le mien pour capter ses prunelles qui me scrutaient autant que je le faisais. Sa terrible question tomba comme un couperet. Je ne m'étais pas attendue à ce genre d'interrogation de sa part, mais après tout, c'était aussi normal qu'il me la pose.

Ses griffes se rétractèrent et du bout de mes doigts, j’effleurai l’endroit d’où elles sortaient, d’où il ressentait à chaque fois la douleur de son pouvoir et de son squelette en adamantium. Mes réflexions tourbillonnaient dans ma tête ainsi que mes émotions. Il n’était pas question pour moi de me défiler. Au contraire, la franchise était de mise. Je cherchai une nouvelle fois ses yeux qui m’observaient avec une attention palpable et intense.

- Oui Logan, je crois encore à ce que nous sommes. Les jeunes ont besoin de nous, de notre expérience qu’elle soit bonne ou mauvaise, c’est ainsi que l’on se forge. C’est notre devoir de les guider en ces heures sombres et à ne pas baisser les bras. J’ai eu la chance de trouver le Professeur Xavier sur mon chemin quand j’étais petite. Sans lui, j’aurai été bien incapable de gérer ma télépathie. Je ne raconte pas des contes à dormir debout à ceux qui viennent me voir. Je leur montre les horreurs de notre monde mais aussi cette force que nous avons en nous, à dépasser tout cela et à garder l’espoir. Il y a toujours une lueur, une lumière quelque part qui nous fait sourire. Il faut la trouver, la garder et la chérir. Je me bats tous les jours pour ça. Tu n’es pas l’homme qui m’a tuée. Tu es celui qui m’a libérée.

Doucement, je pris sa main, hésitante au début, la posant sur mon cœur et la gardant ainsi pour qu’il évite de me fuir.

- Tu peux trouver cela superficiel, puéril ou je ne sais quoi d’autre. Pourtant, je suis désolée pour tout le mal que je t’avais fait subir en te demandant de mettre fin à mes jours et en me libérant de ce Mal. Tu étais le seul à pouvoir combattre le Phoenix, le seul en qui je pouvais avoir confiance. Tu n’aurais pas pu me laisser vivre Logan. Tu le sais très bien car j’étais un danger pour tout le monde et pour moi-même : instable et puissante au plus haut point. J’ai été égoïste de te demander cela, excuse-moi de t’avoir entrainé dans mon enfer. Tout ce que tu vis aujourd’hui, c’est à cause de moi. J’aimerai tant de redonner l’espoir, un peu de cette lueur dont je te parlais, te redonner foi en ce que nous sommes : les XMEN, les jeunes mutants, notre combat, toi, moi … Nous.

Je serrai ma main sur la sienne, la maintenant toujours contre mon cœur, tendrement et avec cette volonté de ne pas le voir reculer ou s’isoler quelque part dans le refuge, loin de moi. Si quelqu’un venait à entrer dans la cuisine, il se poserait sans doute une multitude de questions mais là n’était pas ma priorité.

- Avant d’en finir avec toi, j’essayerai de trouver le moyen de te garder en vie, de comprendre si oui ou non, tu pourrais être un danger. Je chercherai toutes les solutions, je les mettrai en pratique. Et si rien ne suffit, si le Logan que j’ai connu et aimé, n’est plus là, qu’il ne subsiste que son enveloppe charnelle, alors je ferai sans doute ce geste pour t’épargner la souffrance exactement comme tu l’as fait pour moi... Je te serrerai dans mes bras tout en te murmurant que je t’aime.
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MessageSujet: Re: Les murmures du coeur [Logan]   Les murmures du coeur [Logan] EmptyMer 24 Sep - 21:34





Je frissonnai lorsqu'elle caressa mes mains et dès qu'elle m'avait touché, j'avais senti la colère et la haine s'effriter comme un château de sable à la marée montante. Ce qui prenait place lorsque la colère était abolie était hors de mon contrôle et cela me terrifiait. J'en prenais conscience seulement ce soir, face à Jean. Alors que j'avais essayé de la séduire plus d'une fois au début, me montrant plutôt offensif envers elle et même face à Scott pour qui j'aurai eu de l'estime en toute autre circonstance, alors qu'il m'avait fallu du temps pour me rendre à l'évidence qu'elle ne le trahirait pas, j'étais à présent paralysé devant une Jean libérée de ses attaches et revenue à la raison. J'avais peur, peur maintenant que tous les obstacles entre nous paraissaient s'évanouir l'un après l'autre, à présent que je savais qu'elle me désirait autant que je la désirais, que ce que j'étais soit la seule raison d'un échec. Je ne pouvais plus me cacher derrière une fatalité ou un rejet de sa part pour justifier la débâcle qui s'en suivrait. Je savais beaucoup plus de choses sur elle qu'elle n'en savait sur moi. C'était logique lorsqu'on comparait nos âges respectifs. Même si Xavier avait pu lui parler de moi, lui-même ne savait pas tout. De nombreuses zones d'ombre persistaient et ne seraient jamais levées sur mon passé. J'étais peut-être l'un des plus vieux mutant en vie à l'heure actuelle. Ma mémoire s'effaçait à plus ou moins brève échéance, suivant les blessures que je subissais, qu'elles soient physiques ou psychiques. Mais je ne voulais plus oublier, je voulais me souvenir d'elle, même si elle devait me faire souffrir comme jamais je n'avais souffert.

- C'est pas les jeunes, tu sais, qui sont un problème. Tu as peut-être raison de croire en eux. De croire en toi, aussi... Après tout, je ne suis pas dans ta tête . On va dire que c'est en moi que je ne crois plus, alors. VOUS êtes les X-Men. Pas moi. Rappelle-toi. J'ai toujours été une"pièce rapportée" à votre bande échappée d'un cirque. L'uniforme, je le trouvais ridicule... Et puis il me serre les ... Y a guère que le jet que je trouvais d'enfer et puis l'infirmière ...

Je ne voulais pas bouger, parce que j'avais peur de la blesser doublement alors je restais face à elle la main sur son cœur. Tellement ému de l'entendre battre que j'oubliais même qu'entre la paume de ma main et son sein, il n'y avait qu'un fin tissu noir. Je la fixai droit dans les yeux puis je détournai le regard pour le lever au plafond, essayant de chasser ces putains de larmes qui piquaient.

- Tu sais rien sur moi, sur mon passé. Tu crois savoir. Ce que Xavier t'a dit représente peut-être dix pour cent de mes états de services. Il y a tellement de dossiers... Il n'a pas eu le temps de tous les éplucher avant que tu ne le ... disperses. Et depuis qu'il est revenu, il y a l'autre qui nous fait la misère et le Prof a mieux à faire que de se plonger dans mes missions de mercenaire pour différentes pourritures de la planète. Quand vous étiez ... ailleurs, j'ai eu le temps d'en lire quelques uns... Tu sais ce que c'est d'avoir envie de vomir devant un film trop gore ou en lisant une biographie d'un dignitaire nazi ? Par moments ma vie a dû être un mélange des deux... Et c'est la main de ce mec que tu tiens dans la tienne.

Je déglutis péniblement et serrai les dents. J'étais en train de mener un combat intérieur, sans doute l'un des plus complexes de ma vie de chaos. Alors que j'avais envie de lui avouer, de lui hurler même, tout ce que je ressentais pour elle, je m'efforçais de rester impassible, de lui exposer des faits qui devaient étouffer mes sentiments. De toute façon, une bête, aussi sanguinaire que je pouvais l'être, n'éprouvait pas vraiment des sentiments. Elle était mue par des pulsions, c'est ce qu'on m'avait enfoncé dans le corps et l'âme durant près d'un siècle et j'avais fini par m'en convaincre. Et la plus pure des pulsions qui m'animaient, la plus aboutie et efficace que j'ai jamais démontrée était celle de tuer.

- Bon sang Jean, ouvre les yeux. Tu es bien placée pour savoir ce que font ces mains et aussi pour imaginer ce qu'elles ont pu faire livrées à la folie. Et comme tu le sais, c'est loin d'être mon seul talent... Même si le moins banal. Tu dis que je ne pouvais pas te laisser en vie sous l'emprise du Phénix. Mais comment pouvez-vous me laisser en vie sachant que ma loyauté va à ceux qui maîtrisent ma mémoire. Pour le moment c'est vous ... Et si vous me faites mal, je me guérirai de vous en vous oubliant et ...

Je baissai les yeux, incapable de lire ce que je redoutais dans les siens.

- Demain ce peut être n'importe qui. Apocalypse est un aberration mutante mais je vais te faire une révélation. Je ne suis pas différent de lui. Demain je peux changer de camp parce que je vous aurais oublié et travailler pour lui. Celui qui gagne, avec moi, c'est le plus doué en manipulation mentale. Xavier est pas mal, dans le domaine, toi aussi. Mais si demain Apocalypse prend le contrôle de ... ma volonté ... Je suis à éliminer au même titre que lui.

Je reculai et dégageai doucement ma main de la sienne, quittant cette douce chaleur qui irradiait ma paume.

- Je t'ai tuée une fois parce que je t'aimais. Je ne veux pas recommencer parce que je t'aurais oubliée. Tu comprends ? Est-ce que tu peux comprendre ça, Jean ? Aimer un amnésique, c'est déjà très compliqué. Lorsqu'il est une machine à tuer que ne sait faire que ça, c'est du suicide. Il faut pas m'aimer, Jean. Il faut pas.

Je lui tournai le dos une nouvelle fois, pour m'appuyer contre l'évier. J'en avais marre qu'elle me voie chialer. C'était franchement pas décent, à la fin. Je continuais pourtant d'une voix sourde.

- Ma lecture incomplète des dossiers de Xavier- il a dû mettre un temps et un nombre d'agents phénoménal pour les réunir - n'a quand même pas été totalement déprimante. J'ai découvert qu'il existe un moyen de mettre fin à tout ça... Je cherche comment me le procurer. J'espère pouvoir m'en servir seul comme un grand garçon, mais si ce n'était pas possible...

Je m'interrompis, cherchant mes mots.

- Tant que je suis un atout on pourrait penser qu'il faut continuer à m'utiliser... n'agir que si je deviens "suspect". Mais j'ai peur de ne plus être contrôlable si j'oublie que je t'aime. Donc je cherche ce "vaccin" et quand je l'aurai trouvé, le plus vite sera le mieux, il faudra l'utiliser immédiatement. Sans réfléchir davantage. Si je suis incapable de le faire moi-même, il faudra me l'injecter. La chance c'est qu'on peut le faire avec une seringue hypodermique comme pour les bêtes sauvages. Mettre en joug. Tirer. Penser qu'on la soulage. Si tu as un peu de respect pour moi, alors tu le feras. Au besoin aidée par Ororo. Je sais qu'elle comprendra. Elle m'a soutenu quand j'ai dû...

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MessageSujet: Re: Les murmures du coeur [Logan]   Les murmures du coeur [Logan] EmptyMar 18 Nov - 10:53


Il était terrible de réaliser que je l’avais perdu. Je ne reconnaissais plus le Logan combattant et incisif que j’avais jadis rencontré la toute première fois dans l’infirmerie du manoir. Mais devais-je le blâmer de vouloir trouver le moyen d’en finir avec cette vie qui était la sienne ?  Non. Jamais je ne pourrai lui tourner le dos ou le juger. Lorsqu’il se recula de moi et qu’il retira sa main que j’avais posée sur mon cœur, un froid oppressant m’envahit soudainement.  Ses mots … je ne comprenais pas tout leur sens. Charles Xavier m’avait parlé d’une solution quasiment radicale pour donner le répit que cherchait Logan depuis si longtemps. Il était passé à travers les années sans vieillir grace à l’adamantium qui recouvrait son squelette. Il ne pouvait pas mourir car sa capacité à se régénérer de toutes blessures le guérissait aussitôt. Qu’aurai-je fait à sa place si j’avais dû vivre ce genre de vie ? Voir les Etres que j’aimais, mourir alors que moi j’étais encore bien présente ? J’aurai voulu m’approcher de lui, mais l’espace qu’il avait mis entre nous deux était son choix et je le respectais. Je fixais sa silhouette, l’omniprésence carrure de ses épaules jusqu’à ce que j’entende le mot qu’il n’avait toujours pas prononcer depuis mon retour d’entre les morts. Il m’aimait.

- Tu n’as jamais été un pion pour nous, Logan. Je ne t’ai jamais vu comme une bête sauvage qui aux moindres mouvements inquiétants,  il faudrait l’abattre. Tu ne l’as jamais été à mes yeux.  Tu penses que je pourrai te tirer dessus, que moi je pourrai être capable de le faire ? Ne me demande pas cela. Tu n’es pas un danger pour les Xmen, pour ces jeunes ou pour nos alliés. Moi je l’étais et tu le savais très bien que je ne redeviendrai pas moi-même. Logan, tu as eu la lourde tâche de choisir entre toute l’humanité et moi … et tu as fait le bon choix.

Cette fois-ci, dans un dernier élan d’amour pour lui, je le fis se retourner. Je voulais le voir, le regarder, détailler chaque trait de son visage que je pris doucement entre mes mains, effleurant ses larmes qu’il tentait de me dissimuler.

- Je suis revenue pour toi et je n’ai pas l’intention de te laisser.  J’ai du respect pour toi et c’est bien pour cela que je ne te mettrai jamais en joug comme un simple animal. Vois-tu, tout ce que je suis en train de te dire maintenant est totalement illogique. Je t’aime et je suis égoïste de vouloir te garder auprès de moi alors que tu me demandes mon aide pour enfin trouver le repos tant mériter.

Mes lèvres capturèrent les siennes dans un doux baiser chaste avant de le libérer de mon étreinte et de mes mains. Je fis quelques pas en arrière tout en continuant à scruter ses yeux des miens.

- Tu as raison, je ne sais pas tout de toi. Nous avons tous un passé et c’est le Logan du présent qui se trouve devant moi aujourd’hui.  Nous avons nos erreurs et nos expériences. C’est la personne qui se tient devant moi qui est le plus important. Ton passé, il est à toi et même si tu m’obligeais à lire des passages violents, je connais l’homme qui me parle. C’est tout ce qui compte pour moi. Je ne jugerai pas parce que je connais ta loyauté, ton instinct de combattre ce qui est juste, tes sacrifices. Voilà ce que moi je vois !

Je soupirai lentement comme pour libérer mon cœur de chaines beaucoup trop lourdes à porter.

- J’ai les yeux grands ouverts et personne ne m’aveugle. Je n’ai pas peur de toi quand bien même tu pourrais me montrer toutes ces choses horribles que tu gardes. J’ai connu la mort, la renaissance, le trouble, l’inconnu, les regards des uns et des autres parce qu’ils me pensent encore une menace et je ne peux les blâmer. Laisse ton esprit en paix et ouvre ton cœur. Demain, tu peux changer de camp, ta mémoire peut défaillir et je te promets que je te retrouverai ! Que j’emploierai tous les moyens pour que tu te rappelles de nous, de moi … parce que tu es un Xmen, que tu le veuilles ou non ! Tu as une famille ! Et que je t’aime !

Cette fois-ci, c’était à moi de lui tourner le dos et de marcher vers la sortie de la cuisine mais avant de disparaitre, j’avais encore une dernière chose à lui avouer.

- Nous sommes tous des aberrations … Je suis l’incarnation d’une entité cosmique, une puissante télépathe dotée de pouvoirs puissants … Hank est un monstre à la fourrure bleutée pour beaucoup, Kurt est une bête de foire à cause de son apparence … Mais nous sommes ainsi … C’est aussi ce qui fait notre force. Ne l’oublie pas …
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